Tombouctou : Plus de 60 000 manuscrits sauvés de la crise au Nord

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A l’ordre du jour de la séance plénière du mardi 28 juin 2016 de l’Assemblée nationale, l’examen du projet de loi abrogeant et remplaçant l’ordonnance N°99-044/P-RM du 30 septembre 1999 portant création de l’Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba de Tombouctou (IHERI-ABT). Le projet de loi qui était défendu par le ministre de l’enseignement supérieur, Me Mountaga Tall a été adopté par 114 voix pour zéro contre et zéro abstention. Les débats étaient dirigés par le président de l’hémicycle, l’honorable Issaka Sidibé. Il ressort des débats que l’Institut dispose encore de plus de 60 000 manuscrits malgré la grave crise qui a secoué le Nord du pays.

Selon le rapporteur de la Commission de l’éducation et de la culture, des technologies de l’information et de la communication, Adama Paul Damango, le gouvernement du Mali a, par Ordonnance n°12/PGRM du 23 janvier 1970, créé le Centre de Documentation qui devient plus tard l’institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed BABA de Tombouctou (L’IHERI-ABT) suivant l’Ordonnance n°99-044/P-RM du 30 septembre 1999. L’Institut a pour missions : l’enseignement et la recherche dans les domaines des sciences et de la civilisation islamique. A ce titre, il est chargé de la collecte; la conservation; l’exploitation; la diffusion des manuscrits anciens de Tombouctou. « De nos jours, l’Institut dispose d’un fonds de plus de 60.000 manuscrits, résultat de nombreuses opérations de prospection, d’acquisition et de conservation », a indiqué le rapporteur. Ces manuscrits, dit-il, traitent du droit, des sciences naturelles, de la science coranique, de la géographie, de l’histoire, des mathématiques, de l’astronomie, de l’astrologie, la bonne gouvernance, l’environnement, la santé, l’organisation des sociétés. La commission saisie au fonds a relevé quelques insuffisances institutionnelles de la structure dont l’absence de dispositions relatives aux étudiants. Pour corriger les insuffisances de l’ordonnance ayant créé l’IHER-ABT, le présent projet de loi vise à transformer le conseil académique en conseil d’administration. Le rapporteur a fait savoir que le projet de loi comporte 25 articles repartis entre 6 chapitres et permet de poser le premier jalon de la mise en place de formations supérieures dans la région de Tombouctou. L’un des avantages dudit projet de loi est de diminuer le poids social qui joue beaucoup sur l’octroi des bourses à l’université et en acceptant de décentraliser l’enseignement supérieur. « L’incidence financière que le projet va occasionner s’élève à plus de 50,15% soit 254.637.508 FCFA par rapport au budget 2016 de l’IHER-ABT qui s’élève à 507.742.354 FCFA », précise la commission saisie au fonds. Après la contribution des honorables députés à l’image de Kalilou Ouattara et de Bréhima Béridogo, le ministre Tall a mis l’accent sur les avantages du centre Ahmed Baba. A en croire le ministre, la numérisation des manuscrits de Tombouctou est en cours. Après les débats, le projet de loi fut adopté par 114 voix pour, zéro contre et zéro abstention.

Aguibou Sogodogo

 

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