Spoliés de leur terre par l’opérateur économique Mamadou Traoré, les héritiers du chef de village de Senou demandent justice

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    Le        camp 1 s’implique avant le Ministre Mohamed Ali Bathily

     Les héritiers du chef de village de Sénou, ce quartier jouxtant l’aéroport international de Bamako, sont en procès contre l’opérateur économique Mamadou Traoré, qui a extorqué du patrimoine de leur père dix mille mètres carrés de terre. En première instance, le verdict leur a été favorable. Mais le commerçant indélicat s’est pourvu en appel contre ce jugement. A la Cour d’Appel, le verdict est sans cesse ajourné, au grand dam des pauvres villageois que l’opérateur économique veut spolier définitivement de leur bien en mettant la justice et les juges de son côté.

    Drissa Coulibaly et Madou Coulibaly, âgés respectivement de 72 et 64 ans, tous notables à Sénou, sont frères et héritiers du chef de village de cette localité proche de l’aéroport et du camp de l’armée de l’air. Ils ont été spoliés frauduleusement d’une partie, 10 hectares, des terres  héritées de leur père défunt. Le ministre des domaines de l’Etat vient d’être saisi de l’affaire. Il va incessamment diligenter des missionnaires de son département sur les lieux, pour faire toute la lumière sur cette affaire et ses connexions mafieuses.

    Leur père était Souleymane Coulibaly, dit Batio. De son vivant, cet homme au bon cœur avait prêté provisoirement 1 hectare dans ses terres de culture à l’opérateur économique Mamadou Traoré, pour qu’il en fasse usage. Mais après la mort du chef de village, son bienfaiteur, l’indélicat voisin s’accapara de9hectares dans la propriété coutumière.  Ensuite, il clôturera les 10hectares détournés, malgré l’opposition des propriétaires légitimes, Drissa et Madou Coulibaly, les héritiers du chef de village de Sénou.

    Pour mieux réussir son coup, le commerçant acheta la complicité de certains agents du domaine de Koulikoro, pour contourner la décision d’interdiction de toute création de titre foncier prise par le gouvernement malien à l’époque, pour freiner la spéculation foncière qui avait atteint gouvernement un niveau alarmant.

    Selon un plan bien échafaudé, en prévision du lotissement prochain du village de Sénou,  le machiavélique opérateur économique réussit à établir, depuis 2006, 10 titres fonciers, dont un par hectare. Parmi ces titres ,l’un est  en son nom propre et les autres sont pour des prête-noms qui ne sont que  ses fils, filles et parents proches.

    Le commerçant en complicité avec des agents des domaines

    Il faut croire que la cupidité et la malhonnêteté ont eu raison du peu de jugeote qui restait au sieur Mamadou Traoré. Car à l’examen, ses titres fonciers émanent de Banancoro, cercle de Kati, alors que les champs des héritiers du chef de village détournés par lui sont bel et bien situés à Sénou.

    Il devient donc évident que l’opérateur économique, en établissant ces 10 titres fonciers sur la propriété d’autrui s’est non seulement rendu coupable de faux et usage de faux, mais aussi d’abus de confiance et de vol.

    Il n’a pu commettre ces délits de concussion qu’avec la complicité d’agents des domaines qui ont concouru avec lui à la création de ces titres. On appelle cela du brigandage pur et simple ! Mais malheureusement, bien souvent, les citoyens sont souvent exposés à cette mafia de spéculateurs fonciers et à leurs pratiques aussi nocives que condamnables qui accablent les populations chaque jour qui passe. Ces gens particulièrement malhonnêtes agissent la plupart du temps en toute impunité, en utilisant les ficelles de la procédure, ou en instrumentalisant la justice.

    Mais dans le cas présent, la ficelle est trop grosse, même pour le juge le plus corrompu du Mali. Ce qui veut dire que le compte à rebours a commencé pour l’opérateur économique Mamadou Traoré. Et plus dure sera sa chute. Car il écopera au minimum de cinq années d’emprisonnement assorties au paiement de dommages et intérêts à l’issue d’un procès exemplaire concernant toute cette affaire. Ses complices ne seront pas en reste.

    Alors que le recours de l’opérateur économique Mamadou Traoré traine en appel, le ministre du domaine de l’Etat et des affaires foncières, qui mène une lutte implacable contre les spéculateurs fonciers s’enrichissant au détriment des pauvres citoyens, vient de s’impliquer dans la résolution de cette affaire scandaleuse. Très bientôt, il va envoyer une équipe de son département sur place pour des enquêtes serrées, afin de lever toute équivoque sur la propriété du patrimoine du chef de village de Sénou.

    La nouvelle va donner des sueurs froides à certains. Car par la même occasion seront connues les ramifications de l’escroquerie à l’intérieur des Domaines, un service éminemment décrié par les temps qui courent. Si des complicités y sont situées, des sanctions impitoyables tomberont en conséquence.

    Oumar Coulibaly

     

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