Emploi des jeunes : L’élan se maintient

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Le nouveau Programme d’entreprenariat des jeunes démarre avec 2 500 diplômés.

Le président de la République, Amadou Toumani Touré, a présidé hier au Centre international des conférences de Bamako (CICB), la cérémonie d’ouverture des journées de l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Modibo Kadjoké, des présidents des institutions de la République et d’un parterre de personnalités. La salle de conférence Djéli Baba Sissoko où se déroulait l’événement, a accueilli beaucoup de monde. Les jeunes, les principaux bénéficiaires des produits de l’Apej, s’étaient mobilisés en masse pour répondre présents à l’invitation de l’agence. La présente édition a la particularité de compiler trois activités majeures : le lancement officiel des Journées nationales de l’entreprenariat jeunesse (JNEJ) ; le deuxième Programme emplois jeunes (PEJ II) et le passage de témoin entre le 4è et le 5è contingents des volontaires APEJ au compte du programme 2011/2012. Ils étaient au nombre de 5000, cette année à prêter serment devant le président de la République pour servir loyalement la patrie et se retirer au terme de leur contrat d’un an. Le nouveau Programme d’entreprenariat des jeunes démarre avec 2 500 diplômés engagés dans un stage de qualification professionnelle au niveau de la Nouvelle société interafricaine d’assurance (NSIA-Mali).

Selon le directeur général de cette entreprise, Basile Worou Kodjo, ces jeunes seront déployés sur le terrain, en vue d’élargir l’assiette des assurés au Mali. L’objectif de NSIA étant de rendre l’assurance accessible à toutes les bourses. Cet objectif figure d’ailleurs en bonne partie parmi les trois principaux défis que le groupe s’était fixé dans notre pays dès l’entame de ses activités. L’ambition affichée est de faire du Mali l’un des pays où le taux d’assurés est le plus élevé en Afrique. Les stagiaires passeront dans les foyers pour présenter aux ménages les produits d’assurance. Le président de la République a saisi l’opportunité pour rappeler le processus qui a abouti à la création de l’APEJ. Le processus remonte à la période préélectorale en 2002 quand il s’apprêtait à s’engager dans la course pour la magistrature suprême. En tant que candidat, il se devait de proposer des réponses aux préoccupations de nos compatriotes, l’emploi des jeunes en tête. Une fois élu, il a mis en place une équipe de réflexion chargée d’élaborer cette réponse. Cette réflexion a fait ressortir l’opportunité de créer une agence qui sera chargée de conduire spécifiquement la politique nationale de l’emploi des jeunes.

La nouvelle structure a été baptisée « Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) ». La mise en œuvre du Programme emploi des jeunes (PEJ I) lui a été confiée dès sa création en 2003. La première génération du PEJ, conçue en 2003, avait pour objectifs de réduire le chômage et le sous-emploi des jeunes en créant des emplois et en intensifiant les activités ; d’accroître les demandes de main d’œuvre autant en zone urbaine que rurale grâce une meilleure formation et à des qualifications en lien avec les besoins de l’économie.

TEMOIGNAGES DE PIONNIERS : Le Programme devait également généraliser la promotion de l’emploi des jeunes au niveau local en tenant compte des spécificités régionales, favoriser le recours aux travaux à fort coefficient de main d’œuvre. Un accent fort avait été mis sur le développement de l’entreprenariat et la facilitation de l’accès des jeunes au crédit. La mise en œuvre du PEJ I a mobilisé environ 18,6 milliards de Fcfa en 5 ans. Les résultats obtenus sont très éloquents, selon les chiffres communiqués par le directeur général de l’Agence, Issa Tiéman Diarra. En effet, 14 465 jeunes ont bénéficié de la composante « renforcement de l’employabilité des jeunes » et 5 512 autres ont été formés aux modules CREE/GERME du Bureau international de travail (BIT) et d’autres modules de formation. Cette composante contribue à développer chez les jeunes, l’esprit d’entreprise et a abouti à l’élaboration de 2 107 plans d’affaires. Au titre du Programme multisectoriel intensif d’investissement en milieu rural, 1 657 emplois ont été créés.

Les résultats enregistrés au terme du PEJ I ont motivé l’élaboration du PEJ II avec l’assistance technique du BIT. Sa mise en œuvre coûtera environ 38,6 milliards de Fcfa. Pour mobiliser ces ressources, une « taxe emploi jeune » a été spécialement créée. Le problème de l’emploi des jeunes est une question de sécurité nationale, une bombe en retardement, a indiqué le chef de l’Etat. « Les explosions sociales qui ont eu raison de certains régimes en sont la preuve éloquente », a poursuivi Amadou Toumani Touré, en relevant que même la situation actuelle au nord du pays trouve ses origines dans le désœuvrement des jeunes. Cette analyse l’a incité, depuis son arrivée à la tête de l’Etat, à prendre le problème à bras-le-corps. Le président de la République a appelé les nouveaux stagiaires à saisir l’opportunité qui leur est donnée. « Je vous demande de vous inspirer de l’exemple des jeunes volontaires américains. Vous devez faire preuve de persévérance dans l’effort », a demandé Amadou Toumani Touré. Deux premiers bénéficiaires des produits APEJ ont témoigné de leur expérience. Il s’agit de Moussa Guindo et Abdoulaye Seydou Coulibaly. Ils ont assuré que grâce à l’accompagnement de l’Agence, ils avaient réussi à se frayer un chemin dans la vie. Moussa Guindo est actuellement magistrat. Abdoulaye Coulibaly est opérateur économique. Il est promoteur d’une unité de transformation de mangues séchées à Sikasso. Il a bénéficié d’un financement de 11 millions de Fcfa et son entreprise est passée de 11 employés au démarrage de ses activités à 45 salariés aujourd’hui, dont 34 femmes. Au cours de la cérémonie, le directeur général de l’APEJ a signé un accord de partenariat avec plusieurs structures faîtières devant recevoir les nouveaux stagiaires : la Chambres de commerce et d’industrie du Mali, la Chambre d’agriculture, la Chambre des métiers, la Fédération nationale des artisans du Mali. Après la cérémonie, le président a visité des stands installés par les partenaires de l’APEJ. Les journées prennent fin cet après-midi.

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