A qui la faute de ces nombreux et graves accidents mortels dans le pays ?

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Il est vraiment irresponsable et scandaleux, lorsque l’Etat, lui-même admet bel et bien, sans s’émouvoir ni sévir, que plus de deux millions[1] de faux permis de conduire sont en circulation, dans notre pays. Mais malgré tout cela, et pour autant, celui-ci n’a pas daigné prendre immédiatement et d’urgence, à l’encontre des responsables du service habilité ayant délivré ces permis, des mesures conservatoires de sanction, en attendant la fin d’une enquête très sérieuse. Cependant, ils sont pourtant bien en chair et en os. Mais, qui sont-ils alors ? Probablement, nous risquons fort bien encore comme d’habitude, de ne jamais mettre la main sur les vrais coupables, à cause de cette impunité qui sévit toujours dans notre pays, aujourd’hui plus que jamais et que le régime de actuel refuse de se départir. En fait, l’Etat banalise ce fait gravissime, qui est à l’évidence, l’une des causes, parmi tant d’autres, à la base des nombreux et graves accidents que nous connaissons dans le pays. Hé oui, on est bien en droit et à juste raison, de clamer, haut et fort, que nous sommes dans un Etat sans poigne, irresponsable, laxiste en matière de sécurité publique, de prévention routière et de certains autres dangers. Oui, c’est tout comme dans la mesure où, à la suite de la révélation d’un tel scandale aussi grave, l’Etat n’a même  pas pris, jusque-là en tout cas, la moindre mesure de répression à l’encontre des auteurs et de tous ceux qui ont eu à participer, de près ou de loin, à cette entreprise criminelle de malfaisance, constituée en un réseau de  délinquants criminels au sein de notre administration.

Il n’y a plus de doute qu’il existe parfaitement au niveau du service des Mines, un réseau de faussaires très organisé, en une chaine, qui opère tranquillement, depuis fort longtemps, avec la complicité évidente de l’administration, au vu du chiffre effarent, de faux permis établis à ce jour. C’est bien la preuve, sans équivoque, que tous les services de l’Etat, à l’image de celui du service des Mines, fonctionnent en roue libre, sans aucun contrôle strict et sévère. Voilà pourquoi d’ailleurs, c’est la porte ouverte aux abus, partout, pour s’adonner à la fraude, à la corruption et à tous ces détournements tous azimuts. Notons qu’au-delà, des faux permis qui circulent dans le pays, il y a, en plus, ceux qui ont été vendus à des Etrangers, comme l’avait fait remarquer, une fois, un ressortissant français, à savoir qu’au Sénégal les permis de conduire pouvaient s’acheter.

Il est inadmissible, qu’une opération frauduleuse, si grave et d’une telle envergure, se soit produite dans le pays, sans que les services de sécurité habilités (Police et Gendarmerie) ne soient en mesure de la détecter depuis fort longtemps et d’y mettre un terme. C’est absolument, la preuve formelle, qu’il existe une faille très grave dans le processus de délivrance des permis de conduire. Mais, le plus grave et plus dramatique, c’est que malheureusement, ce n’est point du tout, un cas isolé. Comme le président de la République l’a lui-même reconnu une fois au retour d’un de ses voyages, lorsqu’il disait à ses compatriotes : « cessez enfin de tricher et travaillez honnêtement pour mériter les salaires que vous percevez… » Mais, il ne devait pas simplement, s’en arrêter là, car le mal est si profond, que de simples paroles menaçantes ne suffisent point pour l’éradiquer ou faire prendre conscience à ces individus-là, du tort qu’ils causent à leur pays. En lieu et place, il faut nécessairement, des mesures concrètes et énergiques pour les réprimer sérieusement, en n’épargnant absolument pas, aucun coupable quel qu’il soit.

Mais, le président de la République ne devrait, tout de même, pas ignorer que ce mal, à savoir la fraude, la corruption, la magouille et tout ce qui pourrait enrichir illicitement une personne, ont gagné aujourd’hui, toute l’administration de notre pays. C’est un mal très profond, qui est même devenu une gangrène généralisée dans tous les rouages de l’Etat. De ce fait, la situation, dans ce domaine, est en général beaucoup plus grave, que le président ne l’imagine. Et, ces véreux délinquants, insatiables d’argent, n’ont cure des nombreux accidents mortels, tant que cela leur rapportera de l’argent et surtout, lorsqu’ en plus, ils bénéficient d’une impunité. Ceci est aussi valable pour tous ceux qui abusent et s’approprient illicitement des biens de la nation, que ce soit à Dakar Pétrole, à l’Urbanisme ou partout ailleurs, seules, des mesures radicales sévères à leur encontre, sans faiblesse, sans aucune discrimination, ni aucun parti pris pourront freiner cette grave hémorragie de perte de nos ressources nationales, nonobstant, les graves conséquences économiques et sociales qu’elle engendre en plus.

L’évocation du président de la République dans son message du 31/12/2016, regrettant, au passage, les nombreux accidents mortels de la route avec leurs lots de victimes innocentes, n’ est qu’une goutte d’eau dans la mer, et ne fait absolument, aucun effet à l’endroit de ces délinquants à col blanc, véritables criminels froids,  qui sont prêts à tout, dès qu’il s’agit de percevoir de l’argent sans coup férir.

En effet et quoi qu’il en soit, les charges qui pèsent sur ces délinquants sont extrêmement graves, à telle enseigne que l’on devrait immédiatement, ouvrir une enquête et, toutes les personnes mêlées à cette entreprise criminelle, non seulement dégagées, mais traduites en justice et sévèrement punies sans complaisance. Car, elles ont agi délibérément et en parfaite connaissance de cause que leurs actes pourraient conduire à des accidents mortels et donc, de mort d’hommes. Certes, leur acte intervient de manière indirecte, mais ils ont bien une très grande part de responsabilité dans tous ces nombreux accidents et de pertes en vies humaines, qui sont survenus, pour lesquels, les chauffeurs responsables détenaient de faux permis. Les chauffeurs également, doivent être logés dans la même enseigne et punis aussi sévèrement, dans la même veine, comme ces criminels qu’ils sont effectivement, en conduisant sans un permis valable.

Encore et encore, nous n’avons toujours pas rompu avec cette impunité injustifiable et inacceptable que l’Etat entretient à l’endroit de délinquants insatiables d’argent et incorrigibles. Dans cette affaire comme dans tant d’autres d’ailleurs, la responsabilité de l’Etat est pleine et entière, à cause de son laxisme embuant et, pour avoir permis un laisser-faire, un laisser-aller total à tous ces individus cupides. Ce scandale est encore une preuve supplémentaire irréfutable, qui atteste de la profondeur abyssale de la corruption dans notre pays, qu’on l’accepte ou non. Et ce grave fléau, est présent dans tous les secteurs de l’administration, comme dans la société sénégalaise. Et malgré, toutes ces structures (Ige, Ofnac, Crei, Cour des comptes) créées, soi-disant, pour lutter contre la corruption et tous ces méfaits assimilables, l’Etat refuse ou s’abstient encore d’appliquer strictement les recommandations et sanctions radicales, proposées par ces organismes habilités, à la suite de leurs investigations, contre les délinquants coupables. Est-ce que cela ne signifie t-il pas, réellement, que ces derniers bénéficient d’une assurance ou garantie d’impunité ?

Au-delà de ce qui précède, et à propos des nombreux accidents mortels, il faut souligner entre autres, qu’il existe d’autres causes non négligeables qui y participent d’une façon ou d’une autre. A cet effet, nous allons en citer quelques exemples parmi tant d’autres :

  • l’état très défectueux de certaines routes partiellement ou totalement délabrées ;
  • l’absence de contrôle strict et de surveillance permanente des routes nuit et jour par les forces de police et de gendarmerie sans complaisance ni corruption ;
  • la non-application des sanctions idoines qui s’imposent à l’encontre des contrevenants du code de la route et des auteurs d’infractions routières ;
  • la vétusté notoire de notre parc automobile affecté au transport en commun, qui dépasse le seuil de tolérance admis, où l’on trouve encore, des véhicules centenaires qui, malgré tout, sont admis à la visite technique ;
  • L’insuffisance criarde des effectifs actuels du personnel de Police et de Gendarmerie pour assumer parfaitement le travail ou alors, leur non-affectation à ces tâches si importantes pour veiller à la sécurité publique des populations partout où elles se trouvent ;
  • La corruption massive et permanente des agents chargés de veiller et de punir tous ces délinquants, qui efface toute trace d’infraction ou empêche le retrait du permis, etc.

Il y a ensuite, ce fameux et unique centre de contrôle technique pour le Sénégal tout entier, qui est une aberration et un non sens sans précédent. C’est en créant de pareilles choses, que l’on encourage la fraude et la corruption, car, c’est bien évident que ce centre unique est incapable à lui tout seul, de couvrir convenablement et de satisfaire tous les besoins des usagers dans les délais requis, avec tout ce que le Sénégal compte comme véhicules. Par conséquent, comme dans beaucoup de domaines au Sénégal, c’est la porte ouverte à la corruption et à la fraude. J’en avais d’ailleurs, parlé dans une de mes contributions intitulée : « Un unique centre de contrôle technique pour tout le Sénégal, c’est un aberration inacceptable[2] », le 29/12/2014. Alors, ce n’est que ce 29/12/2016 que nous apprenons par l’APS une annonce lapidaire du Directeur des transports routiers qui nous dit, « vouloir aller vers » : « Fatick, 29 déc (APS) – Le directeur des transports routiers, Cheikh Oumar Gaye, a annoncé, mercredi à Fatick, la construction de centres de visite technique dans les 14 régions du Sénégal pour faire face à l’insécurité routière[3]. » (sic)

Alors, dans le cas d’espèce, comme en général dans les cas similaires, non seulement, il faut des mesures répressives, mais également, il faut en plus de cela, le courage nécessaire à l’Etat pour les appliquer strictement, sans faux fuyant ni discrimination et moins encore de l’impunité. Malheureusement, cette attitude est une denrée rare chez nous, mais qui manque surtout le plus à nos gouvernants. Le pouvoir est en général, plus prompt à sévir concrètement et prestement, lorsqu’il s’agit des affaires politiques contre ses adversaires ou de simples faits divers, plutôt que de rétablir l’ordre républicain et d’assurer la sécurité publique. Et cependant, ces méfaits sont de loin plus graves et plus nocifs pour le pays, que des opposants politiques dispersés dans des centaines de partis et de coalitions politiques hétérogènes et donc peu consistants, pour faire du mal à un pouvoir, réellement, solide et confiant en lui.

Mandiaye Gaye

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2 COMMENTAIRES

  1. la faute incombe à 100% aux autorités qui n’utilise les forces de l’ordre dans la circulation routière que pour tenir un bureau et prendre de l’argent.

    Les surcharges,les excès le non respect de la visite technique entre autres indiscipline ne regarde ni les forces de l’ordre ni les services techniques du transport ni la justice en cas d’accident.
    Aucun carnage de la circulation routière n a été jugé la preuve de l’abdication des autorités qui caution tout.

  2. Monsieur gaye en d autres thermes il faut une révolution au Mali dite l le tout simplement au lieu de tourner autour du pot. Les paroles d un chef d état n a de sens que s il est un exemple. Ibk est il un exemple ? Je ne pense pas en toute sincérité je peux me tromper parmi les dirigeants politiques exemplaires il ya peut être zou mana Sacko qui a bloqué notre or en partance l occident. Il ya bathily aujourd’hui et les types que je connais pas. Mais la plupart pourri. Vous le savez aussi bien que tous les maliens la cour des comptes fais son boulot mais arriver au niveau du ministère de la justice le dossier reste bloquer demander Tessoke. Alors pourquoi raconter des balivernes il faut être direct au Mali on dit que le pintade suit la nuque de son précédent Au Mali il faut une révolution dans tous les sens du terme Un leader exemplaire qui prône et appliqué un changement de mentalité une rigueur salvatrice un leader qui puisse être le garant de nos ressources naturelles fasse à la voracité des occidentaux .parmi les causes des accidents de la route dans mon pays il ya d’abord L intolérance le manque de civisme le pardon la courtoisie sur les routes c est la loi du plus audacieux du plus intolérant et du plus agressif qui marche. La solution il faut sensiblliser la population. Les accidents de la route au Mali devrait être une cause nationale. Adapté le permis de conduire aux réalités maliennes le code de la route malienne est calque sur le code européen alors qu au Mali par exemple il n’y pas d autoroute pour ne citer que ça . Sans oublier que les jakartas font plus de victimes que les automobilistes. Les causes sont multiples on ne peut mettre un policier ou gendarmes derrière chaque citoyen. Sans compter le manque d éducation des enfants sur les dangers des routés etc il faut une volonté politique une cause nationale

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