LE SPHINX ET LES ELECTIONS DE 2007 : Une manoeuvre qui sème la confusion et la méfiance

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            La publication du Sphinx par des acteurs politiques qui, jusqu’ici, n’ont pas voulu décliner leur identité suscite encore des débats houleux dans tous les milieux et plus particulièrement dans les rangs des acteurs politiques et à Koulouba. Cette ébullition qu’elle a produite est compréhensible quand on sait que l’oeuvre, envers et contre tout, aiguise la curiosité, d’abord par la méthode même utilisée par ses initiateurs: l’anonymat qui est de nature à sémer la confusion générale. C’est d’ailleurs par rapport à cela que certains disent que les auteurs du Sphinx ont atteint à un pourcentage élévé leur objectif. Est-ce vrai?

            Ce que l’on pourrait dire d’emblée, c’est que la publication du document n’est pas une fin en soi. En effet, en agissant ainsi, ceux qui sont derrière le Sphinx espèrent, en fin de compte, jeter un discrédit sur le pouvoir ATT de manière à influencer négativement sa réélection en 2007. Au stade actuel, est-on en mesure d’affirmer que c’est bien le cas? Naturellement la réponse est négative et cela pour plusieurs raisons.

LA MEFIANCE ENTRETENUE

            Depuis le lancement du Sphinx, des supputations ont commencé au sein de la classe politique, mais aussi de l’opinion publique nationale. En effet, plusieurs personnalités ont été indexées, accusées, à tort ou à raison d’avoir des liens avec la publication d’un tel document qui, il faut le reconnaître, s’est révélé quelque peu gênant pour le pouvoir. Cela est compréhensible quand on sait qu’aussitôt, comme cela est fréquent au Mali, nombreux sont ceux qui ont eu une réaction épidermique face à ce que les auteurs du livre ont appelé révélations. Mais, au fil du temps, les données ne cessent de changer, des démentis se font, si bien qu’au stade actuel, la situation politique se caractérise par la méfiance qui semble avoir gagné toutes les sphères sociales.

            A présent, on se demande à qui peut profiter une telle atmosphère. Aussi, pour tenter de faire perdurer la curiosité et la méfiance, on annonce la parution prochaine d’un second tome du livre qui serait dédicacé par les auteurs. Quoiqu’il en soit, c’est la fin qui justifie les moyens et ils ne sont pas encore arrivés à leurs fins.

DESTABILISER EN ANIMANT LA GALERIE

            Il ne fait aucun doute que le Sphinx, malgré le débat politique qu’il continue de susciter ne se révèle pas encore une arme politique redoutable. En effet, autant on peut dire que l’œuvre a été populaire dans certains milieux, autant il est irréfutable qu’elle est comme toute œuvre humaine avec ses forces et ses faiblesses. Nous n’allons pas nous appesantir sur ces aspects mais, d’ores et déjà, il faut préciser qu’il y a des aspects qui attirent l’attention.

            En effet, les réactions multiples qui continuent à pleuvoir en sont une illustration éloquente, puisqu’elles ont permis à beaucoup de sceptiques de comprendre que le Sphinx n’est pas une œuvre réaliste, c’est pourquoi dès le début, nous avons précisé qu’il s’agit ni plus ni moins que d’un pamphlet. Ainsi, a-t-on compris que ses initiateurs se sont appuyés sur le côté sensible de la population pour tenter d’abuser d’elle, de la faire révolter en comptant sur le bénéfice qu’ils pourraient politiquement tirer d’un tel exercice.

LES INTENTIONS DECELEES

            Heureusement que dans le milieu même des intellectuels on a compris le jeu. De toutes les façons le livre s’adresse particulièrement à ceux-ci. Ainsi, depuis près de deux semaines, après avoir pris connaissance avec le contenu du document, l’heure est maintenant à son diagnostic et à son dépouillement afin de mettre tous au même niveau d’information par rapport à la motivation des auteurs du Sphinx, mais aussi aux objectifs qu’ils veulent atteindre à travers un tel exercice. Au-delà de tout ce qui est admissible dans le contenu de ce pamphlet, la déduction essentielle qu’on peut en faire est que les ambitions de ses auteurs sont loin d’être patriotiques.

            Seulement, ils profitent d’une situation-la démocratie qui leur offre la liberté d’expression, malgré qu’eux mêmes ont plutôt tendance à faire croire que la liberté d’expression n’est pas encore une réalité au Mali. Tout dépend sans doute de la manière dont ils perçoivent cette liberté. Dans tous les cas, ils savent bien que la liberté absolue n’existe pas.

A DEFAUT DE SE FRAYER UNE PLACE, DESTABILISER

            D’ailleurs, c’est conscients de cela qu’ils ont préféré l’anonymat. Cela est déjà la preuve qu’ils se reprochent des choses, sans doute leur propre comportement, leur déloyauté, le caractère superficiel de leur démarche et la supercherie qu’ils ont concoctée dans le livre visant l’objectif principal de manipuler l’opinion publique nationale afin d’arriver à leurs fins. Au stade actuel, le Sphinx est perçu comme une œuvre qui anime plutôt la galérie, les salons, les grins entre autres.

            Par ailleurs, au sein de l’opinion publique nationale, le pot-aux-roses a été déjà découvert. Ainsi, apparaît-il clair que les initiateurs du Sphinx, travaillent pour que, à défaut d’avoir des postes de responsabilité dans le gouvernement en cette approche de remaniement ministériel, ils parviennent non pas à rendre le pays ingouvernable, puisqu’ils n’ont pas ces moyens, mais à faire en sorte que le président de la République soit le maximum possible impopulaire, c’est pourquoi ils occultent tout ce qui  été fait de positif et qui, au stade actuel, se trouve être le plus important. Ceci explique cela.

Moussa SOW

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