Finances : Un collectif de fournisseurs réclame plus de 80 milliards CFA à l’Etat

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Le collectif des associations des fournisseurs de l’Etat a tenu le samedi 22 juillet, à la Chambre de commerce de Bamako, une rencontre. Le but est de dégager des pistes pour recouvrer leurs dus à l’Etat malien. Montant qui se s’élèverait à plus de 80 milliards de FCFA.

Au Mali, il n’est un secret pour personne que les marchés, depuis des lustres, sont des attributions gré à gré ; avec des fournisseurs désignés suivant leur proximité avec tel ou tel chef. Dans cette logique, la politique des 10% demeure si fort qu’il s’est imposé en institution que chacun des fournisseurs doit respecter et scrupuleusement.

Malgré tout, des commerçants, après livraison de produits, se voient buter à toute une foule de problèmes pour recouvrer leur argent. Et c’est malheureusement le cas de beaucoup de marchés exécutés bien avant les évènements du Coup d’Etat de 2012.

Pour le collectif des associations des fournisseurs de l’Etat, l’Administration étant une continuité, il est du devoir du pouvoir actuel de payer tous les impayés des fournisseurs. Le collectif estime être plus de 10 000 fournisseurs à vivre cette situation dramatique qui est de courir leur argent, d’une valeur de plus de 80 milliards.

Ali Taoré, membre du collectif, a expliqué que sous les ministres Bouaré Fily et Mamadou Igor, certains fournisseurs ont été payés. Mais depuis l’arrivée de Boubou Cissé aux finances, les choses ne bougent plus. Ce dernier, pour débloquer la situation, a mis en place une commission. Mais selon Cheick Oumar Traoré, non seulement cette commission n’a jusqu’ici rien fait comme résultat mais aussi elle n’est pas crédible car aucun fournisseur n’y  figure.

Alors, le collectif a eu une séance de travail ce mardi au Ministère de tutelle avec les fournisseurs en souffrance. Si à l’issue de cette rencontre avec le Ministre, aucune réponse tangible n’est trouvée, le collectif décide une  marche pacifique.

Selon la présidente du collectif, Mme Oumou N’diaye, ils sont beaucoup à quitter le pays. D’autres ont vu leurs  maisons saisies par des banques de la place ; car généralement les commerçants s’endettent au niveau des banques ; et très  souvent, l’établissement financier demandent comme garantie du prêt, un titre foncier.

Pire, des fournisseurs, tombés en disgrâce financière ont perdu femme et enfants. C’est l’exemple type donné par le fournisseur M. Ballo qui, visiblement furieux, a crié haut et fort qu’à  cause de cette histoire de dette, sa femme a cherché et a obtenu le divorce et que même l’éducation de ses enfants n’est plus sous ses contrôles. Un vrai cri de détresse à l’adresse des autorités.

B BOUARE

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