Abderrahmane Sissako et le triomphe de Timbuktu : Les Césars de l’humiliation et du sang

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Abderrahmane Sissako : "Au Mali, les Touaregs sont à voir comme des victimes"
Abderrahmane Sissako à Paris, le 8 mai. © Vincent Fournier pour J.A.

Heureux d’avoir enlevé d’aussi grands diadèmes, le cinéaste mauritanien, n’a pas eu de mots pour remercier la France, le pays des rencontres de civilisations et non, des chocs des civilisations.
Etreint sans doute par l’émotion que procure une si belle victoire. Au moment où, il poursuit sa route vers les Oscars américains avec le même film pour d’autres gloires, les pensées, celles des maliens ayant fait l’objet de ce qui est devenu sujet de réalisation cinématographique, motif d’un si grand succès. Est- il encore besoin de commettre des conseils pour défendre notre cause, nos vies brisées, flagellées, violées, lapidées, enlevées dans la plupart des cas ? La fortune professionnelle, morale et financière, l’aura internationale que ces Césars offrent au mauritanien. Loin de nous glorifier, nous frappent au cœur et peut-être, rappeler  à la communauté internationale, le mal que notre peuple a vécu, les traces indélébiles, que l’occupation barbare, inhumaine et dégradante, qu’une petite année, a laissées sur nos terres, dans nos vies. Si motif de satisfaction il y a de cette glorieuse réalisation, c’est peut-être à l’actif du réalisateur et du peuple de son pays. C’est la Mauritanie et son fils prodige, qui s’en vanteront, mais pas le Mali, pas les populations de Douentza, Tombouctou, Gao, Kidal, Aguelhok. Ici, c’est le goût amer du rappel d’un passé, pas assez lointain de deuil qui ne finira sans doute jamais, d’une humiliation ineffaçable de nos mémoires à jamais violées, violentées et brisées.

Maintenant, que va faire la Communauté internationale face à ce violent et humiliant rappel, comment dédommagerait –elle tous ceux, ou toutes celles qui restent encore en vie avec les séquelles des humiliations subies ? N’est – elle pas entrain d’aider à la reconstitution d’une grande partie du patrimoine matériel brutalisé tout au long de la barbare présence de l’occupation Jihadistes ? Que
va – t –elle donc faire pour les personnes victimes de cette barbarie ou, si elles ne vivent plus, leurs ayant droits.

Sory de Motti

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