L’armée nationale du Mali a 57 ans : quel bilan ?

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Le samedi, 20 janvier constituait la fête d’indépendance de l’armée nationale du Mali, une armée loyale, disponible et engagée. De son indépendance jusqu’à ces dernières années, son bilan a été satisfaisant, mais il faut reconnaitre qu’un régime tyrannique ne peut que générer une armée tyrannique à son service. L’armée nationale a dérouté de chemin.

Cette armée regroupe une armée de terre, de l’air, une garde nationale et une gendarmerie.

Création de l’armée nationale

L’acte de création de l’armée du Mali fut signé le 1er octobre 1960. Le  20 janvier 1961 constitue le départ des bases militaires de la France qui stationnaient à Bamako, Kati et Tessalit qu’elle occupait sur ordre de l’accord franco-malien signé à Paris le 22 juin1960 entre la France et la fédération du Mali. Cet accord autorisait l’ancien maître du Mali à assurer sa protection. Ces accords sont devenus caducs après l’éclatement de la fédération du Mali qui réunissait le Sénégal, le Burkina Faso, le Bénin et le Mali le 20 août 1960. Laquelle donna à chaque pays constitutif de la fédération une autonomie individuelle comme l’avait sollicité Félix Houphouët Boigny du RDA lors des démarches indépendantistes.

Dès sa création, les objectifs de cette force de sécurité furent clairement énoncés.

 

Objectifs de l’armée nationale du Mali

Les objectifs de l’armée nationale du Mali se résument entre autres au Maintien de l’intégrité du territoire national. Pour le bon accomplissement de cet objectif, l’armée nationale est prête à laisser l’âme pourvu que l’intégrité du territoire soit assurée comme le veut la constitution: «  Le Mali est une République laïque, sociale, un et indivisible. »  L’armée nationale se doit également d’assurer la protection des populations  ainsi que de leurs biens, à  défendre les citoyens contre les ennemis intérieurs et extérieurs. Dans ce dernier objectif, l’armée nationale doit comprendre que sa tâche revient au respect des principes démocratiques, toute  démarche visant alors à tyranniser le peuple doit être ipso facto condamnée par elle.

Outre tous ceux-ci, elle se doit d’être la garante des institutions afin qu’elles ne soient victimes d’aucune violation ni de la part des citoyens ni de la part des gouvernants. Enfin, elle doit également assurer la cohésion nationale. Cela est nécessaire pour le développement de toute la nation puisqu’elle est la preuve de l’entente et de la solidarité entre les citoyens. Vu toute l’importance de cette cohésion sociale, l’armée doit seulement se battre pour l’asseoir. Elle ne doit pas se laisser berner par les manigances d’aucun « prophète de malheur » voulant faire du Mali un gâteau destiné à lui seul et à sa famille ou voulant acheter la conscience des Maliens faibles d’esprit afin d’instaurer une division sociale.

L’armée nationale du Mali a plusieurs objectifs, tous vont dans le sens du développement de la nation. Mais dans ces dernières années, le constat est amer. Cette armée a subi des pertes innombrables en vies humaines.

Un bilan mitigé dans ces dernières années

L’armée nationale a perdu de vu ses objectifs en se laissant emporter par le goût de l’argent facile. Les dirigeants, pour mieux asseoir leur suprématie sur le dos des citoyens, préfèrent acheter l’armée pour que celle-ci s’arrange à ses côtés.

C’est ce qui arrive à l’armée nationale du Mali. Au lieu de la défense des intérêts de la patrie, des citoyens et de leurs biens, elle les tue en les gazant ou en les matant ou encore se laisse emporter dans des injures graves à l’encontre de ces citoyens  pendant qu’ils réclament pacifiquement leurs droits à l’État.

Tout porte à croire dans ces dernières années que l’armée nationale fut créer dans l’unique objectif de défendre les dirigeants et leurs intérêts. La nation n’est plus leur préoccupation puisque la moitié de celle-ci se trouve entre les mains des terroristes qui annexent petit à petit chaque zone devant la lâcheté ou l’indifférence de cette armée qui ne sait que lâcher pieds devant les ennemis.

L’armée nationale du Mali est devenue l’AEEM des citoyens maliens. À l’instar de cette association qui tue ces camarades étudiants au lieu de défendre leurs intérêts, l’armée nationale vit dans le massacre des citoyens au lieu de les protéger. Elle est devenue une milice gouvernementale.

Les citoyens feront alors mieux de rester unis plus que jamais afin de stopper ce banditisme de l’armée nationale. Les recrutements anarchiques dans le corps armé doivent cesser, une véritable éducation, une éducation patriotique, doit être enseignée aux forces de protection du Mali. Bref, il est temps d’instaurer l’enseignement d’une philosophie de l’armée.

Fousseini Togola, journaliste-bloggeur

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