Paiement de la dette intérieure : Les coups bas du vieux PM contre le jeune ministre des Finances

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Alors qu’au département de l’Economie et des Finances, il a, en toute transparence, fait la lumière sur les dettes intérieures, à la Primature, des démarches sont en cours pour donner satisfaction aux fournisseurs qui se sont sentis lésés par la décision du jeune ministre Boubou Cissé.

 Une commission mise en place à la Primature est en pleine négociation avec les quelques fournisseurs qui, pour cause d’irrégularité, ont été mis à l’écart dans le cadre de paiement de la dette intérieure. Cette commission, nous confie-t-on, devrait s’atteler à calmer les fournisseurs dont les factures ont été rejetées par l’Hôtel des finances. Au finish, et puisqu’il a refusé en toute transparence, Boubou Cissé devrait voir son ministère scinder en deux avec à la clé la création d’un ministère en charge du Budget.

Dans le processus d’apurement de la dette intérieure, l’Etat a payé 62,26 % de la dette fournisseur, soit 50 069 777 461 F CFA sur une somme totale de  80 413 039 717 F CFA. Le restant de l’argent (30 343 262 256 F CFA, soit 37,74 %) ne sera pas payé. Raison invoquée : “défaut de conformité aux conditions de légalité, de sincérité et de régularité requises”.

Ce résultat est celui d’une commission mise en place par le ministère de l’Economie et des Finances afin de réexaminer l’ensemble des dossiers audités et transmis par les cabinets  EGCC International et C2G-Conseil” qui, en octobre 2013, avaient été chargés par le même ministère d’identifier les arriérés de paiement sur la période 1995-2012.

Exactement, c’est pour trouver une solution à ce problème que l’on s’apprête à mettre en place un ministère du Budget. L’existence d’une commission sur la question n’est pas un secret. L’Association des fournisseurs et opérateurs du Mali a d’ailleurs annoncé la mise en place de ladite commission au sortir d’une audience avec le PM Abdoulaye Idrissa Maïga le 4 octobre.

C’est à la suite de cette audience à eux accordée à la Primature que les fournisseurs ont renoncé à une marche de contestation contre le gouvernement qui devait avoir lieu le 12 octobre. En retour, le Premier ministre devait leur apporter la bonne nouvelle le 27 octobre, c’est-à-dire après une 3e et dernière phase de l’examen des dossiers qui a abouti à ces derniers résultats. Dès lors la commission devrait arrêter d’exister.  Tel n’est pas le cas, elle continue ses travaux en catimini, bien entendu, après avoir été remembrée. Qui a rejoint la commission et qui a été éjecté ? Questions !

Payer ou créer le désordre !

Les fournisseurs et opérateurs recalés sont prêts à faire feu de tout bois si le gouvernement ne donne pas satisfaction à  leurs doléances,  le payement cash de leurs factures rejetées ou raviver la tension sociale. Faut-il les prendre au sérieux ! De toute façon, le secrétaire général de l’Association des fournisseurs et opérateurs du Mali, Mohamed Bah, cité par le journal “Les Secrets Bancaires”, l’a bien fait savoir à qui de droit : “Le refus de l’Etat de payer ces dettes, pourrait conduire à des révoltes, des tensions sociales qui ne sont pas souhaitables pour le pays”, déclare-t-il, invitant le président de la République IBK “à s’impliquer personnellement pour le paiement” de ces sous.

C’est, disions-nous, pour certainement parer à ces menaces de tensions sociales des  fournisseurs et opérateurs du Mali que le gouvernement  s’apprête à mettre en place un  ministère en charge du Budget. Histoire de décharger le ministre Boubou Cissé manifestement “têtu” du dossier. Satisfaction sera donnée aux fournisseurs, mais quelque part c’est aussi un collaborateur trahi par Premier ministre. Si l’actuel patron de l’Hôtel des finances, Boubou Cissé,  a agi de la sorte c’est bien dans l’intérêt supérieur de la nation.

Drôle de Premier ministre !

Décidément l’on aura du mal à comprendre l’attitude de l’actuel patron de la Primature toutefois si ces factures rejetées par le département de Boubou Cissé parvenaient à être payées en pareilles circonstances. C’est bien pour une question de transparence que le marché relatif à la livraison de la carte d’identité biométrique a, sur instruction de la Primature, été purement et simplement annulé : les deux affaires ont pourtant un point en comment : le manque de transparence dans les faits.

Cacophonie au sein du gouvernement ? L’on est en droit de s’interroger. Ce ne sont pas  seulement ces deux affaires (le dossier de l’annulation du marché des cartes biométriques et celui des fournisseurs) aux identités communes mais avec des traitements différentes que se limite le désordre qui existe au sein du gouvernement Abdoulaye I. Maïga. Au-delà des départements de l’Economie et des Finances et celui de la Sécurité qui est en charge de la question des cartes biométriques, beaucoup d’autres départements se sentent contrariés par la Primature dans l’exécution de certaines décisions.

Illustration : Le bureau du directeur des domaines n’a pas d’occupant depuis plus d’un mois. L’ancien directeur ayant été relevé par le ministère de tutelle, la décision de nomination  du nouveau directeur qui n’attend que sont son empreinte, dort dans les tiroirs du Premier ministre. Beaucoup d’autres dossiers  sont bloqués.

 

D. Kéita

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