Société des télécommunications du Mali : Et si on renonçait à la privatisation ?

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Annoncée,  pour la fin de cette année 2007 par son PDG Lassana N”Diaye, lors de la 30ème session ordinaire du Conseil d”administration de la société tenue le 21 août dernier, la privatisation de la Société des Télécommunications du Mali, SOTEMA, ne semble pas encore faire l”unanimité au sein de l”opinion nationale. rn

En effet, ils sont beaucoup de Maliens, y compris les travailleurs de la société elle-même, à avoir appris avec inquiétude la privatisation future de l”Opérateur historique de télécommunication qui, en réalité est de ces entreprises nationales qui font jusque-là la fierté du Mali et des Maliens. Ceci étant, renoncer à la privatisation pour sauver des situations, tel est l”avis de nombreux Maliens qui calculent avec pessimisme les conséquences de l”après privatisation.

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Si on devait en juger à l”expérience du Mali en matière de privatisation d”entreprises nationales, on peut craindre le pire après la privatisation de la SOTELMA. Même si comparaison n”est pas raison, les consommateurs ont bien raison de craindre pour l”avenir de leur société surtout que le Mali n”a pas une bonne expérience en matière de privatisation d”entreprises nationales. La privatisation du Chemin de Fer repris par une Société canadienne en est un exemple. La cession de cette entreprise nationale a jeté des centaines de travailleurs dans le chômage et ceux qui ont été maintenus par la nouvelle société travaillent sous une forte pression. Car ils estiment qu”ils peuvent rejoindre leurs  collègues  à tout moment.

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Ce constat est le même au niveau de l”Huilerie cotonnière du Mali, l”Energie du Mali, la Compagnie Malienne des Textiles (COMATEX), l”Industrie Textile du Mali (ITEMA), l” Huilerie Cotonnière du Mali (HUICOMA) dont la privatisation a coûté cher à des centaines de travailleurs de chacune de ces sociétés. Pour chacun des ces cas il a été triste de constater que les droits reversés aux compressés n”ont pas suffi pour faire face aux besoins quotidiens en attendant l”obtention d”un nouvel emploi. Conséquence, c”est l”Etat qui est généralement  interpellé pour la gestion de la suite.

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Parmi certaines de ces sociétés ci-haut citées (prises parmi tant d”autres), le respect du plan social demeure toujours l”objet de controverses. Ce qui donne fréquemment lieu à des luttes syndicales qui visent à tordre la main à l”Etat. En projetant la privatisation, a-t-on pensé à toutes les conséquences que cela peut induire avant de l”annoncer pour fin 2007. En tous cas rien n”est sûr quand on sait que l”adoption des plans sociaux n”a pas empêché la survenue des problèmes d”après-privatisation de la SOTELMA.. 

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Or, en misant sur les ressources humaines compétentes, comme ça commence à être le cas présentement, l”espoir est permis. Et l”Etat pourra ajourner l”opération de privation en attendant de voir ce que le changement d”opérateur à la tête de la société va donner. De son arrivée à la tête de la société, le PDG Lassana N’Diaye (voir photo) a pu redresser la barre en réduisant le déficit budgétaire de la SOTELMA de 18 Milliards à 4 Milliards de nos francs.

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Tout comme des organisations de la société civile, des syndicats, la privatisation suscite beaucoup d”interrogations chez  les travailleurs de la SOTELMA qui demandent à quelle sauce ils seront mangés.

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Markatié Daou

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