Concours de la Fonction publique : La magouille déguisée ?

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Nombreux sont les jeunes maliens qui sont enthousiasmés par le concours de la fonction publique annoncé par le département de tutelle. Beaucoup y voient l’occasion unique de pouvoir enfin accéder à la dignité de l’emploi après les dures peines des études et la galère du chômage. Mais les chances sont-elles égales pour tous ?

Mamadou Namory Traoré, ministre de la Fonction publique

Ces derniers temps  nombreux sont les automobilistes qui ont dû patienter un long moment pour se frayer un passage au niveau du siège du COCAN ou devant la direction nationale de la fonction publique. Le premier cité est l’endroit où l’on retire les formulaires à remplir, le second là où l’on dépose les dossiers. Rien mieux qu’une offre d’emploi ne ferait plaisir à un jeune diplômé chômeur. Et chaque fois que le Gouvernement organise ces compétions l’adrénaline jeune est en effervescence. Fini l’oisiveté et place aux révisions sous les lampadaires, dans les espaces arborisés. Le jardin zoologique et le parc sont pris d’assauts par des réviseurs qui époussettent les vieux cartons de leurs chambres pour y retirer des cahiers et des brochures qu’ils ont envoyés aux oubliettes pour un temps. Les agents de la fonction publique sont courtisés dans l’espoir que des indications sur les sujets leur échappent de la bouche et servent à mieux orienter le candidat. Mais en cette année pas comme les autres,  les maliens  s’interrogent sur les vraies raisons qui poussent le Gouvernement de Cheick Modibo Diarra  à organiser le concours de la fonction publique pour plus de 1500 candidats et dans la quasi-totalité des corps. Y ‘a-t-il urgence de postes à pourvoir pour le bon fonctionnement de l’administration ou s’agit –il de récompenser des partisans des princes de l’heure ? S’il, y ‘a des postes vacants, les nombreux fonctionnaires qui ont fuit le Nord du Mali pourraient les occuper en attendant que la situation se normalise répondent certains. Faut-il donner de l’emploi aux jeunes chômeurs ? C’est une donnée permanente qui peut attendre que tous les jeunes diplômés puissent y participer, notamment ceux que la guerre a chassés loin de chez eux et qui ne pensent qu’à survivre dans les conditions qu’on connaît. Reste l’hypothèse selon laquelle le ministre de la fonction publique t son PM ont sous les bras des dossiers de protégés d’amis et de militants à qui il faut trouver point de chute pendant qu’on y est. Ainsi l’organisation du concours de la fonction publique ne serait que pur bluff, du théâtre et une mise en scène grotesque pour permettre au Premier ministre et à son ministre d’insérer intelligemment et par « voie de concours » leurs nombreux proches. Certaines sources affirment même que des listes sont en attentes su le bureau du ministre de la Fonction Publique et que certains compétiteurs sont déjà assurés de leur passage. En tout cas il n’ y a aucune urgence sérieuse qui ne puisse attendre quelques semaines que tout revienne à la normale et que le concours se déroule sur toute l’étendue du territoire avec tous les participants potentiels en salle. Sauf si les « pleins pouvoirs » donnent aussi le droit de faire ce qu’on veut et de fouler au pied les principes sacro-saints de Dame République.

Alou DEME

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4 COMMENTAIRES

    • Ce concours rien ne le justifie aujourd’hui. Cheick Modibo et son ministre veulent magouiller. Sinon pourquoi ne pas le reporter et se précipiter, alors qu’il n’ y a pas d’argent et que tous les postes sont pleins à craquer.

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