Situation économique et financière : Le cauchemar au quotidien !

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Au moment où le Mali fait face à une grande insécurité, l’argent se fait rare. La pauvreté se généralise. Aujourd’hui, ce serait tout simplement de la tautologie d’affirmer que les Maliens souffrent le martyre. Une triste réalité qui tranche d’avec les discours officiels du régime en place ; à moins qu’on ne veille résumer la situation du pays à celle d’un clan qui baigne dans l’opulence. Dans les faits, les taux de croissance pompeusement annoncés n’ont, jusque-là, aucune répercussion sur les conditions de vie des citoyens, dont la grande majorité trime au quotidien.  Inflation, cherté de la vie, forte demande sociale, marasme latent, tel est le lot des problèmes que les populations côtoient en longueur de journée. Le cauchemar !

Les Maliens ne voient plus le diable, à forte raison de le tirer par la queue. Chaque jour est plus difficile que la veille, depuis l’arrivée d’Ibrahim Boubacar Keïta en septembre 2013. Aujourd’hui, celui-là même qui promettait monts et merveilles aux Maliens, s’illustre par une gestion chaotique des affaires. Conséquence : le Mali plonge, avec ses fils et filles, dans la précarité. Le bonheur promis n’est plus que mirage, et l’honneur du peuple est fortement entamé par une paupérisation sans précédent. Pourtant, faut-il encore rappelé, le président « plébiscité » avait toutes les armes (ou presque) en main pour réussir sa mission. En effet, il n’avait qu’à consolider les acquis engrangés par la transition conduite par Dioncounda Traoré. Et tirer profit de la solidarité internationale qui couve le Mali depuis l’éclatement de la crise de 2012, pour redynamiser les secteurs vitaux de l’économie nationale.  Mais que dalle ! Il n’est peut-être pas tard, mais faudrait-il encore qu’IBK sache où il va. N’ayant ni programme, ni vision claire, il tâtonne et en rajoute au fil des jours à l’état de dénuement des Maliens qui semblent se résigner face à leur triste sort.

 

L’argent devient rare

Des bureaux feutrés de Bamako aux « grin », en passant par les marchés et autres lieux de regroupement, les commentaires sont plus amers les uns que les autres. Tout le monde cri à la morosité du climat des affaires. « Dieu seul sait ce que demain sera fait » se lamente Lassine Traoré, un commerçant qui affirme assister impuissamment à une chute libre de son chiffre d’affaire.  Tout comme Lassine, Moussa Coulibaly, un autre commerçant, va plus loin (s’il ne tombe dans la délire): «Je suis endetté jusqu’au cou. A ce rythme, il n’est pas exclu que je ferme boutique pour rentrer au village. Car j’arrive plus à subvenir aux besoins de ma famille ». Que dire de la situation de la dame Aïssata Boré, vendeuse d’articles divers (habillements pour enfants, chaussures pour femmes, produits cosmétiques) au grand marché ? Elle (situation) n’est guère enviable. Sa boutique, qui ne désemplissait il y a quelques années, n’accueille dans la journée que quelques rares clients. « J’ai même été obligé de remercier une des deux filles que j’avais engagé. Aujourd’hui, les affaires ne marchent plus, et le plus inquiétant c’est qu’on ne sait pas jusqu’à quand cela va durer» affirme-t-elle. Vous avez dit désespoir ? Il n’y a pas que les commerçants dans cet état de désespoir, les clients aussi ne savent plus à quel saint se vouer. Ces derniers sont sidérés par une inflation qui n’est pas maîtrisée sur le marché où les prix ne redescendent plus dès qu’ils augmentent. Au même moment, l’argent devient rare, voire invisible. Il n’est dès lors surprenant que les pouvoirs d’achat connaissent cette baisse drastique. Toutes les couches socioprofessionnelles sont concernées, y compris les agents des services d’Etat. Certes, le traitement financier des travailleurs connait, sous une forte pression de l’Untm, une légère amélioration. Mais que valent ces « miettes » face à la charge sociale d’un travailleur malien ? Pas grand-chose.

Au lieu d’œuvrer une amélioration conséquente des conditions de vie des citoyens, le pouvoir se plait dans l’autosatisfaction, relayant au second plan les vraies préoccupations. Aujourd’hui, les plus optimistes des Maliens n’entrevoient  aucune raison d’espérer en l’avenir. Et pour cause. IBK ne semble préoccupé que par son seul confort (bonheur ?). Ainsi, les ressources financières qui auraient dû être injectées dans le développement du pays et la gestion du quotidien des Maliens ont été allouées à des fins de privilèges présidentiels. La preuve ?  L’achat d’un avion présidentiel (16 à 21 milliards de FCFA) ; la rénovation du Palais présidentiel de Koulouba et de la résidence privée de Sébénicoro ; la rénovation du pavillon présidentiel à l’aéroport de Bamako Sénou…pour ne citer que ceux-ci.

Issa B Dembélé

 

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