Entrenous: La solution par le vote utile !

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Le 29 avril prochain, les Maliens se rendront aux urnes pour élire un nouveau président de la République. Cette élection intervient dans un contexte de crispation généralisée avec en toile de fond la situation sécuritaire au nord. La multiplication des manifestations de rue atteste dans une certaine mesure que les acquis de la révolution de mars 91 restent encore fragiles. Et qu’il y a des risques réels du recul démocratique. S’ajoute le constat amer que depuis 20 ans, la pauvreté, le chômage et la précarité prennent des proportions alarmantes.

Tant et si bien qu’à l’heure actuelle, il n’y a plus sur scène que deux catégories de Maliens : ceux qui  possèdent tout et ceux qui n’ont rien. Faut-il se rendre à l’évidence que dans un pays où des milliers d’hommes et de femmes ont donné leur vie pour l’avènement d’un ordre social juste,  répondant aux aspirations du bas peuple, le clivage entre riches et pauvres est très perceptible ? Oui, malheureusement !  Dans une contribution publiée dans les colonnes de votre journal, Yacouba Aliou rappelait une citation du regretté capitaine Thomas Sankara : « celui qui mange à côté des affamés n’est pas en sécurité. »

Ainsi, ceux qui envoient leurs enfants dans des grandes écoles à l’étranger avec l’espoir qu’ils viendront diriger ce pays se trompent. Un homme politique avisé de la scène politique a l’habitude de nous confier que la sécurité de ses enfants dépend de celle des enfants de ses voisins. Cette masse d’enfants dont les parents n’ont pas les moyens de les assurer une éducation digne n’acceptera jamais de se laisser piétiner.

A écouter les cassandres, la corruption généralisée, la gabegie, la mauvaise répartition des richesses nationales, l’injustice ont fait de chaque Malien un aigri, donc un putschiste potentiel. Le Mali a été rendu plus pauvre par la mauvaise gouvernance. La démocratie n’a pas apporté une ère nouvelle de paix et de prospérité.

Une justice des riches et une autre des pauvres n’est ni plus ni moins qu’une trahison des idéaux des martyrs de mars 1991. L’impunité qui a été érigée en système de gouvernance a mis tous les citoyens dans le sac d’une insécurité totale. Le retour de la justice populaire est inquiétant. Il ne passe plus un jour sans entendre qu’un voleur a été brûlé vif par une foule en colère. Avec le fossé qui se creuse chaque jour entre gouvernants et gouvernés, on est tenté de paraphraser que celui qui possède tout à coté des pauvres n’est nullement en sécurité.

L’élection présidentielle constitue un ultime moment pour la masse laborieuse de désigner à la tête du pays un homme visionnaire qui prépare ses enfants pour l’avenir et non l’avenir de sa seule progéniture. Votons donc utile en portant notre choix sur quelqu’un qui n’érige pas l’improvisation en mode de gouvernance. Il faut un homme, capable de résorber le stress social tout en rétablissant la confiance entre le citoyen et le politique.

Par Chiaka Doumbia

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