Région de Kayes : Journée de braise à Kéniéba

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    Les populations du cercle de Kéniéba dans  la région de Kayes ont protesté le lundi dernier contre les nombreuses pratiques mafieuses de la police et de la gendarmerie qui minent leur quotidien. Les revendications des protestataires sont liées pour l’essentiel au cadre de vie dont ils exigent l’amélioration à travers la lutte contre l’insécurité, le raccordement parfait au réseau d’électricité  de la  ville et celui de l’eau potable.  S’y ajoutent, l’arrêt immédiat du racket des populations par les policiers et  les  gendarmes ; et enfin,  le bitumage des axes routiers. Bref, toute une batterie d’insuffisances que les autorités locales de Kéniéba se doivent de combler pour atténuer un tant soit peu la souffrance des habitants et éviter le pire.

    Le climat était lourd et même très lourd dans la ville de Kéniéba  en cette journée du lundi dernier, la police a lancé une opération de racket des populations ; la gendarmerie a saisi les engins des habitants sans relâche et la mairie a tenu un sentiment de désaveu, malgré une polémique déjà persistante avec les populations, face à une plainte contre les méthodes des forces de l’ordre. Selon le dernier bilan fourni par les populations,   4 personnes ont été grièvement blessé au cours de ces émeutes. Au même moment,  l’enceinte de la gendarmerie a été saccagée et plusieurs  dégâts matériels ont été enregistrés au niveau de la municipalité. S’y ajoutent, des plaques et des panneaux qui ont été détruits. Depuis des lustres, les populations de Kéniéba font face à un délestage et à une pénurie d’eau. Pendant ce temps, l’insécurité et les rackets de la flicaille et de la gendarmerie ne finissent pas de finir à Kéniéba. Et comme pour dire qu’il n’y a pas d’autorité dans le cercle de Kéniéba, des voyageurs à bord des cars de Kingui voyage et d’Africa Start ont été dépouillés par les coupeurs de route. Du coup, la moutarde est montée au nez des habitants qui se sont révoltées le lundi dernier. Les jeunes ont pris d’assaut la mairie afin que cette dernière décide des mesures à prendre dans le but de rassurer la population. Mais contre toute attente, le maire a donné un  pouvoir accru aux forces de l’ordre qui continue toujours de faire diversion. Non plus, le maire Seybou Diallo n’a pas exclu de  s’en prendre directement aux habitants de la commune. Et il va jusqu’à proposer aux forces de l’ordre de punir les émeutiers. Dans le même temps, les notables et les populations ne se privent pas pour critiquer les méthodes déloyales de la police et de la gendarmerie. C’était, avant ce lundi noir dans la ville de Kéniéba.  Précédemment à cette insurrection,  la police et la gendarmerie ont beaucoup trop racketté les populations de Kéniéba sous prétexte qu’’il s’agissait pour eux d’une question d’ordre public, alors qu’il s’agissait d’un abus de pouvoir. Et lors de cette journée de braise le 5 décembre dernier, des propos similaires avaient été tenus par le maire de la ville de Kéniéba. De quoi provoquer la colère des populations, qui n’ont pas manqué de lancer des projectiles tout en soulignant que le maire est lui-même le complice de ces «forces du désordre ».

    « Ce sont toujours ceux qui ne sont pas sur place qui se permettent des commentaires », a rétorqué un responsable de la municipalité de Kéniéba que nous avons joint au bigophone.

    Plusieurs témoignages, au niveau de la ville de Kéniéba, mettent le maire Seybou Diallo en mauvaise posture. Tous le critiquent  pour son attitude et son silence coupable face à cette situation.  D’autres témoignages au niveau de la municipalité arrivent à la même conclusion: le maire Diallo est affairiste et se soucie 100 fois de ses 100 sous que des préoccupations des populations. La preuve : le maire Diallo est également pointé du doigt pour des malversations au niveau du conseil municipal. Pour toutes ces raisons et bien d’autres, les populations ne comptent pas en rester là. Elles projettent de revenir à la charge. Et cette fois-ci avec manière. Autrement dit, les prochains jours s’annoncent chaud et même très chaud dans la ville de Kéniéba. Donc, affaire à suivre et à poursuivre !

     Jean pierre James

     

     

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