Axe Bamako-Sikasso : quand les agents des postes de contrôle ne font rien pour sauver la vie des passagers

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Certaines compagnies de transport en commun, ralliant les capitales régionales via Bamako, défient tous les critères de sécurité. Les agents de contrôle en charge de la bonne conduite sur les voies publiques et la sécurité des passagers préfèrent rançonner les conducteurs. Nos relatons dans ces lignes notre calvaire lors d’une mission.

Les petites compagnies de transport en commun, sur l’axe Bamako-Sikasso, en passant par Bougouni, ne respectent aucunement les conditions de voyage des passagers dans leurs bus. Stationnés la plupart du temps après le moment de la Tour de l’Afrique, où beaucoup de clients les empruntent, le nombre de places étant bien limité dans ces bus, leurs chauffeurs et apprentis installent des passagers sur des tabourets le long de la ligne démarcation des rangées de sièges.

Une pratique que tout bon chauffeur de véhicule de transport en commun sait illégale et condamnable, une fois constatée cette infraction par un agent de contrôle au cours du voyage. Malgré cet état de fait, les compagnies de transport entassent les passagers comme du bétail dans un wagon. Même quand des personnes de bonne volonté signalent au chauffeur et à ses apprentis, ce manquement, comme nous l’avons fait, point d’oreilles attentives.

Nous avons été ignorés et même médits de ceux qui cherchaient une place de ce genre pour s’asseoir. Fondant notre espoir sur les agents de contrôle sur l’axe Bamako-Sikasso, notre déception a été grande. Le poste de contrôle de Sénou n’a pas daigné jeter un coup d’œil dans le véhicule. D’ailleurs, il n’y avait personne. Pendant ce temps, le chauffeur continuait d’embarquer des passagers dans le couloir du bus. Entre Sanakoroba et Ouéléssebougou, nous avons essayé de nous mettre en contact avec le directeur général de la police nationale que nous avons pu joindre au téléphone par chance. Nous lui avons expliqué la dangereuse condition de voyage des passagers dudit bus. Le DG de la police, au lieu de contacter les services de contrôle sur l’axe, nous a recommandé de faire part de la situation au premier poste de contrôle que nous rencontrerons. Chose dite, chose faite.

Entre Sanankoroba et Ouéléssebougou, un détachement de la garde nationale rançonnait des chauffeurs de véhicules. À l’arrêt du bus, nous sommes sortis pour aller signaler l’action condamnable de notre chauffeur. Le véhicule signalé ne sera pas contrôlé parce que l’apprenti était déjà parti pour «soudoyer» les gendarmes au poste de contrôle. Quand nous l’avons informé, l’officier de la garde ne voulait pas trop s’y impliquer. C’est quand nous leur avons signifié que le DG de la police avait été informé par nos soins, qu’ils se sont activés pour faire le constat et pénaliser le chauffeur.

Mais le hic dans l’affaire, c’est que tous ceux qui étaient assis dans le couloir devaient descendre du bus et chercher une autre occasion. Nous avons alors refusé d’emprunter le même bus dont nous venions de dénoncer le comportement suicidaire des passagers. À la suite de notre dénonciation, une délégation s’est constituée, avec à sa tête un imam de la ville de Bougouni, pour intervenir afin que les passagers ne soient pas contraints de  descendre parce qu’il se faisait un peu tard. Et ce, malgré de nombreux accidents meurtriers survenus sur la même voie faisant plusieurs morts et des blessés très graves.

Comment faire quand ceux-là mêmes, qui devraient se battre afin de voyager dans les meilleures conditions, font obstruction à la loi ?

Gabriel TIENOU

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1 commentaire

  1. Il y a quelques temps on a pu voir un medecin se faire malmaner par des policiers américains sur un de leur vol, plus récemment on a pu voir du racisme contre une passagère d’un vol entre l’Espagne et la GB

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