Youssouf Traoré, président du CMTR : “Sans une baisse sous les 500 F/le litre du carburant, le transport ne peut pas baisser”

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La baisse des prix du carburant la semaine dernière a été perçue comme une bonne nouvelle par la population au point que cela percuterait sur le frais de transport et le commerce. Mais, cette baisse ne permet pas aux transporteurs de réduire leurs tarifs, selon le président du Conseil malien des transporteurs routiers, Youssouf Traoré. Tant qu’on est au-dessus de 500 F CFA, la baisse du prix du transport sera très difficile, a-t-il précisé.

 

Les autorités maliennes ont annoncé sur les prix des hydrocarbures une baisse considérable. Elle est intervenue après la chute du prix de baril de l’or noir sur le marché international. Cette nouvelle a été un moment de joie du côté de la population, qui s’attendait, avec cette baisse du prix à la pompe des hydrocarbures, à une percussion sur les transports et le commerce. Les transporteurs ne trouvent pas cette baisse importante pour réduire leurs tarifs. “Tant qu’on est au-dessus de 500 F CFA, la baisse du prix du transport sera très difficile”, annonce le président du CMTR.

M. Traoré rappelle la situation de notre pays sur la question tout en précisant que chaque transporteur est libre de fixer son prix. “Nous sommes dans un pays où l’économie est libérale, autrement dit la profession de transporteur est une profession libérale qui n’a, pour le moment, pas de cadre juridique véritable. En plus, les prix du transport sont complètement libéralisés”, dit-il.

Dans le coût d’exploitation d’un véhicule du transport public, précise le président du CMTR, le frais du carburant à lui seul occupe 36 %. Aussi, il assure, que malgré les augmentations successives du prix du carburant, les prix de transports sont restés inchangés, c’est ce qui explique la raison du maintien à leur niveau d’avant. “Ces 2 dernières années le carburant a tellement monté et le prix des transports n’ont pas suivi cette évolution”, déclare M. Traoré.

Il laisse entendre que le prix du carburant est à la bourse, chaque mois ou chaque semaine, le prix peut augmenter et l’Etat du Mali aussi peut à son tour augmenter le prix du carburant tout en suivant l’évolution du cours du carburant. Le transport quant à lui ne peut pas suivre cette évolution, sinon cela amènera les transporteurs à augmenter le prix du transport public chaque mois. Ce qui fait dire à M. Traoré que les transporteurs sont obligés d’attendre d’abord que ça atteint un seuil avant de voir à la baisse les coût du transport. Ce qui n’est même obligatoire, selon lui.

“On ne peut pas diminuer brutalement le prix, au risque que ça peut rebondir demain ou après-demain, mais qu’à cela ne tienne, si on atteint le seuil de 500 F CFA ou en dessous de 500 F CFA vous allez voir que le prix du transport va baisser. La concurrence nous impose même cela, plus le prix du carburant baisse plus les gens vont baisser le prix du transport. Mais aujourd’hui, le pourcentage que nous avons eu au Mali n’est pas proportionnel à ce qui se passe sur le marché international aujourd’hui”.

La baisse du prix du carburant, en tant que produit stratégique dans le domaine du commerce, doit impacter les prix des produits sur le marché, selon plusieurs observateurs. En attendant que le seuil de 500 F CFA soit atteint, les frais du transport sont maintenus à leur niveau d’avant et aucune baisse n’est consentie sur les produits de première nécessité sur le marché malien.

Youssouf Coulibaly

 

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