FAITS DIVERS : Gare de Sogoniko, panique Ebola

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    Le Mali est en passe de gagner son combat contre Ebola, alors vous comprenez pourquoi nous nous permettons de raconter cette histoire qui en son temps était tout sauf une scène de rire tant la hantise Ebola était pesante, pour les populations de notre pays. La scène s’est déroulée, il y a quelques semaines à la gare routière de Sogoniko quand la maladie à virus Ebola était la première préoccupation des Maliens.

    Dans cette ambiance de méfiance où le changement de comportement était un impératif, certains individus n’avaient rien à foutre  des messages et conseils des médecins et autres spécialistes de la lutte contre cette terrible maladie. Alors, les ” coxeurs ” et autres acteurs de la gare vaquaient comme d’habitude à leurs activités sans tenir compte de la donne Ebola qui était pourtant une réalité dans notre pays, la maladie avait déjà fait des victimes et de nombreuses personnes étaient en quarantaine. Il était presque 11h ce vendredi matin quand soudain ” 2 coxeurs ” s’agrippent au petit sac voyageur d’un individu qui cherchait un ticket pour Sikasso, il voulait rentrer chez lui après un séjour en Guinée dans une mine artisanale. Soudain, l’homme est pris d’un malaise juste au niveau du petit poste de police à l’entrée de l’auto-gare, il se mit à vomir. Alors les policiers du poste qui venaient la veille de terminer une formation sur Ebola, étaient ainsi pressés d’appliquer les leçons apprises et justifier du coup l’utilité d’une telle formation pour un poste aussi fréquenté que celui de Sogoniko.

    L’un des agents qui avait remarqué l’attitude du voyageur malade, se rapproche du petit groupe qu’il interpelle en ces termes : ” hé vous là, venez ici, qu’est-ce qui se passe… “, L’un des coxeurs répond : ”  monsieur l’agent, c’est juste un client qui veut aller à Sikasso, nous allons lui trouver un ticket, il est un peu souffrant… “. Le voyageur un peu paniqué ajoute : ” oui patron ce qu’il adit est vrai, je rentre chez moi pour me soigner, j’étais en Guinée dans une mine d’or artisanale… “. A peine cette phrase terminée que l’agent décide d’immobiliser le petit groupe pour un contrôle sanitaire, alors, vu qu’il n’avait pas le matériel sur place, il appela une équipe mobile qui tardait à arriver. Entre temps les badauds avaient commencé à s’intéresser à l’histoire avec des commentaires fabriqués de toutes pièces et de façon instantanée. Ainsi, à l’ombre du grand arbre l’agent de police tentait de contrôler la petite foule qui s’était déjà formée. Un des badauds ayant remarqué la foule et très pressé d’en savoir interpella un autre qui était dans la foule, il lui pose la question : ” qu’est-ce qui se passe Barou, ce sont des voleurs que la police a attrapés ? ” et Barou qui était placé derrière les 3 aventuriers répond : ”  non, ce ne sont pas des voleurs mais plutôt des gens malades de Ebola, le policier a appelé des médecins pour venir les chercher, donc personne ne doit les toucher ou s’approcher d’eux… “. L’un des ” coxeurs ” très remonté contre cette affirmation gratuite a failli s’en prendre au petit, n’eut été la présence du policier. Il insulte vulgairement le jeune garçon qui se faufile pour disparaitre aussitôt entre les hangars.

    La rumeur avait fait le tour de la gare comme quoi des gens malades d’Ebola ont été appréhendés par la police, le chef des coxeurs, ayant aussi appris l’information, était venu aux nouvelles de ses 2 collaborateurs. Sur place il est surpris de voir Sidy et commente : ”  mais j’étais avec lui il n’y a pas 30 minutes, comment est-ce possible qu’il soit mêlé à une histoire d’Ebola… “. Sidy très remonté, rétorque : ” chef, c’est ce qu’on appelle une malédiction, j’ai abordé ce client, je ne l’ai même pas touché, mais le policier ne veut rien comprendre, je te jure que je ne l’ai pas touché… “. Le policier répond : tous les 2 vous avez touché au monsieur, vous avez tenu son sac donc il est bon qu’on appelle les spécialistes pour qu’ils vous contrôlent, s’il n’y a rien ils vont vous laisser partir, il n’y a pas de problème. Au bout de 2 heures d’attente, l’équipe mobile était sur place, elle a transporté les 3 compagnons qui seront libérés en fin de journée après des examens et un interrogatoire du principal suspect. En tout cas nos deux coxeurs ont perdu leur journée. Sidy au retour n’avait pas hésité à partir chercher de l’argent avec le policier pour manger.

    Youba KONATE

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