A quand la nouvelle Gare routière?: Pour le SYNTRUI, c’est le District de Bamako qui traîne le pas

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C’est une vitrine de notre capitale, puisque c’est la gare routière de Bamako qui est la porte d’entrée du District. Malheureusement, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même, à cause de sa vétusté. Et, comme si cela n’était pas suffisant, ce qui reste de la gare routière est complètement envahi par des boutiques et des étalages construits dans un désordre total.

Pour le SYNTRUI (Syndicat des transporteurs urbains et inter urbains), seul le nouveau gouvernement peut encore redorer le blason de la porte d’entrée de notre capitale, en s’intéressant de plus près à ce qui se trame au niveau du District de Bamako contre la Gare routière.

En effet, cela fait déjà plusieurs années que le District de Bamako est en pourparlers avec le Syntrui pour la construction d’une nouvelle autogare. Mais, après moult rencontres, les deux parties n’arrivent toujours pas à accorder leurs violons et,  aujourd’hui, l’autogare de Bamako est désormais entrée dans une phase de délabrement avancé.

Pourtant, pendant l’une des dernières réunions entre le District et le Syndicat des transporteurs, les élus de la Mairie du District avaient brandi un plan de la nouvelle gare. Ce jour-là, ils avaient même demandé aux occupants de la gare de Bamako de libérer les lieux et d’aller aux Halle en attendant la fin de sa construction.

Le chef de gare, Cheickné Konaté, fait remarquer que cet arrangement ne s’adressait qu’aux commerçants, pour la simple raison que tout ce que les transporteurs demandaient au gouvernement était un lieu aménagé, avec eau et électricité, pour garer leurs véhicules. «On ne fait pas un pas sans qu’on nous installe. C’est au gouvernement de s’assumer. Quant au fameux plan présenté par le District de Bamako, celui-ci fait la part belle aux commerçants et aux seules compagnies de transport de la place. Or le Syntrui a besoin d’une place publique pour les 200 usagers de l’autogare, y compris les sociétés agréées et les transporteurs privés».

Le plan, explique Cheickné Konaté, est tout juste relatif à un marché, pas à une gare routière. «Si le District veut bien refaire la gare routière, qu’il demande aux commerçants d’aller aux Halles de Bamako, aménage une place provisoire pour les transporteurs et débute les travaux. Tout est déjà vendu aux commerçants, et les transporteurs sont obligés de se débrouiller devant la gare routière, désormais transformée en un vaste parking, désordonné et mal entretenu, géré par le District».

Que dire de l’insécurité permanente? 

Et le chef de gare de déplorer «aujourd’hui, la gare routière, entièrement envahie par des boutiques et des étalages construits dans un désordre total, est désormais devenue un repaire de bandits de notre sous-région et de l’Afrique centrale. Conséquence, les bandits et les voyous, mélangés aux coxeurs y font la loi. Les cas de vols en pleine journée, au vu de tout le monde, et les braquages, la nuit, y sont monnaie courante. Cette situation fait que les passagers ont même peur d’y entrer. Nous avons tout fait pour attirer l’attention des autorités sur cette insécurité permanente, mais rien n’est fait».

Une fois hors de la gare routière, les transporteurs inter urbains font face à d’autres difficultés, les tracasseries et les braquages. Depuis un certain temps, soutient l’adjoint au chef de gare, Abdoulaye Bagayoko, il y a eu une multiplication de barrages de contrôle routier, où l’on extorque des sommes variant entre 5000 et 2 000 FCFA à chaque passager.

On remarque aussi une recrudescence des braquages, à l’exemple de celui qui s’est passé récemment à Bougouni. Bizarrement, ce sont des porteurs d’uniformes qui ont été indexés. Et tout dernièrement, lors du braquage de Kati, les chauffeurs qui revenaient de Dakar ont été dépouillés de leur argent.

Le chef de ligne de Koutiala, Bakoré Traoré, lui même victime d’un braquage à Didjeni, carrefour de Nara, ne décolère pas. Aux environs de 2 heures du matin, son ami et lui ont été braqués par 6 individus, dont 5 habillés en treillis militaires, alors qu’ils revenaient de Dakar à bord d’un véhicule privé. Les braqueurs ont emporté les 87 500 FCFA qu’il avait sur lui et 400 000 FCFA de son compagnon.

Par la suite,  les braqueurs ont dépouillé les passagers d’un bus et les occupants d’un camion remorque de leur argent. Etrangement, un véhicule d’Africa SARL, escorté par deux gendarmes, a seulement forcé le barrage et continué tout bonnement son chemin. Le chef de gare demande aux nouvelles autorités de faire tout pour résoudre les problèmes liés à l’insécurité qui sévit à la gare routière et sur nos grands axes.

Pierre Fo’o Medjo

 

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