Cultiver sans produits chimiques ni pesticides ou herbicides, l’AMSD monte au créneau

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Les pesticides posent un véritable problème de santé publique, et pas seulement pour les utilisateurs qui sont les plus exposés, mais aussi pour la population en générale.

Créée en Octobre 2009, l’Association malienne pour la solidarité et le développement (AMSD) vise à sensibiliser les paysans sur la nocivité des produits chimiques et encourage le renforcement et la pérennisation du volontariat  au profit des populations défavorisées. La cérémonie officielle de l’inauguration de son siège a été célébrée le samedi 28 janvier dernier à Kalabancoura.

Cette cérémonie inaugurale a été marquée par une visite guidée sur le site aménagé et les champs de salade cultivés et réussis sans produits chimiques par l’AMSD pour servir d’exemple aux maraichers  et une exposition sur le  « Recyclage des pneus usés » et d’animation musicale.

Selon le président Hamidou DIAWARA, l’objectif de l’AMSD est de promouvoir et de soutenir toute initiative visant à améliorer la vie quotidienne des populations les plus démunies, singulièrement dans les zones rurales. Elle  s’efforce de favoriser la réalisation de tous les projets économiques sociaux ou culturels, concourant à la concrétisation de ses objectifs humanitaires et de développement durable participatif.

L’association a pour mission également « d’assurer une croissance soutenue du secteur rural en vue de contribuer à la lutte contre la pauvreté, au renforcement de la sécurité alimentaire et à la promotion d’un développement durable ». Elle travaille pour le renforcement des compétences et de la capacité des populations à s’organiser en tant qu’acteurs de leur propre développement à travers des projets.

Sa stratégie s’inscrit dans une dynamique de  promouvoir le développement durable au Mali pour l’atteinte des ODD 2030 et aussi la vision du gouvernement malien à travers le Cadre pour la Relance Economique et le Développement Durable (CREDD 2016- 2018).

En plus, l’AMSD intervient dans les domaines de la promotion d’un village tout entier et relogement des paysans, la promotion de l’Agriculture biologique et écologiques au Mali, l’appui  et le renforcement du processus de la décentralisation et de la démocratie. Elle apporte des appuis techniques, organisationnels et institutionnels aux groupements et coopérative, au développement local durable et participatif des zones vulnérables. Elle vise à promouvoir le développement durable ODD 2030 et une contribution citoyenne au développement du Mali, à aider les villages à élaborer leurs plans de développement local et durable et participatif, à faire la promotion des femmes en générale et les femmes rurales en particularité. Elle encourage l’écotourisme et la solidarité internationale, la cohésion sociale et le développement rural.

 

« Bien avant les industries modernes, les paysans maliens pratiquaient une agriculture de subsistance sans connaître les engrais issus de ces industries modernes. Mais aujourd’hui  des stratagèmes insidieux et des campagnes de marketing scandaleuses permettent de faire croire aux paysans la nécessité d’acheter à fort prix des engrais, des pesticides et des herbicides de synthèse, des semences transgéniques (OGM) et des produits de consommation de qualité douteuse importés, aux effets pervers sur la santé et l’environnement », déplore Hamidou Diawara.

 

Selon lui, les  pesticides, fongicides, herbicides sont utilisés en quantité considérable. Les pesticides sont également présents dans les aliments. Plus de 50% des fruits et des légumes produits par l’agriculture intensive en contiennent, confie Monsieur Diawara. Ceux-ci finissent dans les organismes de l’homme à travers l’eau et les aliments consommés. Les  organismes de l’homme hébergent ainsi des centaines de molécules toxiques dont de très nombreux pesticides.

L’épidémiologie montre ainsi que les personnes exposées aux pesticides ont plus de risque de développer de nombreuses maladies telles que le cancer, les malformations congénitales, les problèmes d’infertilité, neurologiques ou encore le système immunitaire affaibli.

 

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a estimé qu’il y a chaque année dans le monde 1 million de graves empoisonnements par les pesticides, avec quelque 220 000 décès.

 

Pendant plusieurs années, de milliers de produits phytosanitaires sont utilisés dans les villages au Mali.

« Notre site d’expérimentation de jardin bio 100% au siège de notre association,   naturel sans engrais chimique, ni traitement phytosanitaire contribue à la promotion de l’agriculture biologique et écologique au Mali par la formation et la sensibilisation des acteurs».

 

La plupart des villages ruraux au Mali, d’après Hamidou Diawara, sont pauvres et luttent pour sortir du cycle de la pauvreté, de la misère, de l’émigration des jeunes partis ailleurs  en quête d’une vie meilleure et  se soustraire d’une utilisation non durable des ressources naturelles et énergétiques.   Pour ce faire, les communautés villageoises  souhaitent s’investir dans de nouvelles formes durables d’accès à l’énergie, d’utilisation plus efficiente de l’énergie, d’améliorer leurs moyens de subsistance et de mener des activités génératrices de revenus basées sur la gestion intégrée et durable des terres et des ressources naturelles dont elles disposent.

 

« Nous militons pour un autre  modèle de développement  au Mali qui se marque par une volonté de rassembler des hommes et des femmes autour d’une vision commune de développement social, économique et culturel durable appelé  « la Promotion d’un village tout entier » tout comme en chine. Il incarne l’ambition des Maliens de prendre en main leur avenir avec la ferme résolution de garantir le bien-être des générations futures avec ceux qu’ils ont  de plus précieux la terre à travers l’agriculture, la promotion du territoire », poursuit le président de l’AMSD.

 

Consommer les produits locaux maliens, acheter malien et produire malien pour un développement harmonieux du Mali. Tel est l’engagement de l’association. « Que le marché de l’agriculture biologique  au monde est plus de 1,8 million  d’exploitations agricoles certifiées bio  qui ont été enregistrées en 2009,   représentait 37 millions d’hectares dans 120 pays et constituait un marché de 62 milliards de dollars. L’Afrique notamment le Mali devrait mieux se positionner pour capter sa part de marchés pour permettre à ses paysans d’augmenter leurs revenus, car ils existent une demande très  forte et peu d’offre. C’est pourquoi l’AMSD souhaite intensifier l’agriculture paysanne et agro écologie à travers la mécanisation et la modernisation   dont l’effet d’entraînement pourra être générateur d’un développement interne, endogène. Et  l’autonomisation et la valorisation des semences   paysannes locales sans OGM.

Dognoumé DIARRA

Source : L’œil du Péon

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