Vive polémique sur la mort du douanier de Melga : ‘‘Quelqu’un qui se cache dans la forêt sans tenue n’est pas un douanier’’ dixit M. Moussa Soumaré

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    Cette mort tourmente aujourd’hui toute la contrée Sarakolé de la frontière mauritanienne du Mali. Pour cause, de nombreuses personnes croupissent en prison comme des suspects. Afin d’éclairer la lanterne de nos lecteurs (version du village) sur la fusillade, Moussa Soumaré, autochtone du village nous a approchés. A la suite de l’échange que nous avons eu avec lui, il rejette en bloc la version avancée pour justifier l’arrestation de ses compatriotes. Suivez plutôt !

                    Moussa Soumaré est un Malien de Sansangué résidant en France en vacances à Bamako. Il est le petit fils du Chef de village assassiné en 1991 ayant provoqué des soulèvements au moment des faits. Il donne sa version des faits.

                    «La réalité, c’est que ça c’est passé le 1er novembre. D’après ce qu’on m’a dit, il y a un maure (Mauritanien) qui habite un village voisin Mouslim situé à l’autre rive de Karikoro. Il avertit le village qu’il y a des coupeurs de route entre le village de Gakoura et Sansangué. Ainsi, les villageois alertent les chauffeurs qui devaient quitter Kayes pour Sansangué de ne pas venir qu’il y a des bandits. Donc, qu’ils restent à Gakoura. Alors, le Chef de village a donné l’ordre aux jeunes d’aller voir la situation. Ceux-ci sont partis aux environs de 19 h – 20 h. Arrivés sur le lieu, le douanier en civil avec un cafetier, un Guinéen résidant à Melgua (base de l’agent) tire à deux reprises sur les jeunes sans en atteindre aucun. Dans l’autodéfense notamment après le 3ème coup de fusil, les jeunes ont répliqué et atteint celui qui a tiré. Alors, l’autre a pris la fuite. Lorsqu’ils se sont approchés du corps, ils découvrent que c’est l’agent Moussa Diallo. Sans tarder, ils ont prévenu le Chef de village qui a prévenu le maire Demba Diabira de Gakoura, lequel a informé les autorités de Kayes. Et puis les gendarmes et d’autres autorités sont venus. Je tiens à vous dire que les armes dont disposent les jeunes ont été remises par l’Etat pour permettre au village de se défendre. A la suite d’un événement produit le 2 février 1991 lorsque les Mauritaniens ont tué notre Chef de village. Parce qu’il n’y a pas de garde chez nous

                    Et les arrestations dont on parle, pouvez-vous nous en parler ?

     

    M. Soumaré : «Il y a 15 personnes qui ont été arrêtées et qui sont actuellement en prison à Kayes. Elles ont été arrêtées uniquement pour que nous déboursions de l’argent. Sinon, la vérité est que ces hommes-là ont pour profession agents de Douanes mais la réalité, ils se comportent en bandits, en coupeurs de route, en brigands et ils dépouillent les gens de tous leurs biens. Et j’affirme que tout Guidimakan est au courant de ces agissements, de ces pratiques qui n’honorent pas. Mais, nous ne sommes pas parvenus à mettre la main sur eux. Sinon même en Octobre, ils ont tué 3 personnes dans le village de Bokoro, Gakoura et vers Toula. Et c’est le 1er novembre qu’a été découvert que le douanier se comportait ainsi. C’est comme ça qu’on les a découverts.

                    Parmi les personnes mises aux arrêts, il y a des maires dont je ne connais pas tous les noms, mais il y a Demba Diabira et ses deux adjoints Gaoussou et Niaky Soumaré de Sansangué. Il y a également huit (8) agents des Eaux et Forêts de Sansangué. Celui qui a tiré fait également partie des personnes mises aux arrêts.»

                    Qu’êtes-vous en train de faire maintenant ?

    M. Soumaré : «A Kayes, nous avons notre association qui se trouve même en France, Guidimakan Keri Kafo c’est-à-dire les représentants de Guidimakan. Ceux-ci défendent les intérêts des ressortissants partout où ils se trouvent. Aujourd’hui, ils gèrent l’affaire. Mais, ce que nous regrettons c’est qu’ils veulent nous soustraire de l’argent. Parce que déjà le village a dépensé 4 à 5 millions n’importe comment. Car, ils ont voulu négocier pour que nos gens soient libérés. Et les agents de la prison et de la justice leur ont demandé de débourser. Et j’ai appris qu’ils ont donné 650.000 FCFA au Directeur de la prison centrale de Kayes afin que nos gens soient en semi-liberté et à M. Dembélé, procureur qui vient de Bamako 500.000 FCFA. Malgré tout, ils n’ont pas été libérés et ils sont en train de les tournoyer, demain après demain et rien n’y fit. Et le reste de l’argent je ne sais pas à qui il a été remis. Cependant, ils étaient en train de tout faire pour que le Chef de village Diadié Soumaré retrouve sa liberté. A cet effet, il faut donner des dessous de table.»

                    Enfin ?

    M. Soumaré : «Ce que nous demandons c’est la libération pure et simple de nos compatriotes. Car nous sommes en danger non seulement vis-à-vis de nos voisins Mauritaniens et maintenant ce sont nos compatriotes représentants la loi qui se comportent en brigands en s’attaquant aux villageois sans défense. Alors, c’est inadmissible à cette époque là. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas instruits (villageois) qu’ils soient traités comme des bêtes. C’est vraiment dommage ! Alors, je demande qu’ils soient libérés sans aucune condition. Parce qu’on a notre raison car ce sont eux qui nous ont attaqués et s’il était en uniforme, on allait pouvoir le reconnaître. Mais quelqu’un qui se cache dans la forêt sans tenue n’est pas un douanier. Surtout qu’aucune loi malienne ne dit qu’un agent seul peut agir et en pleine brousse, c’est grave. Alors que la vérité soit ! »

    B. DABO

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