Projet “brigade verte pour l’emploi et l’environnement” : Le promoteur Seydouna Aliou Konaré serait-il spolié de son projet ?

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Le projet Brigade verte pour l’emploi et l’environnement, monté en 2016 à l’initiative de Seydouna Aliou Konaré, qui a pu bénéficier d’un financement de 10 millions d’euros, soit 6,5 milliards de F CFA de la Coopération italienne, est présentement en souffrance, avec la volonté clairement affichée par les nouveaux maîtres du pays d’écarter l’initiateur et promoteur principal, à savoir M. Konaré.

Le projet Brigade verte pour l’emploi et l’environnement est une initiative de Seydouna Aliou Konaré. Elle a pour objectifs de récupérer des terres dégradées, favoriser la production de cultures vivrières et fourragères, générer des revenus pour des populations riveraines, résorber le chômage des jeunes ruraux, hommes et femmes, réduire les flux migratoires, contribuer à l’atténuation des gaz à effet de serre par la séquestration du carbone et l’adaptation aux effets du changement climatique.

Par décision n°2017-051/PR-SG du secrétariat général de la présidence, Tidiani Rock Badian Kouyaté, administrateur de société, avait été nommé comme coordonnateur national du projet.

Un an après, ce dernier se désistait au profit de Seydouna Aliou Konaré, le vrai concepteur du projet. Un problème surgit cependant, dans les convulsions duquel le promoteur allait être floué, pour ne pas dire complètement exclu du projet.

En effet, si en 2016, les nécessités de l’époque ont fait que le projet soit amarré à la présidence de République, c’était là une manière de répondre à l’une des exigences de la partie italienne quant à son institutionnalisation, il aura cependant suffi que les premiers décaissements commencent pour que des tentatives soient mises en œuvre pour écarter le promoteur de son projet.

Il faut savoir que la partie italienne avait en effet exigé le positionnement institutionnel et le mécanisme financier du projet, affirmant que la présidence n’est pas une entité du projet et qu’un seul coordonnateur ne saurait s’occuper de sa gestion administrative et financière.

En octobre 2017, le secrétaire général de la présidence procédait au remaniement institutionnel du projet en précisant la création des postes de coordonnateur national et de coordinateur exécutif, pour ainsi répondre aux exigences de la partie italienne. C’est dans ce cadre que le coordonnateur national, Seydouna Aliou Konaré, rencontra en séance de travail le commissaire à la Sécurité alimentaire de l’époque, en la personne de Kassoum Denon, pour la mise en place du coordonnateur exécutif, à l’issue de laquelle Sy El hadji a été nommé à ce poste, puis maintenu comme coordonnateur national, en remplacement de Konaré en violation des exigences de la partie italienne.

Volte-face

Confus par ce remue-ménage incompréhensible et inexplicable, Seydouna Aliou Konaré s’est fait dire par le commissaire à la Sécurité alimentaire qu’il s’agissait juste là d’une décision provisoire, en attendant la validation du projet. Le réveil allait cependant être brutal pour Seydouna Aliou Konaré, car après la signature des accords avec les partenaires, le poste de coordonnateur exécutif, pourtant exigé dans l’organisation du projet par la partie italienne et qui devait lui échoir de droit, n’apparaissait plus. Et depuis, c’est le branle-bas pour Seydouna Aliou Konaré qui ne sait plus à quel saint se vouer.

C’est dans cette situation de flou qu’est intervenu le coup d’Etat du 18 août 2020, ayant propulsé de nouveaux responsables en charge du projet à la présidence qui, depuis leur prise de service, n’ont jusqu’ici daigné prendre contact avec Seydouna Aliou Konaré, celui-là même qui a initié, cherché et trouvé des partenaires pour le projet et qui en est aussi signataire d’accord d’établissement !

Et cela en dépit du lancement en grande pompe du projet Brigade verte pour l’emploi et l’environnement en mars 2021 dans la Commune de Liberté Dembaya, dans la région de Kayes.

Le projet prévoyait l’aménagement de 3000 hectares des terres, la formation de 1500 jeunes sur les techniques de production agroforesterie, la création de 4500 emplois verts et la séquestration de 300 000 tonnes de CO2 à l’horizon 2030.

Au cours de cette cérémonie, point d’allusion à Seydouna Aliou Konaré concernant le projet qui, selon les officiels du jour, a été rendu possible, non plus grâce au génie de Konaré et à son dévouement pour le Mali, mais grâce à la dynamique collaboration entre le Mali et l’Italie.

Il faut rappeler que c’est grâce à Seydouna Aliou Konaré, opérateur économique du Mali qui, de par ses relations à Dakar dans le milieu diplomatique, a pu rencontrer l’ambassadeur d’Italie avec résidence à Dakar, au Sénégal, avec qui il a développé l’idée du projet Brigade verte pour l’emploi et l’environnement. Et c’est aussi grâce à Seydouna Aliou Konaré que l’ambassadeur d’Italie a pu rencontrer, lors d’une visite au Mali, le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères de l’époque ; audience au cours de laquelle ils ont pu échanger sur ses projets dont celui de recyclage des ordures et d’assainissement dans les zones urbaines au Mali.

C’est ainsi que le projet de Brigade verte pour l’emploi et l’environnement a été retenu et mis en place avec un budget prévisionnel de dix millions (10 millions) d’euros, soit six milliards cinq cent soixante-huit millions (6,568 milliards) environs de F CFA.

C’est ainsi que formellement, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et le ministère de l’Economie et des Finances ont contribué à la formalisation du projet pour répondre à la politique d’emploi jeune du gouvernement en place et qu’une zone particulière à fort taux d’immigration, répondant à l’aire géographique pour l’implantation du projet a été choisie, à savoir la région de Kayes.

Troublé et agacé par le fait que les nouveaux responsables en charge du projet à la présidence n’aient jusqu’ici daigné prendre contact avec lui, Seydouna Aliou Konaré décide donc d’écrire, le 13 septembre 2021, une demande d’audience avec le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, au secrétaire général adjoint de la présidence pour, dit-il, échanger sur le projet “Brigade verte”.

Arnaque

Pour toute réponse, il s’est vu dire que l’agenda du président de la Transition est très chargé, et qu’il devait donc “prendre attache avec le commissariat à la Sécurité alimentaire qui répond de ce projet au plan institutionnel”.

On a semblé oublier que c’est de là qu’est partie l’arnaque contre Seydouna Konaré. Le projet serait-il à l’abandon aujourd’hui ? La question se pose, car cela fait des mois que le coordonnateur du projet, Sy El Hadji, a disparu sans nouvelle et sans trace.

Présentement, c’est Mme Claudia Berlendis qui assure la coordination du projet, alors que son promoteur, qui a la maîtrise et les expertises nécessaires à sa bonne exécution, à savoir Seydouna Aliou Konaré, est là à raser les murs avec le mépris des nouvelles autorités du Mali Kura en construction.

Le président de la Transition, chef de l’Etat, le colonel Assimi Goïta, est donc fortement interpellé sur ce cas d’un de nos compatriotes dévoué et engagé pour son pays !

                    El Hadj A.B. HAIDARA

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