Insécurité professionnelle : Un jeune de 36 ans mort dans l’usine ALCOMA-Sarl de Bougouni

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    Le Mardi 23 avril 2013, Satigui Sidibé, âgé de 36 ans est mort dans l’usine Alcoma S-arl de Bougouni dans des conditions inconnues. La victime travaillait dans une équipe chargée  de pousser les graines de coton  vers un aspirateur en position verticale qui achemine la matière première pour sa transformation en huile et en aliment bétail.

    Alcoma-sarl est une compagnie qui fabrique l’aliment bétail et l’huile de consommation à base de graines d’arachide et de coton. Ce mardi noir, la victime Satigui Sidibé, âgé de 36 ans travaillait avec un autre ouvrier devant la machine qui approvisionne  les broyeuses. Ils avaient pour mission de pousser les graines de coton vers un aspirateur posé verticalement à l’aide des pèles. Selon des sources concordantes, de 8 heures  à 14 heures, Satigui a travaillé dans l’usine sans incident. Et à 14 heures son coéquipier alla prier en laissant seul Satigui Sidibé au travail. A son retour, il trouva absent Satigui, mais sans se poser la question où est ce que Satigui est parti, le coéquipier a repris le travail. A sa surprise, un coup de pèle  dans la graine de coton a fait sortir la tête de Satigui. Aussitôt, il alerta les autres ouvriers qui saisiront à leur tour le chef du personnel de l’entreprise.

    Ce dernier a saisi la police qui s’est transportée sur les lieux avec le représentant du centre de santé de référence de Bougouni.

    Le constat du service de la santé a été que la victime était couchée sur la poitrine, les pieds enfoncés dans les graines, une bavette à la bouche. Elle ne portait pas de légion visible ni de sécrétion nasale. Avec la présence d’un mitraillage bilatérale et le corps froid et dur, le cœur non battant, l’agent de santé a confirmé la mort de Satigui Sidibé suite à une probable asphyxie. Le récit sur les circonstances de la mort du jeune s’arrête là, il n’ya pas eu d’analyse toxicologique ni autres recherches médicaux-scientifiques pouvant expliquer les causes de la mort. Mort d’un arrêt cardiaque, mort d’une asphyxie provoquée par les débris de coton, mort pour avoir reçu dans la tête une masse de graine solide ? Rien n’est clair, précis et vérifié jusque là. Le commun des mortels suppose qu’une masse de graine de coton serait tombée sur la tête de la victime qui aurait causé de la mort. Mais à l’arrivée d’une équipe de notre rédaction dépêchée sur le lieu  le mercredi 24 avril 2013 à 10 heures, le PDG d’ALCOMA-Sarl, M. RaKeich a dégagé sa responsabilité professionnelle en affirmant que Satigui est mort d’une mort naturelle. Il ajouta : « c’est un problème de cœur ». Quelle est la preuve ?

    Ce qui est intriguant c’est surtout l’inexistence de méthodes de recherche de médecine légiste ou scientifique à Bougouni pour mener des enquêtes dignes de ce nom en cas d’accident professionnel dans une unité industrielle, tel le cas de Satigui Sidibé qui doit être une « Jurisprudence ».

    A noter que de 2010 à 2013, M. Sidibé est la 2è victime d’Alcoma Sarl après un jeune du nom de M. Konaté dont un bras a été amputé.

    Beaucoup de questions restent posées et il y a beaucoup de zones d’ombre concernant la sécurité professionnelle dans l’Alcoma –Sarl. L’Inspection de travail a de quoi faire.

    A suivre…

    Seydou KONE

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    2 COMMENTAIRES

    1. le mali un pays sans loi est depourvu de serieux.continuera à sombrer si les mentalités ne changent pas

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