Lieutenant-colonel Alkalifa Almahy : Écroué et forcé à la disette

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    Depuis le 12 octobre 2012, le lieutenant-colonel Alkalifa Almahy de l’armée malienne est arrêté. Il est détenu au Camp I de la gendarmerie nationale. Son calvaire remonte à l’attaque et l’occupation de la ville de Tombouctou par les terroristes et jihadistes.

     

    Les faits. Alkalifa Almahy et ses hommes sont pris en sandwich par les ennemis. Ils restent bloqués : ne pouvant ni avancer ni rebrousser chemin. Après quelques temps, le lieutenant-colonel demande à ses éléments de se fondre dans la population en enlevant leurs tenues militaires. Chose qu’ils font avec succès. Ainsi, la plupart des éléments arrivent à se sauver. Le lieutenant-colonel, lui-même, en fait autant. La suite se conte ainsi : la chaîne de commandement ne fonctionne plus à Tombouctou occupée par les hommes d’Aqmi et Ansardine. Désemparé, le lieutenant-colonel Alkalifa trouve par la suite le moyen d’informer ceux qui étaient aux affaires, il s’agit en l’occurrence de la junte militaire.

     

     

    Selon nos informations, la junte, à travers le défunt colonel Youssouf Traoré, lui demande de trouver un moyen pour revenir à Bamako. Ce qu’il fait au prix d’un énorme sacrifice, car il quittera Tombouctou en passant par le Burkina Faso, avant de rejoindre Bamako. Dès son arrivée, il se présente à la hiérarchie militaire de l’époque. Appartenant à l’armée de terre, une carte d’identité militaire lui est confectionnée. Ainsi, le lieutenant-colonel Alkalifa était théoriquement reconnu comme militaire malien. Et à cette fin, il devait recevoir son salaire et ses indemnités. Et c’est quand il est revenu pour les modalités concernant son salaire et ses indemnités, qu’il a été arrêté et mis en prison.  Ses parents sont restés sans nouvelles de lui pendant un an.

     

    De fait, il a passé une bonne partie de sa détention au niveau du service d’investigation judiciaire (SIJ) du Camp I. Dans des conditions très inhumaines, puisque, d’après notre source, le lieutenant-colonel Alkalifa  a passé les 5 premiers jours de sa détention sans manger ni boire. Pendant que ses parents avaient fait le tour de Bamako pour chercher à savoir où il était détenu. C’est grâce à un caporal qu’ils sauront enfin qu’il se trouvait emprisonné au Camp I, depuis un an. Et sans raisons apparentes ! Pire, il vient juste d’être mis officiellement sous mandat de dépôt, à la suite d’une lettre que ses parents ont adressée au ministre de la Défense et des Anciens combattants.

     

    D’après plusieurs témoignages, Alkalifa, dès son retour à Bamako, était devenu un élément qu’il fallait faire taire ou faire disparaître. En raison du fait qu’il détenait des informations pouvant compromettre la hiérarchie militaire de l’époque. Laquelle aurait eu peur de l’éliminer d’autant qu’il avait été enregistré et était connu des militaires au front. D’où son maintien en détention au niveau du SIJ.

     

    Arrêté le 12 octobre 2012, c’est le 7 novembre 2013 qu’il a été mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction Togola du tribunal militaire.  Le lieutenant-colonel n’a actuellement aucun moyen pour se constituer un conseil, car, depuis son arrestation, sa solde reste bloquée à l’état-major de l’armée de terre. C’est ainsi qu’il a sollicité le président du tribunal militaire, le procureur de la République près le tribunal militaire de Bamako. Et récemment, il vient d’envoyer une autre lettre de protestation au ministre de la Défense et des Anciens combattants. Dans laquelle Alkalifa demande au ministre d’intervenir pour qu’il puisse se constituer un avocat afin de rentrer dans ses droits. Il reste toujours dans l’expectative.

     

    En somme, pour ses parents  ainsi que nos sources, le lieutenant-colonel Alkalifa Almahy est prison parce qu’il détiendrait des informations compromettantes concernant la gestion des militaires au front par l’ex-junte. Autant dire que le ministre de la Défense est interpellé.

    Sinaly KEITA

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    9 COMMENTAIRES

    1. SVP mes chers journaliste, fouillez encore et apportez nous la vraie version. ça c’est de l’intoxication notoire.

    2. Chers journalistes du moins scribouillards, vous aavez l’audace de banaliser le crime ” d’intelligence avec l’ennemi”? Comprenez ce que je veux dire. Merci à tous

    3. Decidement on aime faire les choses a l’envers au Mali. Comment complique-t-on une affaire aussi simple? Etant donne que les hommes qui etaient sous les ordres de ce colonel sont vivants, pourquoi ne pas les interpeler. Ils ne peuvent pas etres tous ingrats et irresponsables a ce point si ce que l’on dit est vrai. LA VERITE ICI EST TRES FACILE A ETABLIR. De grace arretons le cinema. QUAND ON EST PAS EN MESURE DE RENDRE LA JUSTICE CONVENABLEMENT ENTRE NOUS COMME ELLE SE DOIT, C’EST VRAIMENT DOMMAGE. ARRETEZ , JUGEZ ET CONDAMNEZ CEUX QUI LE MERITENT SELON LE DEGRE DE LEUR CRIME. UN POINT C’EST TOUT. CE N’EST PAS SORCIER. MERCI.

    4. MM. du “Reporter”!
      Apprenez à équilibrer l’information!
      Vous avez opté pour l’intoxication de l’opinion. Si vous vous croyez à l’abri des déboires subséquents vous vous trompez.
      Le jour où ça va péter, vous piéterez aussi.

    5. Ce serait plus facile de faire la lumiere sur cette affaire.
      Les membres du peleton qu’il commandait sont vivants.
      On pourra bien les auditionner pour le besoin de faire toute la lumiere.
      Bonne chance a tous les justiciables du pays de la grande corruption. 😆

    6. il faut le déféré au plus vite ça ne tient pas cette narration Mr keita n’est pas allé à l’information comme d’habitude c’est du n’importe quoi ça

    7. Monsieur le Ministre de la défense, il faut sortir ce militaire de cette situation. On ne peut emprisonner aussi longtemps une personne sans motif explicite.
      Il faut agir tres vite…

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