Futurs locaux de la nouvelle ENA : Le pari logique sur les ressources humaines.

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Le complexe dont la première pierre vient d’être posée coûtera près de 15 milliards de Fcfa.

L’Ecole nationale d’administration (ENA) est un établissement d’enseignement supérieur créé en 1958. Après l’accession de notre pays à l’Indépendance, elle a connu différentes évolutions dans son existence et même une période d’éclipse qui a duré une dizaine d’années. L’école qui a formé nombre de hauts cadres du pays contribuant activement à écrire l’histoire de l’éducation dans notre pays connaît une seconde vie. Son processus de renaissance à partir de 2006 est une volonté politique forte des pouvoirs publics de pallier le problème préoccupant de la faiblesse (surtout qualitative) des ressources humaines de l’administration. La nouvelle ENA qui a commencé à fonctionner en 2009 aura bientôt de nouveaux locaux.

La première pierre du futur complexe a été posée vendredi dans d’après-midi par le président de la République, Amadou Toumani Touré. Le site est situé sur la route qui relie Bamako à Kati. Les nouveaux locaux seront bâtis sur une superficie de 5 ha. Ils abriteront la direction, les services techniques, et les logements des élèves fonctionnaires. Le complexe comprendra précisément cinq blocs pédagogiques en R+3, le logement du directeur, ceux des élèves, du secrétaire général, le bureau des entrées, un auditorium de 300 places, une infirmerie, un parking, une zone d’affichage, ainsi que des espaces verts et de sport.

Le coût de la réalisation est estimé 15 milliards de Fcfa, financés par le budget d’Etat. Les travaux seront exécutés en 20 mois par l’entreprise chinoise Checec. Le directeur général de l’ENA, Fousseyni Samaké, s’est montré très fier du projet. Il a expliqué que la pose la première sur laquelle va s’élever prochainement la nouvelle ENA est un événement de haute portée pour notre administration. Il s’agit d’un acte qui consacre le renouveau d’une institution de formation qui a connu diverses évolutions au cours de son existence. L’ENA a vu le jour en 1958 sous l’appellation d’Ecole d’administration du Soudan.

L’établissement prendra la dénomination d’ENA en 1963 après l’accession du pays à l’indépendance. Il est chargé d’assurer la formation des fonctionnaires des catégories A et B et également la formation politiques des cadres. L’école a été déchargée de la formation des cadres B après la création en 1969 de l’ECICA à laquelle sera dévolue cette mission, a expliqué le directeur de l’ENA. En 1972, un décret réorganise l’ENA et l’érige en établissement d’enseignement supérieur. A ce titre, l’école sera confrontée, comme les autres grandes écoles, aux difficultés et à la crise du système éducatif surtout après l’arrêt du recrutement automatique des sortants dans la fonction publique ou le secteur parapublic dans les années 1980.

Pendant les quatre premières décennies de l’Indépendance, l’ENA a pris une part importante dans le développement des ressources humaines en formant des milliers de cadres dont le pays avait besoin pour l’administration générale, l’économie, les finances, la diplomatie et la magistrature, entre autres. L’ENA compte parmi ses anciens élèves des personnalités qui ont exercé ou qui exercent aujourd’hui d’éminentes fonctions dans le gouvernement et d’autres institutions de l’Etat, dans l’administration et la magistrature, au sein des entreprises publiques et privées ou dans les organismes internationaux.

TROIS MISSIONS ESSENTIELLES : L’arrêt des activités de l’ENA pendant une dizaine d’années par suite de la création de l’Université du Mali en 1993, a laissé un vide dans le dispositif de formation des cadres. Cette situation a eu des répercussions sur la qualité des ressources humaine et sur les performances de nombreux segments de l’administration. Sa reforme interviendra en 2006, avec l’adoption de la loi du 5 septembre 2006 et ses textes d’application. L’ENA est désormais dotée du statut d’établissement public avec trois missions essentielles : la formation initiale de certains fonctionnaires de la catégorie A, la formation contenue et le perfectionnement des cadres A et B et les études et recherches.

Elle est placée sous la tutelle du Premier ministre, preuve de l’importance que les pouvoirs publics accordent à la structure. La nouvelle ENA a commencé à fonctionner en 2009. Elle a recruté sa première promotion en 2010 et le processus de recrutement de la deuxième promotion est en cours. Le programme de formation des agents en activités est en phase d’exécution, expliqué le directeur de l’établissement. « La réalisation de ces nouveaux locaux est un pari sur l’homme et sur son avenir. Elle va créer les conditions matérielles d’un renforcement véritable des capacités des ressources humaines de notre administration et mettre celle-ci en situation de mieux répondre aux attentes des citoyens, aux besoins de l’économie et aux exigences de l’environnement international », a relevé Fousseyni Samaké, en estimant que son envergure en fait une réalisation majeure pour les générations présente et future. Le président de la République, Amadou Toumani Touré, s’est réjoui du rôle historique joué par cette école dans notre système éducatif. Une école qui a formé tant de cadres. Il a rappelé que le Projet pour le développement économique et social accorde une grande importance à la revalorisation de notre administration qui passe par le renforcement des capacités à travers la nouvelle Ecole nationale d’administration. « Le développement a besoin de concepteurs et d’intelligences », a souligné le président de la République, indiquant que les futurs locaux offriront toutes les commodités pour un cadre agréable de vie et de travail. L’ENA est faite pour les cadres et aucune complaisance ne sera admise en la matière, a précisé le chef de l’Etat. Dans son discours de bienvenue, le maire de la commune de Kati sur le territoire de laquelle est construite l’ENA, Hamalla Haïdara, s’était réjoui du choix porté sur sa commune pour abriter le nouvel établissement. Il a remercié le chef de l’Etat pour toutes les actions de développement initiées en faveur de la circonscription et lui a remis un « Ciwara » de reconnaissance.

lundi 10 octobre 2011

 

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