Soumeylou Boubeye Maïga à Ouaga, Niamey Et Abidjan : S’unir pour exorciser le sous-développement terreau du terrorisme

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Le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a bouclé par Abidjan (Côte d’Ivoire) une tournée ouest-africaine qui l’a conduit avant à Ouagadougou (Burkina Faso) et à Niamey (Niger) du 3 au 6 avril 2018. Un périple marqué par des questions liées à la coopération économique, à la lutte contre le terrorisme et la gestion efficace et efficience des frontières à travers la libre circulation des personnes et de leurs biens.

 

Promouvoir une coopération bilatérale renforcée, diversifiée et mutuellement avantageuse ; renforcer la synergie sous-régionale en gestation contre le terrorisme ! Voilà, entre autres, objectifs de la tournée ouest-africaine qui a conduit le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga à Abidjan (Côte d’Ivoire), Ouagadougou (Burkina Faso) et Niamey (Niger) du 3 au 6 avril 2018.

Comme le Mali, la Côte d’Ivoire et surtout le Burkina Faso ainsi que le Niger sont profondément préoccupés par la persistance de menaces sécuritaires dans la région du Sahel. D’où une condamnation unanime «du terrorisme sous toutes ses formes» par Soumeylou Boubèye Maïga et ses interlocuteurs.

Même si la Côte d’Ivoire n’est pas aussi touchée par les attentats terroristes (à part l’attaque de Grand Bassam le 13 mars 2016) que le Mali, le Burkina et le Niger, aucun pays n’est à l’abri aujourd’hui de cette menace sécuritaire.

C’est pourquoi un engagement commun est plus que nécessaire  pour combattre le terrorisme, le crime transnational et l’extrémisme violent à travers une approche globale, inclusive et multidimensionnelle.

Et des initiatives comme cette tournée du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga sont de nature à renforcer «la coopération prometteuse qui se développe et se renforce dans le domaine sécuritaire, au niveau de la région» et à favoriser la synergie d’actions contre le terrorisme.

«J’ai exprimé toute la détermination que nous avons dans le combat contre la menace terroriste qui constitue un danger pour l’unité nationale, la cohésion sociale et la stabilité des institutions démocratiques, de nos pays. Nous avons ainsi décidé avec mes homologues du Niger et du Burkina Faso, de renforcer notre coopération en matière de lutte contre le terrorisme en réactivant les cadres de coopération transfrontalière existant», a indiqué Soumeylou à Abidjan, la dernière étape de sa tournée.

Une prise de contact pertinente et opportune car ce n’est pas le moment de faire l’économie des opportunités d’exploration des «meilleures pistes pour renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité, du renseignement et de la lutte contre le terrorisme».

En dehors des considérations géopolitiques et géostratégiques, le terrorisme se nourrit du terreau de la pauvreté, donc du sous-développement qui favorise le chômage des jeunes. Et il est clair qu’une jeunesse désœuvrée est une proie facile pour les trafiquants d’êtres humains et les réseaux terroristes qui écument le Sahel depuis des années.

Aussi face au défi sécuritaire qu’au challenge économique, nos Etats ont un destin commun. Et même si l’Uemoa est une référence en matière d’intégration économique en Afrique, son élan est freiné par la difficile mobilité des personnes et de leurs biens entre les frontières. Sans échanges entre nos Etats, cette intégration est vouée à l’échec.

«J’ai proposé à mes homologues du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire de nous réunir dans les prochaines semaines à Sikasso afin d’envisager les voies et moyens de créer une zone économique spéciale regroupant les régions de Sikasso, Bobo Dioulasso et de Korhogo, pour une émergence économique accélérée de ces zones», a indiqué SBM à l’issue de son périple.

Dans le même cadre, il a annoncé avoir rencontré les responsables de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour «bénéficier de leur appui technique et financier dans la création de cette zone économique spéciale».

Des experts consultés ont révélé que «ces zones économiques spéciales regorgent de potentiel commun important en ressources naturelles, et possèdent des  capacités de transformation des produits agricoles et d’infrastructures routières et aéroportuaires».

L’ambition de la Zone économique spéciale est, selon M. Soumeylou, de mettre en «synergie toutes les opportunités de développement, entre les trois pays de manière à rendre nos économies encore plus complémentaires, en particulier dans la zone transfrontalière».

En perspective, il s’agit de construire avec le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire, un espace commun de sécurité, de promotion humaine et de développement. Dans un proche avenir, le triangle SIKOBO (Sikasso-Korhogo-Bobo Dioulasso) sera un tremplin où nos Etats souhaitent désormais conjuguer leurs efforts à travers différentes politiques cohérentes de développement dans les domaines de la sécurité et de la libre circulation des personnes et de leurs biens.

C’est dire que la tournée du Premier ministre est loin d’avoir été inutile !

Kader Toé

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