Rapport sur l’indice de développement humain durable : le silence coupable des autorités

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Le programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) a publié, le mercredi dernier son rapport sur l’indice de développement humain dans le monde. Sur 177 pays classés, le Mali, contre toute attente, occupe encore le peloton de queue derrière des pays en guerre ou en instabilité chronique. Ce classement du Mali suscite moult commentaires et autant d’interrogations, au moment où d’autres voix annoncent des avancées économiques et sociales dans notre pays. Cependant les autorités maliennes gardent le silence, contrairement à celles d’autres pays qui ont désapprouvé le rapport. Pourquoi ce silence ?

Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a rendu public, mercredi dernier, son rapport sur l’indice de développement humain dans le monde. Le Mali est classé 175e sur les 177 pays concernés par le rapport, juste devant la Sierra Leone (176e) et le Niger (177e).

Le classement Indice de Développement Humain, qui se décline en trois catégories, élevé, moyen et faible, mesure les acquis au regard de l’espérance de vie, du niveau d’éducation et du niveau de vie, entre autres indicateurs clés de développement.

Le classement de notre pays, depuis un certain temps, suscite beaucoup d’interrogations. Malgré la stabilité politique, une certaine croissance et sa position – 3e producteur d’or sur le continent et 2e producteur de coton en Afrique au Sud du Sahara – est classé derrière des pays en conflit comme la République Démocratique du Congo (167e), la République
Centrafricaine (172e), le Tchad (171e), pour ne citer que ceux-ci.

Les autorités nigériennes ont vigoureusement contesté "leur classement", jugeant les critères non fondés et ne tenant pas compte de la réalité et des efforts de développement… Ici au Mali, c’est le silence radio.
Aucune réaction, comme pour donner raison à l’adage "qui ne dit mot consent…"

Il est aujourd’hui impérieux que l’Etat donne des éclairages et apporte des précisions sur le rapport.
Le Togo est classé 147e, Djibouti 148e, le Lesotho 149e, le Zimbabwe 151e, le Kenya 152e, la Mauritanie 153e, la Gambie 155e, le Sénégal 156e, l’Erythrée 157e et le Rwanda 158e.
Dans la catégorie des pays avec un IDH moyen, la Libye occupe la 64e place, devant l’Algérie (102e), l’Egypte (111e), la Guinée-Equatoriale (120e), l’Afrique du Sud (121è), le Maroc (123e), le Gabon (124e) et la Namibie (125e). Le Soudan (141e) se classe devant Madagascar (143e), le Cameroun (144e) et l’Ouganda (145e) et derrière le Congo Brazzaville (140e) et le Ghana (136e).
Le Nigeria est classé 159e sur les 177 pays couverts par le Rapport 2006 sur le développement humain du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Les pays ouest-africains sont placés parmi les nations "au développement humain faible".
Le Niger, 177e, considéré comme l’un des pays les plus pauvres du monde, est la lanterne rouge du classement. La Sierra Leone n’est pas loin devant (176e), de même que le Mali (175e), le Burkina Faso (174e), la République
centrafricaine (172e), le Tchad (171e), l’Ethiopie (170e), le Burundi (169e) ou la République démocratique du Congo (167e). La Côte d’Ivoire, ancienne "vitrine de l’Afrique", fait également partie des pays à IDH faible (164e).
Ce rapport indépendant commandé par le PNUD a comme auteur principal Kevin Watkins, avec les contributions du président brésilien, Luiz Inácio Lula Da Silva ; du secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan ; du ministre des Finances britannique, Gordon Brown ; de l’ex-président américain Jimmy Carter et de l’ex-ministre des Finances du Nigeria, Ngozi Okonjo-Iweala.

Almahady Cissé

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