Recettes douanières du mois d’aout : Un déficit abyssal de 10,5 milliards CFA

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La direction générale des impôts s’est engagée dans un vaste chantier de reformes structurelles

Pour combler son déficit, estimé à plus de 30 milliards CFA, et du coup, permettre à notre pays de renouer avec le Fonds Monétaire International (FMI), la direction générale des douanes doit réaliser 37,5 milliards CFA par mois. Pour le mois d’août, elle n’a recouvré que 27 milliards CFA. Et ce, après un recouvrement qui aura duré 42 jours d’affilée,  au lieu de 30. Soit un déficit abyssal de 10,5 milliards CFA.

 

Réputée comme la principale pourvoyeuse du trésor public en argent frais, la douane est, désormais, en faillite. Les recettes sont en chute libre. Surtout, avec l’application des pénalités de 30%, ramenées à 10% pour  permettre aux 2000 camions, bloqués à nos frontières, de franchir le cordon douanier.Malgré tout, le remède semble pire que le mal.

Interpellé, jeudi dernier par son département de tutelle, le directeur général des douanes, le général MoumouniDembelé avait promis d’être à hauteur de mission : boucler ses 28 milliards CFA. Mais le lendemain, c’est-à-dire vendredi 12 septembre, les recettes étaient estimées, à 18 heures, à 25,5 milliards CFA.

Pour être au rendez-vous des 28 milliards CFA, la direction générale de la douane a travaillé jusqu’à minuit. Sans succès. Selon nos informations, elle n’a recouvré que 27 milliards CFA sur une prévision de 37,5 milliards CFA. Soit un déficit de 10,5 milliards CFA pour le seul mois d’août.

Déjà, la direction générale de la douane accuse un déficit cumulé de 21 milliards CFA sur les prévisions de l’année, estimées à 385 milliards CFA. Déficit auquel s’ajoutent 8 milliards CFA d’ « anticipations » ; c’est-à-dire les droits perçus sur des marchandises n’ayant pas encore franchi le cordon douanier.

LES RAISONS DE LA CONTRE-PERFORMANCE

A l’origine de la contre-performance de la douane, l’application de la pénalité des 30%. Certes, cette mesure existe depuis toujours à la douane ; mais elle n’a pas été appliquée depuis 1991. D’où son rejet par les opérateurs économiques. Pour protester contre son application, les importateurs avaient décidé de frapper dur, en bloquant leurs camions, bourrés de marchandises, au cordon douanier. Près de 2000 camions étaient aux postes des douanes. Avec, à leur bord, toutes sortes de marchandises.

Pour apaiser le climat tendu, entre les opérateurs économiques et la direction générale des douanes, le ministère de l’Economie et des Finances a décidé de ramener les pénalités à 10%. Du moins, le temps de permettre aux 2000 camions de franchir le cordon douanier.

Autres raisons de la contre-performance de la douane : le climat délétère au sein  du personnel. Pour l’écrasante majorité des cadres de la douane, ces mauvais résultats sont à lier à l’incompétence des proches collaborateurs du directeur général.

« Le général MoumouniDembelé a tué la douane, en se faisant entourer de collaborateurs plus préoccupés de leur propre bien-être, que celui du service », déplore un haut cadre des douanes, qui a requis l’anonymat. Et un autre, de poursuivre, l’air désespéré : « Pour remettre la douane au travail, il faut mettre à sa tête un autre directeur général, capable non seulement de remettre les cadres et agents au travail ; mais aussi, un homme qui connaît le monde des affaires et comment il fonctionne ».

Sous la houlette du colonel Modibo Maïga, qui a succédé au colonel Amadou Togola, les recettes douanières oscillent entre 32 et 34 milliards CFA par mois. Avec des pics de 37 milliards CFA. Même sous l’ex-junte militaire, qui a renversé le président Amadou Toumani Touré.

Aujourd’hui, la douane n’est plus que l’ombre d’elle-même. Avec des inspecteurs qui savent, à peine, rédiger un rapport. Une douane, dont les résultats auront du mal à convaincre les bailleurs de fonds, dans nos murs depuis le 11 septembre.

Oumar Babi

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