Jean-Yves Le Drian s’en prend aux troupes de l’ONU au Mali

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Le Drian: l’opération Serval au Mali
Jean Yves Le Drian
: le ministre français de la Défense,

Lundi 27 octobre, évoquant la situation sécuritaire précaire du nord Mali dans une interview à Rfii, le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a accusé la Minusma de ne pas avoir été “au rendez-vous, là où on l’attendait”. Sous-entendu, la force onusienne aurait déployé trop peu de moyens et d’effectifs à l’extrême nord du Mali. Une missive bien maladroite considérant le terrain toujours miné que la force Serval, officiellement terminée et remplacée aujourd’hui par l’opération régionale “Barkhane”, laisse derrière elle. D’autant qu’avec la diminution progressive des troupes françaises sur le sol malien, la Minusma est devenue la cible privilégiée de groupes terroristes toujours présents dans le nord du pays.

 

« Le nord du Mali était fragilisé parce que la Minusma n’avait pas été au rendez-vous au moment où il le fallait ». Sans appel, cette pique lancée dans la presse par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian lundi 27 octobre a jeté un froid dans les couloirs du grand hôtel de l’Amitié à Bamako où la Minusma a installé son quartier général.

L’Onu, “pas pour faire la guerre”

Accusée de ne pas être suffisamment présente au nord du pays où des groupes intégristes islamistes ont repris du poil de la bête depuis la fin de l’opération Serval, la force onusienne n’a pas tardé à répliquer. Dans un communiqué, ses responsables affirment que ce ne sont pas 22% des casques bleus qui sont déployés au nord de la boucle du Niger comme une source française l’a affirmé à la presse, mais 80%. Soit 6 600 soldats sur un total de 8 250. Une différence abyssale qui s’explique, selon RFI, par le fait que Paris se réfère, dans son calcul, à l’extrême nord du pays, particulièrement Kidal, Tessalit et Aguelhock où l’on dénombre entre 2000 et 2500 casques bleus. Or, ces zones, se situent bien au-delà de la ville de Gao où les Nations Unies comptent bon nombre d’effectifs.

Hormis la bataille des chiffres, la Minusma précise que son déploiement est toujours en cours dans le nord. Celui-ci devrait être renforcé « dans les semaines qui viennent avec l’arrivée de nouveaux contingents » a-t-il été précisé. De quoi, espère-t-on, calmer les ardeurs du ministre français de la défense dont la missive contre la Minusma est d’autant plus maladroite que l’opération Serval est loin d’avoir rempli toutes ses promesses. Si l’on se félicite à Paris d’avoir mis hors d’état de nuire “plusieurs dizaines de djihadistes” depuis août dont la moitié au nord Mali, la situation sécuritaire reste extrêmement précaire. Toujours présents à Tessalit ou Kidal, les hommes d’Iyad Ag Ghali le chef d’Ansar Dine mènent des attaques à l’explosif contre les forces étrangères et s’alimentent, y compris en armes lourdes, depuis le sud libyen. En se fondant dans les populations, les terroristes ont su se rendre difficilement repérable et récupèrent aujourd’hui des positions.

Un retour en puissance dont les troupes onusiennes qui, comme le rappelle l’ancien ministre de la Défense malien Soumeylou Boubèye Maïga, « n’ont jamais été conçues pour faire la guerre », pâtissent le plus. Depuis qu’elle a pris le relais de la Misma, la force africaine en place jusqu’en juillet 2013, 31 de ses hommes ont péri dans des attaques, soit un bilan trois fois plus lourd que pour les français (9 morts). Dernière attaque en date le 3 octobre dernier, les casques bleus nigériens ont été assaillis par le Mujao entre Ménaka et Assongo.

La responsabilité des Etats

Or, cette recrudescence des attaques contre la Minusma est due en partie au retrait progressif des forces françaises. Officiellement terminée depuis juillet 2014, Serval a fait place à l’opération antiterroriste Barkhane qui ambitionne de couvrir la région sahélienne de la Mauritanie jusqu’au Tchad. Dans le cadre de cette réorganisation qui veut voir plus loin que le Mali, l’annonce il y a deux jours d’un renforcement temporaire des positions françaises au nord du pays par Le Drian, quatre mois seulement après la fin officielle de Serval est difficile à justifier auprès de l’opinion. « La Minusma est un bouc-émissaire facile » confie un diplomate occidental à Bamako. D’autant que Serval laisse derrière elle un terrain complexe qui déborde les moyens et le mandat accordés à la force onusienne.

Déployée initialement dans un contexte dit de « maintien de la paix », dont se demande cependant s’il a jamais existé depuis le début du conflit au Mali, la Minusma ne s’est jamais vu attribuer de mission pro active. Adossée aux accords de Ouagadougou conclus en juin 2013 entre l’Etat malien et les groupes rebelles qui ouvraient la voix à un processus électoral et au rétablissement progressif de la paix sur le territoire, la Minusma devait seulement accompagner les forces maliennes dans leur travail. Problème, le Mali a toujours été plus qu’un terrain d’affrontement entre deux forces belligérantes. La multiplicité des mouvements rebelles participant aux pourparlers d’Alger et la présence de personnalités proches ou issues de ces groupes dans les instances de pouvoir maliennes en est la meilleure preuve. L’imbrication du phénomène terroriste et de narcotrafic est, par ailleurs, depuis le début, une composante inextricable du conflit nord malien. Or, les moyens, tout comme le mandat de la Minusma ne lui permettent pas de faire la chasse aux terroristes. Cette tâche relevant de la responsabilité de l’armée malienne et de la force Serval, puis de Barkhane…… Lire la suite de l’article sur mondafrique.com

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3 COMMENTAIRES

  1. Ni minisma ni bergane ne peuvent liberer le mali à la place des maliens ces forces sont des forces de colonisations pour asservir de nouveau le continent africaine

  2. ……….Propos qui renforcent le gouvernement malien qui n’a cessé d’alertter l’ONU et le FRANCE sur le deploiement des forces de la MINUSMA dans le NORD et de sa capicité à poursuivre les bandits.

  3. “Jean-Yves Le Drian s’en prend aux troupes de l’ONU au Mali”
    De toutes les façons cela ne datent pas d’hier chaque fois ces mythos sont en difficulté ce sont les autres qui sont responsable :
    – hier c’était ATT,
    – Aujourd’hui c’est la MINUSMA
    Contre ces quelques centaines de barbus en bermuda et sandale avez vous PEUR DE QUOI?

    N’est pas US Force qui le veut 💡 💡 💡
    Ils sont allez se battre COURAGEUSEMENT TOUS SEULS EN IRAK…

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