Office du Niger : La contre saison du riz aux calendes grecques

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Riz

Face à la baisse du niveau du fleuve Niger d’au moins un mètre, la culture du riz en contre saison a été abandonnée cette année pour préserver le niveau du fleuve. Par contre, le maraichage a été fortement productif dans les périmètres irrigués de l’Office du Niger.

L’information a été donnée hier par le directeur de l’hydraulique, Yaya Boubacar, à la faveur de la rencontre délocalisée à Ségou de la Commission de gestion des eaux de la retenue de Sélingué et du barrage de Markala (CGSEM) dont il est président.

Il a dépeint la situation hydrique du fleuve Niger qui fait face à une décrue sans précédent  et qui équivaut à celle de l’année 1991. La baisse du niveau du Niger est estimée à environ un mètre comparativement aux trois dernières années, a indiqué M. Boubacar.

“Comparativement aux autres années où la décrue commence en janvier, cette fois-ci elle a commencé depuis septembre 2017. Nous avons invité les offices de surseoir la contre saison du riz, ce qui est chose faite, par contre le maraîchage a beaucoup donné”, a-t-il poursuivi. Il a invité les usagers à l’utilisation rationnelle de l’eau et de l’électricité en attendant la prochaine saison pluvieuse.

Sur l’utilisation des dragues, il a invité les uns et les autres à une prise de conscience pour la sauvegarde du fleuve du Niger. Une réflexion est en cours, puisque la CGSEM propose la création de brigades locales pour la sensibilisation et la surveillance des cours d’eau notamment le fleuve Niger. La session a conseillé les offices de développement rural et l’EDM-SA au respect des conventions avec les services de l’hydraulique sur leur prise d’eau.

Le représentant du gouvernement, Bayili Ould Cissé, a salué la délocalisation de cette rencontre à Ségou. Selon lui, l’année 2017 a été marquée par un déficit pluviométrique qui a entrainé une situation hydrologique critique, voire exceptionnelle. “Cette situation a engendré un étiage précoce et sévère des cours d’eau en faveur de facteurs naturels, notamment les effets du changement climatique, les activités anthropiques, en particulier le dragage dans le lit des fleuves, l’occupation des zones de servitudes”, dira-t-il.

Ce déficit impacte les activités agro-sylvo-pastorales ainsi que les écosystèmes. C’est pourquoi il a invité à un changement de comportement à travers la sensibilisation auprès des usagers afin de conjuguer les efforts pour une gestion rationnelle et coordonnée des ressources en eau  disponibles du fleuve Niger.

Il a salué au nom du gouverneur et du gouvernement malien les partenaires techniques et financiers, les Pays-Bas et la Suède.

La Commission de gestion des eaux de la retenue  de Sélingué et du barrage de Markala (CGSEM) a pour missions, entre autres, d’informer les décideurs sur l’incidence de la gestion des eaux de la retenue, dans tous les aspects techniques, des activités liées au barrage. Il s’agit là de la production électrique, l’irrigation, la navigation, la pêche, la santé, etc.

Ousmane Daou

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