Scolarisation de Niono : Inquiétante baisse de la production halieutique filles à Kolokani : aller au-delà des slogans

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Le cercle de Niono est une circonscription cosmopolite vaste de 23 063 km2, pour une population évaluée à 280 383 habitants.

Le cercle de Niono est aussi une zone agro-sylvo-pastorale où la pêche constitue une des activités-phares pratiquées par la population toute l’année grâce aux infrastructures hydro-agricoles de l’office du Niger comme les Falas (bras de fleuve), les canaux d’irrigation, les casiers rizicoles, les étangs. Mais de nos jours cette activité génératrice de revenus pour les pratiquants, est en perte de vitesse. Il y a trois ans on constate avec amertume que la population piscicole diminue d’année en année. En 2009 selon le service local de la pêche le cercle de Niono a produit 323,742 tonnes de poisson frais et 374,631 tonnes de poisson fumé de janvier à août. En 2010 de janvier à août la production en poisson frais est tombée à 263,401 tonnes et en poisson fumé à 238,662 tonnes. En 2011 la production du cercle en poisson frais toujours de janvier à août a été 201,524 tonnes et en poisson fumé 207,354. Et comme on le constate d’année en année la production halieutique diminue.

Les espèces dominantes sont le tilapia (carpe) 26,04% de la production, le clorias (silure) 22,72%, l’hérotis (« Fana ») 20% et les lates (capitaine) 7%. Quelles sont donc les raisons de cette chute de la production de poisson dans le cercle ? De l’avis de Abdrahamane Dramé chef du service local de la pêche les raisons sont multiples mais les plus remarquables sont l’envahissement des pêcheries par les plantes aquatiques nuisibles, le non-respect du code de la pêche telle que l’utilisation d’outils interdits pour la pratique de l’activité, le faible niveau de la crue constaté dans les pêcheries, l’abandon de la pisciculture par manque de moyens et l’accès difficile aux financements. Du côté de la coopérative des pêcheurs Ousmane Tienta qu’on a rencontré, la chute de la production de poisson est due au manque d’eau dans les pêcheries d’une part, et d’autre part au temps de reproduction des poissons. Comment donc redynamiser le secteur ? Pour le service local de la pêche cela passe par l’installation des services piscicoles et des mises en défens dans toutes les communes, le financement et la subvention des organisations de pêcheurs et pisciculteurs, la mise en œuvre d’une politique de valorisation des « bancotières », emprunts, mares, et étangs abandonnés, la formation des producteurs en technique de pisciculture, la poursuite du financement des stations d’élevage de Molodo et Kourouma afin de leur permettre de fournir des alevins aux exploitants piscicoles, l’installation de petites unités de conservation et de transformation des produits de pêche, l’adoption d’une convention locale en vue d’éviter d’éventuels conflits entre les différents intervenants. Aussi le secteur, le service local de la pêche à en croire Abdrahamane Dramé, se propose de diversifier les méthodes de production de poisson par l’amélioration des techniques de pêche, la diffusion de nouvelles techniques de conservation de poisson, la promotion de la pisciculture, et l’organisation des pêcheurs en redynamisant les conseils de pêche et les associations existantes. Cette initiative est saluée par Ousmane Tienta de la coopérative des pêcheurs.

Ce dernier a en outre mis l’accent sur le financement des associations qui manquent de moyens adéquats, sur l’installation de petites unités de conservation et de transformation et sur la formation des producteurs en technique de pisciculture. Notons enfin, que tout comme le riz une bonne partie de la production de poisson du cercle de Niono est consommée à Bamako. Les pêcheurs préférant vendre à prix d’or leur produit aux commerçants venant d’ailleurs notamment de Bamako qu’aux locaux. Ce comportement des pêcheurs crée aussi souvent la crise au niveau local. Une pratique que les autorités locales ont dans le temps condamnée en prenant des mesures qui s’imposaient.

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