Marché de l''or : Le FMI pourrait vendre une partie de ses RESERVES

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Utile d’un côté, l’initiative risque de déstabiliser un marché en proie à la spéculation et fragiliser les économies des pays comme le notre
Au moment où les plus hautes autorités de notre pays s”activent à relancer les activités de la mine d”or de Syama, un comité d”experts du Fonds monétaire international (FMI) suggère à l”institution financière, la mise en vente d”une partie de ses réserves (400 tonnes d”or, soit 6,6 milliards de dollars, environ 3 300 milliards de Fcfa en valeur), rapporte l”AFP. Cette transaction vise à accroître les revenus du Fonds et lui permettre de faire face à ses difficultés de financement, précise la même source.

La dernière opération du genre date de 1999-2000. Une opération qui n”a pas produit l”effet escompté. Le conseil d”administration du Fonds avait autorisé des transactions hors marché consistant à vendre jusqu”à 14 millions de dollars d”onces d”or, environ 7000 milliards de Fcfa, d”onces d”or. L”argent récolté devait également servir à financer la participation du Fonds à l”initiative en faveur des pays les plus pauvres très endettés (PPTE).

70% de nos recettes d”exportation. Sous cet angle, l”initiative est noble. Sur un autre versant, elle est nocive pour les économies africaines en particulier, celle de notre pays. Depuis le fléchissement du coton sur le marché mondial, l”or est devenu le principal produit d”exportation de notre pays. Selon le ministre de l”Énergie, des Mines et de l”Eau, Ahmed Diane Séméga, en 2006, il représentait 21% du produit intérieur brut (PIB) et 70% de nos recettes d”exportation. La tendance à la hausse du volume de production se confirme d”année en année.

A son démarrage en 1996, la SEMOS a d”abord réalisé un investissement initial de 150 milliards de Fcfa et depuis 1997, sa production annuelle est évaluée à 14 tonnes d”or. En 2005, son chiffre d”affaires était de 104 milliards de Fcfa. En termes de contribution directe au budget de l”État, l”État malien a bénéficié de 17 milliards de Fcfa. Les partenaires étrangers, de leur côté, ont obtenu 12 milliards de Fcfa. Au total de 1997 à nos jours, le chiffre d”affaires de la SEMOS a été évalué à 1354 milliards de Fcfa. L”État a bénéficié de 177 milliards de Fcfa et les partenaires étrangers 96 milliards de Fcfa.
La mine de Morila, initiée elle aussi par l”État avec (20 %), Randgold (40 %), AnglogoldAshanti (40%) a investi 76 milliards de Fcfa dans les infrastructures industrielles. Sa production annuelle est de 15 tonnes d”or depuis 2000. En 2005, Morila a fait un chiffre d”affaires de 153 milliards de Fcfa. L”État a bénéficié de 33 milliards de Fcfa ; les partenaires étrangers, 38 milliards de Fcfa. Depuis 2001, Morila a généré un chiffre d”affaires de 684 milliards de Fcfa. L”État a obtenu 120 milliards de Fcfa et les partenaires étrangers, 189 milliards.

Quant à Yatéla, il a généré en 2005 un chiffre d”affaires de 58 milliards de Fcfa. L”État a obtenu 9,6 milliards de Fcfa, les partenaires étrangers 0 dividende. Pour ce qui concerne les revenus générés depuis 2001, son chiffre d”affaires est estimé à 241 milliards de Fcfa. La part de l”État est de 27,5 milliards de Fcfa, celle des partenaires étrangers 0 dividende. Les revenus attendus en 2006 sont de 15 milliards pour l”État et 16 milliards pour les partenaires étrangers.

4.000 emploi directs créés en 2005. Rappelons que Yatela a ouvert ses portes en 2001 avec un investissement initial de 50 milliards de Fcfa. Sa production annuelle est de 7 tonnes d”or par an depuis 2002.

Le chiffre d”affaires de Anglogoldashanti en 2005 a été de 314,5 milliards. L”État a enregistré 60 milliards de Fcfa, les partenaires étrangers, 50 milliards de Fcfa. Son chiffre d”affaire depuis 1997 s”élève à 1568 milliards. L”État du Mali a eu 282 milliards de Fcfa, les partenaires étrangers 285 milliards pour environ 4.000 emplois directs créés en 2005.

En 2005, les apports directs de l”ensemble des mines de Sadiola, Morila et Yatela ont représentés 12 % des recettes collectées par l”État (60 milliards sur 512 milliards). Au regard de ces chiffres, une inondation du marché par la mise en vente de l”or des réserves du Fonds contribuera à fragiliser davantage notre économie déjà en proie à une crise née de l”instabilité du cours de coton. Par ailleurs, la plupart de nos pays n”exportent que le produit brut sur le marché mondial. Les industries de transformation sont, non seulement, très coûteuses pour nos économies, mais elles exigent une main d”oeuvre hautement qualifiée.

33,5 milliards de Fcfa. Signalons que les réserves d”or du FMI s”élèvent à 103,4 millions d”onces (3,217 tonnes) d”une valeur inscrite dans le bilan du Fonds pour 8,8 milliards de dollars, environ 4.400 milliards de Fcfa. Aux prix actuels du marché, l”ensemble de cet or vaut toutefois quelques 67 milliards de dollars, environ 33,5 milliards de Fcfa.

La valeur du marché que le comité recommande de céder (12,43% des réserves) s”élèvent à 6,6 milliards de dollars. Le placement du produit de cette vente pourrait générer de revenus annuels. Cette proposition qui doit encore être examinée par la direction du Fonds et son conseil d”administration, compte parmi les mesures formulées par un comité d”experts nommés en mai 2006 pour identifier des sources alternatives de financement du Fonds qui se rémunère aujourd”hui sur les intérêts perçus dans le cadre des prêts qu”il consent.

Or les clients du FMI sont de moins en moins nombreux. Aussi prévoit-il un déficit de revenus de 105 millions de dollars en 2007, environ 52,5 milliards de Fcfa (exercice clos fin avril) dont 67 millions liés au remboursement anticipé des dettes de certains pays. Le comité a également proposé la facturation des coûts administratifs et de l”aide technique aux pays pauvres. Ce qui apportera au Fonds, 90 millions de dollars, environ 45 milliards de Fcfa de recettes additionnelles annuelles. La mise en oeuvre de l”une ou l”autre mesure est susceptible d”accroître de 630 millions de dollars, environ 315 milliards de Fcfa par an, les ressources annuelles de l”institution, selon un calcul effectué sur la base du rapport. Les montants fournis ont toutefois été qualifiés "d”illustratifs" par un représentant du Fonds.

A. O. DIALLO



Matière première : LE COTON, LE PÉTROLE ET L”OR REPRENNENT L”ASCENSEUR

Les tensions avec l”Iran sont à l”origine de la reprise des cours

OR :

Il a atteint mercredi un plus haut depuis le 1er mars grâce aux tensions géopolitiques avec l”Iran et à la poussée des prix du brut. Le métal jaune a grimpé ce jour-là jusqu”à 669,69 dollars l”once, à quelques cents du seuil de résistance de 670 dollars. Il a joué son rôle de valeur refuge après que des rumeurs d”affrontements militaires entre l”Iran et la Grande-Bretagne d”une part, et l”Iran et les Etats-Unis de l”autre, ont circulé sur le marché mercredi.
Ces mêmes rumeurs ont d”ailleurs provoqué un bond des cours du pétrole jusqu”à 69 dollars à Londres. Or, outre l”impact direct des tensions avec l”Iran, l”or bénéficie indirectement de la hausse des prix du brut. Celle-ci entretient les craintes inflationnistes et pousse les investisseurs vers la sécurité que représente un métal peu vulnérable au risque de dépréciation.

Mais ni l”escalade des tensions entre la Grande-Bretagne et l”Iran sur le traitement des 15 militaires capturés par Téhéran le 23 mars, ni un nouveau pic du brut à Londres au-dessus de 69 dollars vendredi, n”ont permis à l”or de faire mieux. "Les opérateurs se demandent ce qu”il manque dans l”équation pour que l”or dépasse les 670 dollars", a avancé James Moore, analyste au Bullion Desk.

Selon les analystes de la banque Barclays Capital, l”or est handicapé par le positionnement des investisseurs qui ont majoritairement pris des positions longues – c”est-à-dire qui détiennent déjà de l”or et ne sont pas disposés à en racheter au prix actuel.

Pétrole :

 Il a progressé vendredi à l”ouverture du marché new-yorkais. Le marché craignait une escalade des tensions entre la Grande-Bretagne et l”Iran, qui retient toujours quinze marins britanniques. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a progressé vendredi jusqu”à 69,14 dollars, son plus haut niveau depuis le 4 septembre 2006.

"A mesure que la situation empire, le baril de pétrole progresse chaque jour de 50 cents à un dollar", a noté John Kilduff, analyste de la Fimat.
Vendredi, l”Iran retenait toujours es 15 marins britanniques, capturés la semaine d”avant et accusés d”avoir pénétré illégalement dans les eaux iraniennes, une version contestée par Londres. "Ce que le marché redoute, c”est un nouvel incident militaire, qui accroîtrait les inquiétudes autour d”une possible interruption des exportations de l”Iran", a souligné M. Kilduff.

Le marché craint aussi que Téhéran, quatrième producteur mondial de pétrole, décide de bloquer le détroit d”Ormuz, par lequel transite 20% du pétrole mondial. "Les cours pourraient progresser à New York jusqu”à 70 dollars, qui reste un seuil psychologique", a estimé M. Kilduff.

Coton : Il a légèrement progressé la semaine écoulée, soutenu par un regain d”intérêt de la Chine pour le coton américain et par des prévisions de recul des surfaces cultivées aux Etats-Unis. "Nous avons eu cette semaine les deuxièmes ventes hebdomadaires les plus élevées de l”année agricole qui commence en août", a indiqué Bill Nelson, analyste chez AG Edwards.

Les Etats-Unis ont ainsi vendu 456.600 balles de coton, donc 246.200 balles à la Chine. "Les ventes à la Chine étaient les meilleures depuis avril", a souligné Bill Nelson. "Les prix américains sont très dépendants de la demande chinoise car ce pays est le premier importateur mondial", a-t-il rappelé. "Du côté de la demande, le marché du coton se raffermit un peu", en a-t-il conclu.

En outre, le marché a passé toute la semaine à anticiper le rapport du département américain de l”agriculture (USDA) sur les intentions de semis des agriculteurs américains.

Publié vendredi, ce rapport prévoit une baisse des surfaces cultivées de coton de 20% à 4,9 millions d”hectares en 2007-2008.

SUCRE :

Il a reculé, inscrivant un plus bas depuis 19 mois à New York, à cause de perspectives d”offre abondante. A New York, la livre de sucre brut a chuté à 9,90 cents, son plus bas niveau depuis septembre 2005. A Londres, le sucre blanc pour livraison en août s”est replié à 316 dollars la tonne, au plus bas depuis la mi-février.

"Le sentiment du marché reste baissier, miné par les perspectives d”offre abondante cette année", selon les analystes de la maison de courtage Sucden. "Les investisseurs craignent que le sucre ne chute davantage, avec la récolte excessive en provenance d”Inde et du Brésil", ont-ils ajouté.
Selon les dernières estimations de l”Organisation internationale du sucre, la campagne 2006/07 devrait se solder par un excédent de production de 7,2 millions de tonnes.

Source AFP
LEssor du 4 Avril 2007

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