Grogne sociale : La Coses, une autre «poudrière» pour le gouvernement

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Coïncidence ou hasard de calendrier ? Alors que l’Untm a déposé depuis le 2 octobre dernier un préavis de grève de 72 heures (29, 30 et 31 octobre 2014) sur la table du gouvernement, voilà que le bureau exécutif national de la Coordination des Syndicats de l’enseignement secondaire (Coses) menace d’aller aussi en grève les 28, 29 et 30 octobre prochains, au cas où ses revendications ne seraient pas prises en compte. D’énormes soucis donc pour le gouvernement.

La puissante coordination des syndicats de l’enseignement secondaire (Coses), composée du Syntes, du Sypesco, du Synestp, du Sypesca et du Synapef, projette d’aller en grève les 28, 29 et 30 octobre prochains. Et pour cause, tout comme l’Untm, elle a 14 points de revendications qu’elle a déposés sur la table du gouvernement. Il s’agit, entre autres, de l’intégration effective de tous les enseignants à la fonction publique de l’Etat ; l’amélioration du statut particulier du personnel enseignant de l’enseignement secondaire ; la réparation de la disparité de traitement provoquée par l’intégration dans les fonctions publiques de l’Etat et des collectivités ; la signature des arrêtés d’avancements des enseignants du secondaire de 2013 et de 2014 ; le paiement sans délai de tous les arriérés de primes de hiérarchisation, d’intégration, d’avancement, d’heures supplémentaires ; la hiérarchisation sur titre des professeurs de l’enseignement secondaire recrutés de 2006 à 2010 ; la diligence du concours d’agrégation de l’enseignement secondaire ; la nomination sans délai d’inspecteurs en nombre suffisant.

À tout cela, s’ajoutent le respect strict du caractère volontaire de l’Amo, l’arrêt immédiat du prélèvement sur les salaires des non adhérents et le remboursement des sommes indûment prélevées ; la régularisation de la situation administrative et financière des sortants de l’Ensup au même titre que ceux de l’ENI et de l’IPR-Ifra ; la formation et la dotation des enseignants en kits pédagogiques conformément aux exigences de l’Approche par compétence (APC) ; l’approvisionnement correct et régulier des établissements d’enseignement technique en matériels didactiques et en matériels d’œuvre et d’outillage ; la création de passerelle entre le secondaire et le supérieur ; et la dotation des conseillers pédagogiques des Cap en moyens matériels et logistiques pour le suivi pédagogique, sans oublier l’octroi de primes aux DEA adjoints et D-Caps adjoints.

Avec toutes ces revendications, il semble que Mme le ministre de l’Education nationale ne dort que d’un demi-œil. Or, elle avait annoncé une batterie de mesures «urgentes et volontaristes» pour améliorer la qualité de l’enseignement de façon durable et rapide. Il s’agit, entre autres, de la fourniture de manuels scolaires et de matériels didactiques. Mme Togola Jacqueline Nana avait affirmé qu’à l’occasion de la rentrée scolaire 2014-2015, le gouvernement se propose de doter les élèves de l’enseignement fondamental classique de 21 700 manuels, de l’enseignement fondamental à curriculum de 11 955 manuels, des medersas de 15 000 manuels, de l’enseignement secondaire général de 31 817 manuels, et de l’enseignement secondaire professionnel de 8 860 manuels.

Pour toujours renforcer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage, Mme le ministre avait dit qu’un accent sera mis sur le contrôle pédagogique et le suivi-évaluation des établissements aussi bien publics que privés. Ce, par le truchement du renforcement des Centres d’animation pédagogique (Cap) et l’opérationnalisation de l’Inspection générale de l’éducation nationale (Igen) et des Inspections pédagogiques régionales d’enseignement secondaire (Ipres). Une attention accrue, ajoutait-elle, sera accordée aux écoles privées très souvent au centre des dérapages.

Que sont donc devenues toutes ces promesses, pour que la Coses manifeste son mécontentement ? S’agit-il tout simplement d’un catalogue de bonnes intentions ?

En tout cas, elle doit tout mettre en œuvre pour éteindre cette «poudrière» qui risque de l’éclabousser. La balle est donc dans son camp.

Bruno LOMA

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