Edito : démonstration de force

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A l’appel de l’opposition, ils étaient des milliers de personnes à descendre dans la rue le samedi 21 mai 2016 à Bamako. Une mobilisation monstre qui avait pour objectif de dénoncer les « tares » du régime IBK. Hasard du calendrier ? Deux ans plus tôt, jour pour jour, l’armée malienne essuyait une défaite cuisante à Kidal en voulant récupérer le gouvernorat, tombé entre les mains des groupes armés suite à la visite malencontreuse de Moussa Mara, Premier ministre de l’époque. Ce jour là, le Mali venait de perdre Kidal, difficilement acquis par le pouvoir de Dioncounda Traoré à travers l’accord de Ouagadougou qui a permis à IBK de venir au pouvoir. Cette marche démontre que les Maliens sont déçus  aujourd’hui de constater que les slogans si chers à IBK sont allégrement bafoués par lui-même. Qu’est ce que le Mali n’a pas vécu pendant ces deux ans et demi de pouvoir d’IBK ? C’est la banqueroute sur tous les plans ! Le peuple malien, si fier de son passé, assiste impuissamment à la déliquescence de l’Etat : le pouvoir qui n’existe que de nom est devenu un partage de gâteau, une année après la signature de l’accord d’Alger, la paix tant souhaité par les Maliens est devenue une chimère, les attaques terroristes et des bandits armés sont devenues des banales faits divers et aucune partie du territoire n’est désormais épargnée, des conflits intercommunautaires éclatent un peu partout, les jeunes désenchantés s’adonnent au vol de motos ou meurent sur la route de l’Europe, la justice populaire est presque devenue une justice normale, l’école malienne se meurt à petit feu, le panier de la ménagère crie famine, la corruption et les scandales financiers font fuir les partenaires du Mali et les investisseurs, les coupures d’électricité et les pénuries d’eau hantent le sommeil des Maliens, les querelles politiciennes entravent la bonne marche de l’action gouvernementale… Le constat est amer.

Par cette forte mobilisation, le peuple a compris que IBK est au pouvoir pour couvrir ses intérêts personnels, ceux de sa cohorte et de ses acolytes. Le régime IBK, juste après deux ans et demi de pouvoir, est essoufflé, dépassé par les  événements. On ose espérer que le Président IBK , après cette démonstration de force à l’appel de l’opposition, réfléchira encore une fois en toute sérénité, et agira comme les grands leaders le font même au prix de leur fauteuil pour le triomphe de leur peuple et qu’il fera preuve  d’intégrité, de loyauté et de courage pour faire ce qui est juste, communément sensé, et conforme aux aspirations du peuple malien.

Madiassa Kaba Diakité

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