Affaire de terrain de football de Sogoniko : Le Tribunal de la Commune VI condamne le leader des jeunes à 5 ans d’emprisonnement ferme

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    Dans son audience correctionnelle du lundi 19 décembre 2011, le Tribunal de première instance de la Commune VI a condamné le sieur Dramane Coulibaly dit Bako à 5 ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de 11 millions FCFA. Le jeune homme comparait pour incitation à la violence des jeunes de Sogoniko opposés à l’occupation d’un terrain par des opérateurs économiques dans ce quartier.

    Les locaux du Tribunal de la Commune VI ont  pris d’assaut le lundi dernier par les habitants  de Sogoniko pour assister au jugement du leader des jeunes de ce quartier qui est interpelé par la justice pour répondre aux chefs d’accusation, d’incitation à la violence, trouble à l’ordre public et coups et blessures volontaires sur agent. En effet, après quelques mois de détention, le sieur Bako attendait d’être fixé sur son sort. Ainsi, à  l’audience correctionnelle du lundi dernier, le prévenu a tenté de nier les faits qui lui étaient reprochés. Malheureusement, le Tribunal disposait suffisamment de charges contre lui. Après les débats et les plaidoiries des avocats, le verdict du Tribunal de première instance de la Commune VI ne s’est pas fait attendre, il est tombé comme un couperet. Un silence de carpe dans la salle comme pour dire que le verdict de condamnation n’est pas du goût de l’assistance. Le Tribunal a infligé 5 ans d’emprisonnement ferme et d’une amende de 11 millions FCFA à Bako. Un verdict qui n’a pas été apprécié par les jeunes de Sogoniko qui ont aussitôt repris leurs actes de vandalisme à travers le quartier de Sogoniko en s’en prenant aux biens publics notamment les feux tricolores. Dans la soirée du lundi au mardi dernier, le quartier de Sogoniko était sous haute surveillance policière jusqu’à hier matin pour faire aux actes de vandalisme de ces jeunes qui protestaient contre le verdict du Tribunal. Approchés par nos soins, le maire de la Commune VI, Souleymane Dagnon déclare «  ne pas être concerné par ces actes de protestation des jeunes et que désormais ils auront à faire avec la décision du Tribunal ». Il faut que les uns et les autres sachent que dans un Etat de droit et  force doit rester à la loi.  Il faut rappeler que ce procès est un épisode d’une affaire foncière qui défraie la chronique  depuis plusieurs mois à Sogoniko entre les jeunes et  un opérateur économique par l’entremise de la mairie. Ce qui servait d’aire de jeu de sport avait d’ailleurs été donné à la jeunesse par le maire de la Commune VI pendant la campagne  des élections municipales d’avril 2009  suivant lettre d’attribution en bonne et due forme. Mais, quelques semaines plus tard, un opérateur économique s’est présenté avec le titre foncier de l’espace convoité. Interpellé par les jeunes, le maire Souleymane Dagnon a vite reconnu  son tort avant  de proposer  un autre site à l’opérateur économique qui a décliné cette  proposition. Pour calmer les jeunes, ce dernier aurait accepté de céder une partie de la parcelle.  Chose qu’ils auraient refusée catégoriquement.

    En vue de trouver un terrain d’entente entre les deux parties, le maire de la Commune VI a mis en place une commission de conciliation qui ne survivra que quelques jours. « Au cours d’une  rencontre, les membres de cette commission nous ont  dit qu’ils n’ont  aucune solution, puisque l’opérateur économique serait en possession de tous les documents authentiques »,  a rapporté un des leaders  des jeunes de Sogoniko.

    C’est donc pour trouver une solution définitive que les jeunes ont perpétré  une émeute le jeudi dans la nuit, provoquant l’arrêt de la circulation sur l’avenue de l’OUA au niveau de la nouvelle gare auto Bittar -Trans. Face à cette situation presque insurrectionnelle, le président de la République a décidé de prendre les choses en main et a ordonné l’arrêt immédiat des travaux sur le site litigieux qui devra revenir aux jeunes. Malgré ce soutien du  président, les jeunes ont continué à manifester, ce qui vaut aujourd’hui la condamnation de leur leader, Bako. D’autres devront subir le même sort car ils continuer de troubler l’ordre public.

     

     

    Ben Dao

     

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