Dernière session de la Cour d’assises de Bamako : Boubacar Diallo condamné à 5 ans de prison ferme pour coups mortels

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    Gaoussou Sanogo, représentant du ministère public
    Gaoussou Sanogo, représentant du ministère public

    La première affaire au rôle des assises de Bamako dans la salle II a été vidée hier. Boubacar Diallo, qui était à la barre pour répondre du crime de coups mortels, n’a pas eu la baraka. Il a été reconnu coupable et condamné à 5 ans d’emprisonnement ferme.

    En assénant des coups de bâton à la nuque de Sidiki Traoré, Boubacar Diallo, alors âgé d’une cinquantaine d’années au moment des faits, n’avait jamais imaginé que son acte le mènerait tout droit en Cour d’assises. Placé sous mandat de dépôt depuis 2005, il a eu le temps de bien méditer en prison sur la gravité de son acte. Car ses coups ont entraîné la mort de sa victime.

     

     

    Les faits remontent courant août 2005.  Sidiki Traoré, est allé retrouver Boubacar Diallo dans un champ pour lui faire des remontrances par rapport à la divagation des bœufs  de ce dernier. Ainsi  une altercation est intervenue et au cours de laquelle Boubacar Diallo, après avoir reçu un coup de coupe-coupe, a répliqué avec un violent coup de bâton sur la nuque de son adversaire  Sidiki Traoré qui en mourra.

     

     

     

    Tant à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction, l’inculpé n’a pas nié les faits. Faute de témoin oculaire, il a expliqué que sa victime l’a accusé d’avoir laissé ses bœufs en divagation dans son champ avant de manifester sa colère par un coup de coupe-coupe sur l’arcade sourcilière de son adversaire. Tout saignant il poursuivra ce dernier pour lui administrer un coup de bâton fatal à la nuque.

     

     

    A la barre, le berger a reconnu les faits, tout en précisant qu’il a été provoqué par la victime qui l’a attaqué en premier lieu en le rouant de coups de coupe-coupe. Cependant, il a précisé n’avoir nullement eu l’intention de lui donner la mort.

     

     

    Le représentant du ministère public a balayé cette thèse du revers de la main tout en lui rappelant la notion de proportionnalité en matière de défense. Dans son réquisitoire, Gaoussou Sanogo, Substitut du procureur de la commune I a expliqué que les faits ne peuvent être discutés car Boubacar Diallo a donné des coups qui ont entraîné la mort de Sidiki Traoré. Le représentant du ministère public a même émis des doutes sur l’éventuelle attaque de la victime dont a fait état l’accusé.  Selon lui, aucune trace de coupe-coupe n’apparait sur Boubacar Diallo. C’est une manière pour lui d’échapper à la justice.

    Selon le parquetier, l’intention de donner la mort est bien réelle et se justifie par la violence des coups donnés et des parties du corps visées et atteintes. Suffisant pour le pousser à demander à la Cour de le déclarer coupable de meurtre et de requérir une peine de cinq ans d’emprisonnement.

     

     

    Pour sa part, Me Salif Moussa Coulibaly, conseil du berger a essayé de prouver la légitime défense et a demandé une application bienveillante de la loi pénale.

    En effet, pour Me Coulibaly, il s’agissait juste d’une bagarre, qui a mal tourné et selon lui, il n’y avait aucun enjeu pour que son client se batte avec Sidiki Traoré et le moyen qui a produit l’effet malheureux n’était pas une arme.  Selon l’avocat, son client peut bénéficier de l’excuse de provocation. Avant de solliciter la Cour de le condamner à une peine équivalente à la période de sa détention.

     

     

    Cet argument a convaincu la cour, qui dans son délibéré, a reconnu Boubacar coupable de meurtre Sidiki Traoré avant de le condamner à cinq ans de prison ferme.

     

                              Bandiougou DIABATE

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