Cesser l’escalade de la violence, donner la parole aux Populations du nord pour se prononcer sur leur « Azawidité »!

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Abdourahamane Ben Mamata TOURE
Abdourahamane Ben Mamata TOURE

Les options consignées dans l’accord issu du processus d’Alger sont fondées sur un diagnostic artificiel qui part du postulat que le Mali est un pays où les minorités Touaregs font l’objet de discrimination, d’exclusion et de  mise à l’écart qu’il importe de corriger à travers une architecture institutionnelle mue par un effacement significatif de l’Etat central au profit des collectivités territoriales.

A aucun moment, les autorités maliennes n’ont pu convaincre l’opinion publique internationale de l’inexistence d’une paupérisation organisée des Touaregs du Mali et encore moins d’une prise de conscience de la nécessité de ne pas soutenir des bandits armés qui ne représentent aucune des populations du nord et de l’inexistence de ‘’l’homo azawadis’’ sur le territoire Malien, les récents évènements de Ménaka en sont une illustration.
Les populations silencieuses du Nord du mali,  à travers leurs organisations faîtières se sont  toujours prononcées  et demeurent incommensurablement déterminées en faveur de l’unité nationale. Les pressions, les menaces ou les félonies des soutiens des bandits armés n’y feront rien et ne modifieront en rien cet état d’esprit.

Dans le fond, le texte issu de la négociation  fait une impasse totale sur les principales aspirations de la nation  Malienne. Ces attentes portent principalement sur l’unité nationale et la forme Républicaine de l’Etat tandis que les bandits armés réclament un statut politique, juridique, sécuritaire et économique du territoire et des populations de l’Azawad.

Les atermoiements,  et les tortillements dans les prises de décisions ainsi que les ambigüités  comportementales de la CMA ne s’expliquent que par le fait qu’elle est en réalité  attelage fragile fait d’alliances à la limite de l’étonnant, composé de groupuscules qui connaissent chacun de profonds dysfonctionnements. Elle est noyautée par des transfuges d’intérêts aux antipodes des aspirations des populations du nord. Quant à notre Etat, il  est pris dans une tornade d’intérêts géo-sécuritaires et stratégiques, d’agendas personnels contradictoires des membres de la médiation internationale et le jeu trouble de certains Etats voisins.
Tous ces facteurs mis bout à bout expliquent, et  justifient la nécessaire consultation des populations pour se prononcer sur la légitimité de ceux là même qui prétendent les représenter.

Dans ce climat international tendu, méfions-nous de la stigmatisation médiatique quasi unanime pour condamner les autorités maliennes et les FAMA.

L’issue ne peut donc pas être dans une escalade d’interventions extérieures guidées par les intérêts des puissances, mais dans la mise en œuvre d’une consultation des populations, pas forcement par le biais d’un référendum, mais d’une formule appropriée afin que se prononce  la grande muette dont le nom et la cause sont devenus des fonds de commerce de bandits narco-Djihadistes. Nous ne devons pas nous laisser séduire par les lendemains enchanteurs que promet un texte flou, souvent contradictoire d’un paragraphe à l’autre et d’une imprécision juridique troublante. Il est temps d’arrêter de taquiner le vide avec un texte évasif, tentant de faire passer maladroitement une formule fédérale originale.

Si la crise est réellement politique, comme le soutiennent les séparatistes et leurs alliés, la solution ne peut être que politique et à ce jour la plus viable est celle de la consultation des populations du nord pour se prononcer sur leur « Azawidité » et leurs aspirations profondes. C’est seulement après ce préalable que la mise en œuvre de l’accord doit être programmée pour l’émergence d’un véritable projet de société au service des droits, de la justice, de la démocratie et de la paix.

Donnons la  parole au Peuple pour l’honneur du Mali et le Bonheur des Maliens !

Abdourahamane Ben Mamata TOURE

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2 COMMENTAIRES

  1. On ne sait plus quoi penser de notre problème du Nord. Belle analyse comme bcp d’autres sur les forums…SEULEMENT JE PENSE QU ON VA SE FAIRE AVOIR SI ON RENTRE DANS LE CYCLE DU REFERENDUM (ils nous attendent de ce côté je suis sûr les décideurs occidentaux) : Dans la logique le choix du MALI unique l’emportera partout y compris à Kidal, mais comme on le dit en Afrique “c’est très rare d’organiser les élections et de les perdre” donc il y’aura partout le choix du MALI mais on va bricoler un TRUC SPÉCIAL truqué à KIDAL pour dire ils ont refusé leur rattachement au Mali DOOONNNCCCC ils se creent un ÉTAT (Regardez les cas du COMORES et de son île ANJOUAN, regardez Ceuta Melilla, etc…)

  2. SEUL LE PEUPLE DETIENT LA RÉALITÉ HISTORIQUE. “AZAWAD ” EST COMME UNE METEORITE TOMBEE SUR LES POPULATIONS DU NORD ET AVALEE BÊTEMENT LORS DES PRECEDENTS ACCORDS PAR LES DEMI-INTELLECTUELS SIGNATAIRES TOUJOURS PRESSES D ‘ EN FINIR POUR EMPOCHER LES FRUITS DE LA CORRUPTION QUI ENLEVE CHEZ EUX LE SOUCI PERMANANT DU BIEN – ÊTRE DU PEUPLE POUR LEQUEL IL SONT POURTANT EN SERVICE.POUR LE RESPECT ET LA DIGNITÉ CE PEUPLE SEUL DOIT ÊTRE CONSULTE AVANT DE LUI IMPOSER UN NOM D ‘ APPARTENANCE QU’ IL IGNORE.LA CLÉ DE LA PAIX PASSE PAR ICI.

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