Fonction publique : La mafia avant le concours

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Lorsqu’on parle de concours d’entrée à la fonction publique malienne, le premier réflexe ce sont les combines, le clientélisme, les jeux mafieux pour exclure certains et donner plus de chance aux fistons, frères et cousins. Le présent concours, dont les épreuves sont prévues en septembre, ne fera pas exception à la règle.

 

Par arrêté ministériel du 21 mars 2014, le gouvernement a lancé le concours direct de recrutement dans la fonction publique pour 1132 agents dans les filières des sciences humaines, sociales, économiques, journalisme, santé, etc.

A l’image des précédents concours, le présent va-t-il échapper au contrôle des réseaux mafieux ? Difficilement ! Et les organisateurs sont déjà entrés dans la danse depuis la phase de dépôt des candidatures.

Dans plusieurs filières, des candidats sont injustement exclus. Exemple : en filière journalisme, tous les détenteurs de diplômes assimilés, comme la communication, ont vu leurs dossiers rejetés sans explication, ou s’il y en a, elles frisent le ridicule et le mépris.

Pis, le fameux concours ne prend pas en compte le système pédagogique actuel : LMD (licence-master-doctorat). Tous les détenteurs de la licence journalisme du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (Cesti) de Dakar ou autres écoles très respectées, ont été mis à la touche, car le concours demande “la maîtrise”.

Un diplôme plutôt dépassé dans le système pédagogique actuel. Et tous les pays de la sous-région, à l’exception du Mali, ont conformé, leur système éducation et leur marché de l’emploi à cette réalité. Le Mali, lui, reste à la traîne.

Le fait est ridicule pour notre Etat, incapable après 50 ans d’indépendance et malgré la richesse du paysage médiatique (radios, journaux et télévisions) de construire une école publique de journalisme et d’adapter ses besoins à ses offres de formation. Ceux qui vont se former ailleurs à leurs frais et qui décident de servir leur pays, sont injustement mis à la touche.

Le recrutement de journalistes dans la fonction publique cette année relance véritablement le débat sur l’inadéquation entre les filières de formation et le marché de l’emploi. L’opinion publique garde encore en mémoire cette interpellation à l’Espace d’interpellation démocratique (EID) de cette ancienne étudiante de la filière socio-anthropologie, qui dénonçait l’exclusion des diplômés de cette filière des concours de la fonction publique malienne.

En plus de cette jeune dame, ils sont des milliers de jeunes diplômés des filières de nos universités à sortir sans débouchés sur le marché de l’emploi. L’incohérence, l’inadéquation et l’amateurisme sont patents dans notre politique scolaire et universitaire.

Mettre de l’argent dans la formation des jeunes, puis les sacrifier ! Voilà à quoi ressemble la démarche de l’Etat malien.

Tony Camara

Journaldupeuple.com

 

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1 commentaire

  1. Dans la filière médecine nous souhaitons que le service d’urologie du Point G soit impliqués dans le choix du sujet d’urologie pour les candidats aux postes d’urologue.Nous sommes surpris que le cas d’espèce il y a fort possibilité qu il y ait magouille ,favoritisme.Il y a des noms qui courent déjà avant même que le concours est lieu.
    Wait and see !

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