Le village de Diago bientôt englouti par les prédateurs fonciers : L’operateur économique Kola Niangadou et le maire de Dio Daouda Kané sur la sellette

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Mohamed A Bathily, ministre de la Justice, Garde des sceaux
Mohamed A Bathily

Cette visite du ministre Bathily l’a conduit dans certains villages du cercle de Kati où la spéculation foncière menace sérieusement la vie des populations. Car vivant majoritairement de l’agriculture, ces populations ont aujourd’hui de la peine à trouver des terres agricoles, puisque toutes les terres ont été morcelées et vendues par les prédateurs fonciers à cause de leur proximité avec la capitale Bamako. Il s’agit des villages de Diago, Magnanbougou, Komi-Komi et Klananbougou.

Si à Magnanbougou (à ne pas confondre avec le quartier Magnambougou de Bamako, ndlr), komi-Komi et Klanabougou, le ministre a eu à faire face à de simples histoires d’abus de confiance ou de ventes illicites des terres sans l’aval de ceux qui y vivent, à Diago, la situation est encore plus  préoccupante. Car c’est l’existence même du village qui est compromis par la faute des prédateurs fonciers.

Selon les habitants, en plus des 800 ha  du village engloutis par l’installation de la nouvelle usine de cimenterie, Diago est la principale proie des prédateurs fonciers avec la spoliation de plus de 500ha  de ses terres agricoles par des agences immobilières dont 120 ha par Faya immobilière. Une pratique qui menace les espaces vitaux du village comme le dispensaire, le cimetière, le vestibule du chef de village, la mosquée et même le lieu sacré qui protège le village depuis sa fondation. Sans compter les terres agricoles qui sont leur seul espoir de vivre étant donné que les villageois vivent essentiellement de l’agriculture.

« Ce que nous connaissons ici est pire qu’au nord. Seulement, nous ne prenons pas d’armes pour nous rebeller.», s’indigne Dianafa Coulibly, un paysan du village avant de s’interroger s’ils sont Maliens comme les autres vu l’injustice dont ils sont victimes.

Le ministre a promis d’annuler tous les Titres Fonciers (TF) conçus sur ce village sans consultation au préalable de ceux qui y vivent tel que dénoncé par ces habitants. Une promesse qui a créé un éclat de joie de la part de cette population venue à sa rencontre.

Deux sulfureux dossiers à Magnambougou

A Magnanbougou, deux  affaires d’abus de confiance ont été  soulevées. La première oppose un paysan à  l’opérateur économique Kola Niangadou qui aurait abusé de l’ignorance de ce paysan pour lui livrer 12 permis d’occuper en lieu et place de Titres Fonciers qu’il lui avait promis sur les 20 ha de son champ.  Quant au second dossier, il oppose le Maire de Dio, Daouda  Kané (qui a rejoint la délégation à son arrivée) à ce village et un autre paysan. Selon ce dernier, le Maire a pris ses 10 bulletins que les autorités de Kati lui ont donnés à titre de compensation de ces champs engloutis par l’usine de la cimenterie en lui promettant d’autres terres. Mais dès lors, il n’arrive à avoir ni les parcelles compensées, ni ses bulletins des mains du Maire même après avoir amené l’affaire devant la justice.

Quant au village de Komi-Komi, c’est la vente des champs du chef de village par certains jeunes du village qui était le sujet des plaintes.

Selon les explications des populations, ces champs ont été vendus par des jeunes du village sans qu’aucune autorité ne soit au courant.

En réponse, le  ministre dira que c’est le cas le plus facile à régler vu qu’aucune autorité légitime n’a jusque-là approuvé la vente. Car selon lui, cet acte est inexistant aux yeux de la loi.

Il a demandé au Chef de village d’aller cultiver son champ tranquillement tout comme d’autres intervenants se trouvant dans la même situation.

Klanabougou a été la dernière étape de cette visite. Sur place, c’est un conflit territorial de deux villages à savoir Magnanbougou et Doumila qui se disputent l’appartenance de ce village malgré la présence d’une mairie, faisant de la localité, une proie facile pour les prédateurs fonciers.

Après une brève présentation de sa délégation au Maire et au Chef de village, le ministre a laissé la parole à la population qui a expliqué comment leurs terres sont vendues à leur insu par ces deux villages en complicité avec le maire de Dio Daouda Kané, principal accusé.

Pour un plaignant, c’est soit la nuit ou les samedis (jour de foire du village) que les prédateurs fonciers viennent implanter les bornes dans leurs champs. C’est pourquoi, les populations ont demandé  l’implication du ministre pour sauver leurs terres agricoles fortement menacées.

Et le ministre de leurs promettre que tous les problèmes signalés feront l’objet d’une attention particulière de sa part.

En plus de ces messages rassurants, le ministre Mohamed Ali Bathily  a touché du doigt partout où il est passé, la responsabilité de ces paysans qui se rendent souvent complices en refusant de dénoncer les complices internes qui collaborent avec les envahisseurs de leurs terres.

L’honorable Yacouba Traoré qui faisait partie de la délégation a affirmé son soutien total aux actions du ministre en promettant  des mesures au niveau de l’Assemblée nationale pour remettre les paysans victimes dans leurs droits.

Modibo Dolo, envoyé spécial

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8 COMMENTAIRES

  1. Le foncier?Pas facile. Revoir l’ensemble du systeme reglementant le foncier pour dimunier les faux actes.

  2. La parole du ministre va aux coeurs des maliens et les maliennes puisque La verite sait Dieu et celui dit est un homme veridique

  3. Il Le faut Le ministre bathily Le vrais patriote et la bravoure du president De la republique son excellence ibk Le ministre aupres des paysans jamais Vue au Mali

    • Il faut être populiste pour résoudre les problèmes fonciers du Mali. Le “républicanisme” à la malienne a produits des démons partout que seule une gestion publique et à la face des victimes et des criminels que vous qualifiez de populisme PEUT en finir avec la poudrière sur laquelle nous sommes assis.

  4. MR bathily que dieux vous aides dans le combat de tout les maliens.le mali est devenu un pays non droit et les pauvres continu a subir.

  5. Merci M.Le Ministre.
    Je voudrais vous demander de bien vouloir rinstruire à vos collaborateurs au Ministère de la justice de vous remettre le Dossier par lequel une dizaine d’Associations (dont l’Association Citoyenne pour le Développement intégré du Mali) vous avait aisit au sujet de la vente illicite par la Mairie Kati de la parcelle réservée au Centre Culturel de la Ville à la BMS.
    Le dossier qui avait été déposé à votre Secrétariat en son temps comportait des éléments portant notammment sur:
    -L’Avis d’enquête commodo et incommodo. Cet avis indiquait que cette parcelle est située à Coco plateau.Alors qu’elle est située à Coco plaine. Ce qui évitait tout tentative d’opposition;
    -copie du shéma d’urbanisme de Kati;
    Aussi le Conseil Communal de Kati n’a pas eu a délibéré sur cette vente;
    La parcelle avait été réservée par une décision d’un Conseil communal datant de plus de 10ans.
    La liste de parcelles réservées à des fins publiques vendues par la Mairies de Kati est si importante que la ville de Kati est entrain de devenir tout sauf une ville digne de ce nom.
    Cette ville comme nombre des villes maliennes a besoin d’une bonne gouvernance
    Je vous remercie de votre aimable attention.

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