Le Parena répond à la majorité présidentielle : La gouvernance actuelle n’est pas crédible

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Les Assises Nationales que nous proposons sont d’essence républicaine. D’emblée, nous avons dit qu’elles ne remettaient pas en cause l’institution présidentielle. Donc, elles ne remettent pas en cause le vote des Maliens. Il n’y a aucune malice derrière. Il n’y a que la volonté de remettre le pays sur les rails. En ce mois de juillet 2014, le Mali est bloqué. Il est en panne.

 

Proposition de Débat télévisé du PARENALa quasi-totalité du Nord est sous le contrôle de divers groupes armés. Nous avons perdu d’importants acquis du fait de politiques aventurières (17 et 21 mai). Notre armée est mal en point, non de sa faute, mais de celle du leadership. Nous nous sommes rendus à la table de négociations en position de faiblesse et sans préparation. Nos relations avec la communauté financière internationale n’ont jamais été aussi mauvaises. Nous avons opéré des choix et eu des priorités contestables (famille, dépenses de prestige, avion, rénovation de résidence et du palais etc….). La réputation internationale de notre pays est écornée. La crédibilité intérieure et extérieure de notre Gouvernement est largement entamée. De toute évidence, nous n’avons tiré aucune leçon de l’effondrement de notre pays en 2012. Ce sont là quelques raisons qui militent en faveur d’Assisses Nationales Républicaines pour rectifier le tir, corriger ce qui peut l’être et permettre au pays de repartir d’un bon pied.

 

Ayant pris un peu plus de courage cette fois-ci, la majorité présidentielle a osé tenter une réponse aux propositions de sortie de crise du Parena dévoilées le 12 juillet.

Mais comment réagir à un tableau peint avec une telle rigueur, à des propositions de bon sens et de responsabilité? Le camp présidentiel s’exerce à répliquer au Parena par le déni et l’insulte, par l’arrogance et la fuite en avant, à travers son Directoire et un conseiller du PM, le même qui s’était permis d’inviter imprudemment l’opposition par SMS à rencontrer le Chef de l’État!

 

De prime abord, ce débat survient dans “un contexte politique extrêmement difficile pour notre pays” comme le reconnaissent les tenants du pouvoir… contexte qui n’a pas empêché toutes les extravagances que nous dénonçons depuis 4 mois et qui frisent une vraie insouciance de ceux qui nous gouvernent.

 

SITUATION AU NORD

Ainsi, parlant de la situation dans le Nord, on apprend que cette question a été la principale préoccupation du Président nouvellement élu, d’où les concertations et tables rondes improvisées et d’autres démarches jusqu’aux pourparlers d’Alger qui ont cours depuis le 16 juillet. Ici, on fait l’impasse sur les initiatives hasardeuses et l’absence de lignes directrices et les tergiversations, tout en tournant le dos à l’Accord préliminaire de Ouagadougou. Et c’est là où le bât blesse : toute l’impasse dans le dossier du Nord est due à l’abandon de la mise en œuvre de cet Accord, pour des raisons qui ne sont pas dignes d’hommes d’état, pour des raisons purement subjectives, parce que celui qui est le principal négociateur de l’Accord n’est pas de la mouvance présidentielle.

 

Et quand le Parena dénonce l’amateurisme du Premier ministre (Pm) qui a fait échapper le Nord du Mali à la souveraineté du pays, le camp du Président ne trouve rien d’autre à dire que le Parena épouse les thèses séparatistes avec “l’objectif inavoué d’amener notre pays à la désintégration”. C’est de l’enfantillage! Pour quelles raisons le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (Mnla) a-t-il appelé à voter IBK ? Quels engagements ce candidat avait-il pris avec les Rebelles? Nous insistons et persistons: à cause de l’imprudence et de l’amateurisme des nouveaux dirigeants du pays, jamais les tenants du séparatisme n’ont été autant en position de force pour négocier comme aujourd’hui.

 

La majorité présidentielle en est à se réjouir de la mise à l’écart d’un homme dont la présence aux pourparlers gêne plus d’un et qui, bien que n’ayant jamais rien demandé à personne, continue de couper le sommeil à ceux qui tiennent le Pouvoir.

 

Et pour cause ? Après avoir superbement ignoré l’Accord de Ouaga, le seul recours des tenants du pouvoir aujourd’hui est cet Accord, devenu leur cure-dents, parce que, n’ayant jamais réfléchi sérieusement à la question du Nord et au sort de Kidal, ils sont en panne d’idées.

 

Du coup, un grand complexe les anime vis à vis de celui qui est l’inspirateur et le principal acteur de l’historique Accord du 18 juin. Voilà tout leur problème à ces gens qui dirigent aujourd’hui le Mali, tant et si bien qu’à la rencontre Adema-Rpm du mardi 15 juillet 2014 un haut cadre du parti de l’Abeille a violemment interpellé le parti du Tisserand en ces termes : “n’est-ce pas votre volonté d’exclusion et de mépris des autres qui a amené à l’abandon de l’Accord de Ouaga, tout simplement parce qu’il a été négocié par un citoyen malien (Tiébilé Dramé, pour ne pas le nommer) qui, aujourd’hui, n’est pas de la majorité présidentielle ? Vous avez causé du tort à notre pays”.

 

LES DEMANDES D’AUDIENCES DU PARENA

Sur les demandes d’audience, le Parena est très clair: avant de rendre public son mémorandum du 17 avril, le Parena en a envoyé copie au président de la République et au PM avec lettre d’accompagnement signée du Secrétaire Général du Parena. Les deux lettres se terminaient ainsi : “notre parti est disponible pour vous en parler de vive voix, si votre emploi du temps vous le permet”. N’est-ce pas de vraies demandes d’audience? Mais quand on sait que nous avons un Président difficile d’accès même pour ses plus proches collaborateurs et ses ministres et un Premier ministre qui a juré fidélité non au Mali, mais au Président, les demandes du Parena n’ont pas eu une suite favorable.

 

Au contraire, une meute journalistique déclenchée depuis Koulouba est tombée à bras raccourcis sur le Parena et ses cadres, en les traitant de tous les noms d’oiseaux. Heureusement, il faut plus pour nous abattre, il faut plus pour nous faire taire, il faut plus pour nous faire plier! Toutefois, il est vrai que dès le 18 avril (à 15h d’après le conseiller du PM, Sidiki Almamy Coulibaly) le Premier ministre (Pm) a reçu une délégation du Groupe parlementaire de l’opposition (Vrd). Au cours de la rencontre, qui n’a duré que 10mn, le tout nouveau Premier ministre a révélé à l’Opposition qu’”en 10 jours, on a fait plus pour le Nord qu’en six mois”, comme pour donner raison à ceux qui dénonçaient l’immobilisme du régime dans la gestion du problème pour lequel IBK a eu 77,62% des électeurs à sa cause.

 

Aujourd’hui, le Président de la République est convaincu que seule l’Algérie peut faire bouger les choses. “C’est un fait inédit qu’un pays demande à un autre de s’associer à la gestion d’une partie de son territoire”, a récemment déclaré un diplomate algérien à l’Afp. Selon lui “la situation n’a pas bougé depuis dix mois, c’est ce qui a amené le Gouvernement malien à solliciter l’Algérie”. Quel verdict accablant pour ceux qui tentent de faire croire que le Nord était la principale préoccupation des nouvelles autorités !

 

LES RAPPORTS AVEC LES PARTENAIRES FINANCIERS*

En ce qui concerne les rapports avec les Partenaires Techniques et Financiers (Ptf), les dénégations du régime le rendent ridicule. En effet, comment peut-on nier que nos plus importants partenaires financiers que sont le Fonds Monétaire International (Fmi), la Banque Mondiale (Bm) et l’Union Européenne (Ue) ont gelé le décaissement de plusieurs dizaines de milliards de Fcfa destinés à notre pays? Comment peut-on nier les contradictions flagrantes du Pouvoir au sujet de l’achat de l’avion, quand l’un dit que l’aéronef a coûté 17 milliards, l’autre dit 20 milliards et le Fmi découvre que l’État n’a déboursé que 13 milliards et des experts de plus en plus conviennent que le prix réel est d’environ 8 milliards? Et sans réponse précise à l’usage de ces sommes faramineuses, on apprend que ce même avion est en révision.

 

Que peut-on tirer d’un président de la République qui, à court d’arguments, va jusqu’à insinuer que l’Opposition informe le Fmi et la Bm afin d’abattre son régime? Il parle comme si ces institutions ne sont pas au Mali. Ne sait-on pas que sous nos tropiques les institutions de Bretton Woods sont mieux informées que beaucoup de dirigeants sur leurs comptes bancaires ouverts et leurs transferts massifs d’argent frais à Doubaï ou Paris ?

 

Aujourd’hui on est en droit de se poser la question: La gouvernance de notre pays est-elle encore crédible? Jugez-en plutôt :

 

– le Président dit à Yamoussokoro le 29 mars, parlant de Tomi, “je ne connais même pas cet homme (en bambara)”. Peu de temps après, en mai, il déclare dans “Jeune Afrique” que Tomi est son frère ;

 

– le Président déclare au Maroc que ses opposants-qui font tant de bruit- l’ont démarché pour entrer dans son Gouvernement. Le Parena lui lance le défi de prouver ces allégations, défi non relevé;

 

–       le Gouvernement monte sur ses grands chevaux pour annoncer vouloir attaquer le journal “Le Monde”, après, il bat en retraite. Et pour cause? Chaque jour la preuve s’étale qu’il y a une vraie connivence entre Tomi et le Président de la République;

 

– le Gouvernement déclare que jamais personne d’autre ne s’est occupé de la sécurité du président de la République, après, il est attesté que c’est le Pmu du Cameroun qui paie les factures d’une société française qui veille sur la sécurité du Président du Mali. Où est l’honneur du Mali ? ;

 

– le Premier ministre (Pm) déclare devant l’Assemblée Nationale qu’aucun rebelle ne sera réintégré dans l’armée. Après son irresponsable voyage à Kidal, à plat ventre désormais, il dit qu’on va intégrer les rebelles pour combattre les terroristes, oubliant du coup que c’est lui-même qui les avait qualifiés de terroristes ;

 

– le même Premier ministre (Pm), devant la même représentation nationale informe que le fameux avion est payé grâce à un prêt contracté par l’État auprès de la Bdm-Sa, ensuite c’est 14,5 milliards qui sont inscrits sur le budgétaire rectifié de 2014 pour l’acquisition de l’aéronef, etc, etc.

 

A PROPOS DE L’ARMÉE

S’agissant de l’armée, les dénonciations que le Parena fait des marchés d’armement tendent justement à moraliser la gestion des fonds destinés à nos forces armées et de sécurité. En effet, l’opacité est un terrain de prédilection pour des dépenses qui jurent avec la rigueur dans l’achat de l’équipement pour l’armée. Ainsi a-t-on pu déceler l’achat de kalachnikov d’occasion au double du prix de nouvelles! Ainsi a-t-on vu de simples pick-up achetés cinq fois plus cher que leur prix sur le marché à concurrence.

 

En conséquence, ce qui constitue un crime contre la souveraineté du Mali se produit: sur un contrat de 108 milliards de fournitures à l’armée, le Fonds Monétaire International (Fmi) soupçonne des malversations. On annonce 25 milliards pour l’achat de véhicules de transport et de citernes. Combien sont en réalité dépensés? Et que fait-on de tous ces “manques à gagner”? Alimenter des comptes bancaires à l’extérieur ?

 

Le Président du Parena et le Nord: nul ne pourra falsifier l’Histoire et dénier au Parena et à son Président leur implication permanente dans la recherche de solutions au Nord. Que d’assises! Que de forums! Que de colloques! Que de pertinentes résolutions et recommandations! Les dernières datent de décembre 2011 quand l’essentiel des communautés du Nord à travers élus, leaders et organisations diverses s’est retrouvé à l’hôtel de l’Amitié à l’initiative du Parti du Bélier Blanc pour tracer la voie à suivre afin d’éviter la catastrophe pour notre pays ?

 

À l’issue de ce grand colloque, les préoccupations majeures du Nord et les possibles solutions de sortie de crise ont été transmises au Chef de l’État. Et il est effectivement constant qu’au moment où d’autres complotaient contre les institutions de la République, le Président du Parena recommandait d’éviter la gestion solitaire du Nord et de veiller sur le Nord comme du lait sur le feu. Le Président du Parena a jeté toute son énergie pour sauver le Mali, pour que le 21 mars 2012 n’arrivât pas….

 

Enfin, ceux qui ont comploté contre le Mali, condamné le coup d’Etat du 21 mars 2012 du bout des lèvres et pactisé avec les putschistes pour conquérir le pouvoir osent s’indigner aujourd’hui que le Parena parle d’Assises nationales. A ce sujet, aucun amalgame n’est possible, et on ne va distraire personne en disant que le Parena frappe à la porte du pouvoir. Délibérément, le Parena a choisi l’opposition, et ce n’était pas la première fois. Il aurait pu faire comme la plupart des dirigeants des partis de la “majorité présidentielle” qui ont couru et volé vers la Victoire et qui, en privé, n’hésitent pas à critiquer la gestion actuelle du pays. Leur manque de courage est pitoyable !

 

Le Parena aurait pu faire comme ce grand parti qui s’est détourné des principes communs qu’on a défendus face à la junte, pour rallier le pouvoir naissant soutenu à bras le corps, avec fanfares et trompettes par les putschistes pendant la campagne et les élections. Le Parena et ses cadres n’ont jamais été opportunistes! Nous savons rester dignes dans la défaite! Au sein du Front Uni pour la Sauvagarde de la Démocratie et la République (Fdr), le Parena a effectivement combattu les concertations que les putschistes voulaient imposer en janvier 2013 afin de remplacer le Président par intérim par le putschiste en chef.

 

DES ASSISES NATIONALES

En effet, que signifiaient les “concertations nationales souveraines” concoctées par les putschistes et leurs acolytes politiques regroupés dans une COALITION ? Ayant échoué dans leur tentative d’élimination physique du président de la Transition en mai 2012, les putschistes n’ont jamais renoncé à la conjuration. Beaucoup d’autres tentatives ont échoué.

 

Arriva l’échéance de janvier 2013. Le ton est donné par le Président du Rpm. Dès le 03 janvier, il fit une virulente sortie qui exigeait les concertations, à l’occasion de la présentation de ses vœux à la presse. Le 08 janvier le camp du putsch présente sa plateforme d’actions. Les 9 et 10 janvier les putschistes et leurs acolytes politiques occupent les rues, empêchent la tenue du conseil des Ministres et exigent ici et maintenant la tenue des “concertations nationales immédiates souveraines et pour le changement au Mali, du 10 au 15 janvier 2013.

 

La tentative du second coup d’État de Kati était évidente. Depuis les bords de la SEINE, IBK, sentant le roussis, s’est vite désolidarisé de son parti qui était pourtant en première ligne. L’opération SERVAL a sauvé de cet autre coup d’État qui serait à la Chilienne, à la Pinochet, tant les exécutions sommaires étaient à l’ordre du jour. Le Parena, parti anti-putsch s’il en est, a combattu vigoureusement les concertations nationales des putschistes. Et il a eu raison. Le Fdr a eu raison.

 

Aujourd’hui, le même parti, celui du Sacrifice pour le Mali, le Parti du Bélier Blanc, jamais en panne d’initiatives pour faire avancer le pays, propose des ASSISES NATIONALES RÉPUBLICAINES. Ceux qui ont muri et orchestré le putsch des 9 et 10 janvier, oubliant que nous n’avons pas la mémoire courte, veulent confondre torchons et serviettes, ça ne passera pas!

 

En effet, les Assises Nationales que nous proposons sont d’essence républicaine.

 

D’emblée, nous avons dit qu’elles ne remettaient pas en cause l’institution présidentielle. Donc, elles ne remettent pas en cause le vote des Maliens.

 

Il n’y a aucune malice derrière. Il n’y a que la volonté de remettre le pays sur les rails. En ce mois de juillet 2014, le Mali est bloqué. Il est en panne. La quasi-totalité du Nord est sous le contrôle de divers groupes armés. Nous avons perdu d’importants acquis du fait de politiques aventurières (17 et 21 mai). Notre armée est mal en point, non de sa faute, mais de celle du leadership. Nous nous sommes rendus à la table de négociations en position de faiblesse et sans préparation.

 

Nos relations avec la communauté financière internationale n’ont jamais été aussi mauvaises. Nous avons opéré des choix et eu des priorités contestables (famille, dépenses de prestige, avion, rénovation de résidence et du palais etc….). La réputation internationale de notre pays est écornée. La crédibilité intérieure et extérieure de notre Gouvernement est largement entamée. De toute évidence, nous n’avons tiré aucune leçon de l’effondrement de notre pays en 2012.

 

Ce sont là quelques raisons qui militent en faveur d’Assisses Nationales Républicaines pour rectifier le tir, corriger ce qui peut l’être et permettre au pays de repartir d’un bon pied. La seule motivation est la préservation de l’ordre républicain et démocratique.

 

La plupart de ceux qui font l’amalgame entre leurs “concertations nationales” et nos Assisses étaient en fait des soutiens plus ou moins déclarés du coup d’État. Ils allaient et revenaient à Kati et beaucoup d’entre eux se retrouvent au sein de l’actuelle “majorité présidentielle”.

 

Qu’ils contestent, et nous donnerons d’autres détails.

Pour terminer, le Parena réitère son invitation à un débat public et contradictoire avec la majorité présidentielle, sur l’Ortm.

 

Le Parena espère qu’elle ne se débinera pas comme le Rpm en avril dernier

 

Bamako, le 21 juillet 2014

Le Secrétaire Général, Djiguiba Keita dit PPR

 

NB: les intertitres sont de la Rédaction de “Le Soir de Bamako”

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2 COMMENTAIRES

    • Pas de la France, mais du monde entier. Toi tu es un vrai imbécile. Quand on sait comment cet homme s est consacré a l’intérêt général du Mali depuis qu il était étudiant, on est indécent à le taxer de traître.

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