Développement régional et local : Le Gouvernement parie sur les ADR

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Faire des Agences de développement régional (ADR) des instruments adaptés aux besoins spécifiques des collectivités territoriales pour promouvoir leur développement économique  et donner des indications et orientations nécessaires pour leur fonctionnement. Voilà la volonté que le gouvernement a voulue réaffirmer à travers la première conférence annuelle des ADR, tenue le jeudi 25 février 2016, au Centre international de conférence de Bamako.

Si l’on en croit les organisateurs de ladite conférence, notamment le ministère de la Décentralisation et de la Reforme de l’Etat, l’organisation de cette première rencontre annuelle des ADR s’inscrit, pour le Gouvernement, dans le cadre de sa détermination à donner un signal fort pour la mise en œuvre de la régionalisation, mais surtout de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. En effet, le rôle de la région a été retenu, lors des états généraux de la décentralisation, comme un moyen prioritaire pour approfondir le processus de décentralisation au Mali. la création des Agences de développement régional s’inscrit donc dans ce cadre et émane de la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, de créer dans chaque région une structure technique d’appui, avec un portefeuille d’actions, des ressources identifiées et des partenaires stratégiques pour assurer la pérennité de l’appui à la maîtrise d’ouvrage des collectivités territoriales.

Cette première conférence annuelle avait donc pour objectifs, de façon spécifique, de renforcer la connaissance des ADR par les acteurs de la décentralisation; présenter le bilan d’étapes de mise en place des ADR; partager les programmes d’activités et les budgets 2016 des ADR et mobiliser les partenaires au développement pour l’accompagnement des Agences de développement régional.

Il importe de rappeler qu’à ce jour, une Agence de développement régional a été mise en place dans chacune des régions du Mali, excepté celles de Ménaka et de Tessalit, ainsi que dans le district de Bamako. L’Etat a alloué à ces neuf ADR, en 2015, au titre de la dotation initiale, 1 200 000 000FCFA. Ces ressources ont essentiellement permis d’acquérir des équipements.

En 2016, la dotation de fonctionnement de chaque agence est de 171 400 000 FCFA. Un dispositif de suivi et d’accompagnement a été mis en place, avec l’appui de certains partenaires techniques et financiers. Faut-il rappeler que les ressources des ADR sont constituées par les subventions de l’Etat, les partenaires et des collectivités, les dons et legs; les produits d’aliénation des biens meubles et immeubles, les revenus de placement et du patrimoine et les produits divers. Les trois organes d’administration et de gestion des ADR sont: le Conseil d’administration, la Direction générale et le Comité de gestion.

Ce qu’il y a toutefois lieu de souligner et que le ministre de la Décentralisation, Mohamed Ag Erlaf, a tenu à rappeler lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence annuelle, c’est que les ADR n’ont nullement la vocation de se substituer aux collectivités territoriales. Elles ont plutôt pour mission de les assister et de les accompagner dans l’exercice de la maîtrise d’ouvrage du développement régional et local. Ce, dans le respect du rôle de chaque acteur.

Pour sa part, le Premier ministre Modibo Keïta, convaincu de leur pertinence et de leur opportunité, a presque parié sur les ADR, avec la ferme conviction que le développement national ne sera une réussite que quand nous réussirons le développement régional et local. Partant, le chef du Gouvernement a rappelé que les ADR doivent être perçues comme des structures qui doivent pallier l’insuffisance de personnes ressources dans le cadre de la maîtrise d’ouvrage et du développement régional et local. «Ceci dit, il faut une complémentarité entre les agences et les conseils régionaux des collectivités territoriales de tous ordres, pour que ces agences puissent apporter non pas seulement une assistance, mais un soutien et des conseils… », a conseillé M. Keïta, présidant la cérémonie d’ouverture de cette première conférence annuelle.

Bakary SOGODOGO

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