L’enfant maudit qui bat sa mère

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    Il était 18 heures, vendredi dernier, dans ce quartier situé  en commune I du District de Bamako. Devant sa pièce unique dans une cour commune, la vieille Bassira se tordait encore de douleurs et pleurait. Son fils aîné, Marley, venait de lui administrer une paire de gifles avant de la terrasser devant une foule de curieux. Pourquoi enfanter ? Voici la triste et  douloureuse équation que tente de résoudre la vieille Bassira. Sans peut-être la moindre chance d’y parvenir.

     

     

     Des injures d’une grossièreté inqualifiable fusaient dans  la cour des Bassira, une vieille ménagère de Sébénicoro. Dans la société malienne, il suffit d’un rien pour que les curieux pointent le nez de tous les côtés. Et au pas de course. Parce que le Malien veut toujours regarder ce qui ne le regarde pas. Histoire de mieux observer pour mieux raconter.

     

     

    Que s’est-il  passait-il ? En effet, nul n’ignorait que la vieille Sira avait régulièrement des prises de bec avec son enfant chéri, choyé et dorloté dont les frasques étaient connues de tout le quartier. Tout le monde détestait Marley. Seuls ses parents l’admirent et le plus souvent le déifient.

     

     

    Buveur et drogueur impénitent et invétéré, le jeune Marley est un personnage tristement célèbre. Ici et ailleurs. Marley qui prend le prénom de l’icône du reggaeman  jamaïcain est le seul individu qui, dans ce coin de Bamako, insulte à haute et intelligible voix sa propre mère et lui administre, très souvent,  des coups de bâton. Marley n’a qu’une vie : celle de l’alcool et ses dérivés. Bassira, à dire vrai, est une vieille mère bien malheureuse.

     

     

    Du haut de ses soixante ans, elle continue de faire face aux multiples occupations domestiques alors que ses amies et autres camarades d’enfance abandonnent tout à leurs belles filles et, par la même occasion profitent des douceurs  de la vie. Bassira, elle, chaque jour que Dieu fait, bat le pavé pour rejoindre le marché. Elle a  eu 4 enfants dont 3 ont déserté la famille pour cause de pauvreté. Seul Marley était resté avec ses parents, partageant avec eux l’unique pièce. Bamadou, son père qui est  au crépuscule de sa vie, avait perdu toute son autorité. Pour ne pas qu’il n’a jamais  été   un homme qui ait incarné la moindre autorité.

     

     

    Ce jour-là, Bassira était loin d’être tendre avec son rejeton. Elle lui faisait des reproches. Insupportable pour une mère de voir son rejeton de plus de 30 ans cloué au lit du matin au soir. Dormir à poings fermés pendant que ses camarades d’âge  vont   à la recherche de leur pitence.

     

     

    Effet de jalousie, certes, d’une mère particulièrement sensible, mais aussi soucieuse quant à l’avenir de ses enfants. Non content de la réaction de sa mère Bassira, le jeune homme s’est décidé à lui régler les comptes. Le passage à tabac fut prompt. De la réponse du berger à la bergère, Marley a giflé sa génitrice devant Dieu et les hommes.

     

     

    Les jeunes du quartier, furieux devant cette attitude digne des péchés capitaux, ont ligoté le jeune homme maudit avant de  lui administrer la meilleure correction qui soit. Coup de théâtre, Bassira s’est  catégoriquement opposée. Pourtant, elle ne fermera pas l’œil de la nuit, tenaillée qu’elle était entre les larmes que fait couler un fils et le regret de l’enfantement. Une équation difficile à résoudre pour la pauvre.

     

     

    Moussa Wélé Diallo

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    7 COMMENTAIRES

    1. Voici une histoire montée de toute pièce. Impossible que la rédaction se trompe dans les quartiers de Bamako si l’article était vraiment un fait divers. Elle nous dit Commune I mais la scène se passe à Sébénikoro Commune IV.

      • Tu as vu juste: Sébénicoro n’est pas dans la Commune1! Quelle honte de la part de ce journaleux

    2. je suis désolé pour cette Mamie, on se demande si elle aussi na pas frappé ses parents, vous savez ce de géneration en géneration

    3. Que peut la police face à un enfant drogué que les parents amènent au commissariat? Rien sauf que d’investiguer si l’enfant n’est pas en possession de drogue ou s’il ne la commercialise pas. Il se trouve que les parents pensent qu’il rient à la police de corriger leur progéniture raté. Gare au policier qui met au violon un type du genre qui décède pendant son temps de garde à vue. Les parents font tout pour créer des problèmes au tortionnaire de leur fils. La solution c’est les parents eux même. Il doivent ramener leur enfant devant le psychiatre pour lui faire une cure. Mais le traitement coûte cher et n’est pas curatif. Un enfant dépendant de la drogue est un enfant raté à vie

      • Hé, mon frère, c’est le nouveau français dé ! Ce n’est plus le français de Molière, mais le français des 9…

        On dit “drogueur” comme on dit “peinturer” … Où est le mâle ?
        Ouf , pardon tu comprends ce que je veux dire quoi !

        😛 😛 😛

    4. Cet article interpelle TOUS les parents qui protègent leur enfants, sachant bien que ceux-ci se droguent. Un drogué est un “foutu”. ET je pèse mes mots.
      Parents, il ne s’agit pas de se morfondre sur son sort, qu’ai je fait pour mériter çà ? Peut-être parce que vous n’avez rien fait … Et oui, peut être parce que vous n’avez rien fait. Dès que vous vous apercevez que l’un de vos enfants se droguent, il faut tout de suite le dénoncer à la Police, non pas pour l’enfermer ou l’emprisonner, mais pour le soigner, l’aider à s’en sortir de la la drogue… Il n’est jamais trop tard pour agir…
      Réagir serait sans doute trop tard…

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