MNLA et ses allies : malheurs et descente aux enfers

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En 2012, le Mouvement National de Libération de l’Azawad « MNLA » et ses alliés, profitèrent de la fragilité du pays pour lui donner le coup létal. La cupidité de certains sera à l’origine de la dislocation du Mali avec son lot de morts, blessés, refugiés, mutilés, femmes violées…A trois reprises ladite organisation, préférant le langage de la violence à celui du dialogue, a presque faillit atteindre son objectif : l’indépendance de l’Azawad. Mais c’était sans compter avec les difficultés, j’allais dire malheurs, qui devaient s’ériger contre leur rêve.

Le premier malheur du MNLA

On se rappelle encore, comme si c’était hier, le début de la rébellion de 2012 dirigée par le MNLA contre la mère patrie. Apres la chute du colonel Kadhafi une horde de mercenaires à sa solde se rabattis sur le nord du Mali avec armes et bagages, sentant le danger venir le président ATT envoya ses émissaires pour leur souhaiter la bienvenue, leur apporter l’aide du gouvernent (argent liquide, nourriture…) et essayer ainsi de récupérer ces combattants aguerris afin de ne pas basculer vers les réseaux terroristes ou rebelles.

Le MNLA profita de cette occasion pour gonfler ses rangs et ouvrir les hostilités contre les FAMA, jusque là je ne vous apprends rien de nouveau. A la lumière des exécutions sommaires d’Aguelhok, le président ATT alerta l’opinion nationale et internationale de la participation de terroristes aux cotés des rebelles touarègues. Plus tard cette alliance se confirma en devenant stratégique sur le terrain. C’est ainsi que le MNLA et ses alliés djihadistes parviennent à conquérir les trois régions du nord du Mali.

Cette alliance explosive allait ouvrir les portes de l’enfer sur le Mali mais également au détriment du MNLA puisqu’il se fait déculotter par le MUJAO après avoir déclaré l’indépendance unilatérale des régions nord du pays. Fin du rêve d’indépendance, les rebelles sont chassés pratiquement de tout le nord du Mali.

Le deuxième malheur du MNLA

Apres sa victoire du 21 mai 2014, le MNLA et ses alliés se croyaient les maitres incontestés du nord du Mali, ils avaient l’intention de se tailler la part du lion lors des négociations de paix qui profilaient à l’horizon car Bamako était à genoux.

Le Mali est conscient de la faiblesse de son système de défense, le territoire est immense et les défis sont nombreux mais le pays n’est pas orphelin! C’est dans ces contextes que le 14 aout 2014 surgit le Groupe d’Autodéfense Touarègues Imghads et Alliés (GATIA) pour rappeler à tous les prédateurs qu’il ya des patriotes qui se battront jusqu’au dernier pour protéger le Mali, défendre les populations traumatisées du nord. La création de ce mouvement change complètement la donne, il s’agira d’une autre barrière entre le MNLA, ses alliés et l’utopie d’une possible indépendance.

Désormais avec la présence du GATIA, le MNLA et ses alliés ne sont pas les seuls invités pour les négociations, ils n’auront plus à eux seuls le monopole de la gestion des régions nord du pays et à chaque instant ils sauront que de vaillants guerriers, des patriotes veillent sur la République.

Le troisième malheur du MNLA

Le 21 mai 2014, le MNLA et ses alliés obscurs (HCUA) sortirent vainqueurs et renforcés de la bataille de Kidal. Comme conséquences directes de cette victoire, Kidal et plusieurs localités de Gao et Tombouctou passèrent sous le diktat du MNLA. C’est dans ces conditions que des accords de paix furent signés entre Bamako et les groupes armés.

Le MNLA pensait avoir gagné au gros lot avec ces accords car à défaut d’une indépendance directe la voie du fédéralisme était ouverte, c’était logiquement une étape naturelle vers la conquête de l’indépendance. Certes la population civile continue à remettre en cause cet accord mais a-t-on imaginé un seul instant qu’il pourrait être la cause de la destruction du MNLA ?  Grace à cet accord les différents portes paroles qui tiraient les ficelles depuis l’occident, principalement la France, se sont brusquement tus, les barons ont presque tous déménagé à Bamako, beaucoup ont pu accéder à des postes de responsabilité, ceux qui vilipendaient le pays sont brusquement devenus des patriotes maliens, l’élite profite bien des avantages obtenus grâce à l’accord. L’accord pourrait être un facteur important pour déstabiliser le mouvement, débiliter l’union entre les membres…d’ailleurs certains ont même rendu leur démission. Plus les barons se rapprochent de Bamako plus ils s’éloigneront de la troupe, précisément de l’aile dure et seront sensibles à la cessation des hostilités. Ceci pour dire aux maliens que tout n’est pas négatif dans cet accord, voyons également le coté positif.

O.D. Spécialiste terrorisme, analyste-chercheur.

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