Interpellation annoncée du président ATT : Cherche-t-on à distraire le peuple ?

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ibk att«Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens», le président de la République démocratiquement élu, Ibrahim Boubacar Kéïta, avec plus de 77%, a engagé une lutte farouche contre l’impunité et la corruption. Déjà, il aurait remis au Procureur de la République plus d’une centaine de dossiers pour étude. Celui de l’ancien de l’Etat, Amadou Toumani Touré, serait également en étude pour voir sa faisabilité. Un dossier sulfureux au regard de sa teneur. Ce qui laisse perplexe le citoyen lambda quant à son aboutissement.

 

 

L’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré (ATT), serait dans le collimateur de la justice malienne. Sur décision du gouvernement et sur instruction de son successeur, IBK, il risque d’être poursuivi pour avoir contribué au délitement et à l’enlisement du pays, ainsi qu’à l’effritement de l’armée. Toute chose qui aurait permis aux rebelles et autres bandits armés, revenus de la Libye avec armes et bagages, à installer leur bastion dans le septentrion du pays. On se rappelle encore qu’à leur retour de la Libye avec la guerre et la mort du Guide Mouammar Kadhafi, ils avaient été accueillis par trois ministres de la République à Kidal et avaient été reçus à Koulouba comme des roitelets par l’ex-président de la République ATT. C’était sans compter sur leurs velléités sécessionnistes et terroristes.

 

 

Ainsi, à la faveur du coup d’Etat perpétré le 22 mars 2012 par le putschiste qui est aujourd’hui détenu, Amadou Haya Sanogo, et ses acolytes, ces apatrides ont révélé leurs vrais visages en occupant les trois régions du Nord du Mali (Kidal, Gao et Tombouctou). Renforcés par la fébrilité de l’armée et appuyés par les jihadistes de tous acabits, ils prirent Konna et tentèrent d’avancer vers le Sud pour mettre une croix rouge sur la République du Mali.

 

 

Fort heureusement – et on le sait déjà – leurs ambitions machiavéliques ont été stoppées nettes par la France de François Hollande à travers l’Opération Serval, sur appel au secours de Dioncounda Traoré, alors président de la République par intérim du Mali. Ayant accompli les deux missions qui lui étaient assignées, à savoir la récupération de l’intégrité territoriale et l’organisation de la présidentielle, Dioncounda se barra de Koulouba.

 

 

Une fois devenu homme fort du pays au terme de la présidentielle, IBK ouvre un grand chantier, la lutte contre la corruption et l’impunité, qui lui tenait à cœur durant la campagne à travers son slogan : «Pour l’honneur du Mali et pour le bonheur des Maliens». Et ce grand chantier, il l’a déjà entamé avec des interpellations çà et là, en «commençant par le commencement» : l’arrestation et l’incarcération du tombeur d’ATT, le capitaine-général Amadou Haya Sanogo. Depuis lors, des juges, des opérateurs économiques, des officiers supérieurs …sont interpellés.

 

 

Ce qui défraye actuellement la chronique, c’est l’interpellation et le jugement annoncés de l’ex-président ATT pour «haute trahison». Une interpellation et un jugement qui ne pourront aboutir qu’avec la nouvelle Assemblé nationale dont la rentrée parlementaire est attendue, la mise en place de la Haute Cour de justice, l’installation des membres de cette Haute Cour et une longue procédure judiciaire, étant donné qu’ATT n’est plus au bercail et qu’il est en exil à Dakar au Sénégal.

 

 

Maintenant, question : les autorités sénégalaises accepteront-elles d’extrader leur hôte désormais «encombrant» afin qu’il réponde devant la justice malienne ? Rien n’est moins, même si on susurre qu’ATT se dit prêt à revenir au Mali. Mais, selon nos informations, ses proches s’y opposent farouchement.

 

 

Toujours est-il que si ATT doit répondre devant la justice malienne, la vérité sera connue et nombre de barons dont certains président aujourd’hui aux destinées de ce pays, seront entendus à la barre puisqu’ils sont aussi comptables de son règne.

 

 

Par ailleurs, on sait que l’arrestation de Sanogo n’avait pas fait l’unanimité au sein de l’opinion nationale et que ce capitaine-général déchu a de fervents «supporters» qui n’entendent pas le lâcher de si tôt. De ce fait, d’aucuns estiment que cette décision hâtive de juger ATT pour «haute trahison» qui tombe comme un couperet, n’a autre but que de calmer les fans de Sanogo, en amusant ainsi la galerie.

 

 

De toutes les façons, l’Etat aura-t-il les moyens de juger ATT ? Pour beaucoup de Maliennes et de Maliens,  cela semble relever pour le moment de l’utopie.

Bruno LOMA

 

 

 

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5 COMMENTAIRES

  1. Le théâtre a commencé depuis 1992 avec les procès crimes de sang et économique de gmt. La suite ont la connait. Gmt condamné a la peine capitale, gracier par aok et sa grosse tête puis réhabilité et même qualifié de grand républicain par le saint ibk ( certains le considerent comme tel). On veut nous faire le truc, et au final c’est att qui rigolera. Pour ma part je souhaite ardemment un procès mais à condition ca se fasse sur les 23 dernières années avec aok, att, ibk et beaucoup d’autres sur le bancs des accusés. Il ne faut pas tout porter à att, en fait il n’est que la finalité d’un complot initier par aok et ibk contre le mali. Att a juste fini le boulot. Mes chers il faut juger sur ces 23 ans et degager tous ces politicards à commencer par ibk.

  2. Je suis vraiment étonné que les maliens prennent la comédie de IBK au sérieux!
    Comment croire un seul instant que celui qui n’a pris aucune disposition pour prévenir la mauvaise gestion au sein de son équipe, pour assainir les dépenses publiques et faire des économies dans la gestion publique peut lutter contre la corruption et la délinquance financière?
    POUR RENDRE PROPRE, IL FAUT ETRE PROPRE SOI MEME.

    Le chien aboie la caravane passe.

  3. Je pense que ce n’est pas la fin du monde qu’ATT soit inculpé de haute trahison. Mais je pense qu’il doit vite venir se défendre et éclaircir tout ce que les maliens lui reproche.
    Je sais que le peuple Malien se souviendra longtemps d’un militaire devenu libérateur, d’un libérateur devenu négociateur, et un négociateur devenu président. Président de tous les malien qui a construit des routes et des ponts, qui a construit des logements sociaux et qui s’est beaucoup investi dans l’agriculture… etc.
    Il peut être lent en prenant des décisions ou ne même pas prendre des décisions quand il le fallait…. mais il aimait ce Mali.
    Il peut être trop laxiste ou négligent dans ce rôle de président…… mais il aimait ce Mali.
    Il a trop bafoué l’autorité de l’état en étant médiocre sur le plan de la justice, en ne posant aucun acte pour restaurer la sécurité et la justice ….. Mais il aimait ce Mali.
    Il n’a pas trahit mais a fait un mauvais jugement ce qui est différent de faire quelque chose délibérément.

  4. Bonjour Monsieur le journaliste.
    n’était-il pas plus difficile de juger Mousa TRAORE en son temps que de juger ATT aujourd’hui? Pourtant, le premier a été jugé, en crime de sang et en crime économique.
    C’est l’impunité qui fait que les hommes politiques ne respectent jamais la chose publique; et ceux qui arrivent au pouvoir ne se voient jamais en mission mais pensent que l’Etat leur appartient.
    Tout le monde a été témoin de l’humiliation que notre peuple a connu pendant ces dernières années. Vous trouvez qu’il y a un grain de logique en ne jugeant pas la manière dont ATT et son équipe a géré notre pays? Je crois que non. S’il avait réussi son mandat, on allait l’applaudir; mais s’il échoue, il doit répondre aussi.

  5. qui nvivera vera mais ATT est un citoyen comme tout le monde il doit répondre s’il est interpellé il ya de super Malien tous égaux devant la loi

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