Djibrila Ibrahima Maïga explique l’affaire en fond “Cette maison est une propriété de feu El Hadj Chérif Baba Haïdara, commerçant qui a déménagé au Sénégal”

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Hier mercredi 17 septembre 2014, M. Djibrila Ibrahima Maïga, magistrat de son état et représentant légal des héritiers de feue Fatoumata Zahara Haïdara, a animé une conférence de presse pour véhiculer des informations sur une affaire d’expulsion et de démolition d’une concession à Niarela. Une affaire qui fait aujourd’hui la “Une” des conversations à Bamako. Le sieur Djibrila Ibrahima Maïga qui se trouve être le neveu des héritiers de feue Fatoumata Zahara Haïdara a affirmé avoir initié cette conférence de presse pour informer la population qui ne voit l’affaire que superficiellement. La conférence s’est déroulée en présence de deux des cinq héritiers de Feue Fatoumata Zahara Haïdara. Il s’agit en l’occurrence de Modibo Fofana et Seïd El Moctar Fofana, qui sont par ailleurs les oncles maternels du conférencier, Djibrila Ibrahima Maïga. On notait également la présence, dans la salle, des représentants du camp adverse, autrement dit, les héritiers de feu Baba Traoré. Cette conférence de presse a eu comme cadre la Maison de la presse.

 

Selon les explications du conférencier, la concession litigieuse, sise à Niaréla était une propriété de feu El Hadj Chérif Baba Haïdara, commerçant de son état et qui a déménagé au Sénégal. C’est après le départ du vieux Haïdara au Sénégal en 1938 que Sineydri Traoré, un membre lointain de la famille d’une des épouses du vieux Haïdara du nom de Nana Kimbiri, fut hébergé dans la concession familiale des “Haïdara” par simple œuvre de bienfaisance et de charité.

 

Toujours selon le conférencier, quelques années plus tard le nommé Baba Traoré a lui aussi quitté Oualata pour venir s’installer à Bamako à côté de son grand frère Sineydri Traoré. Aux dires du conférencier, le sieur Baba Traoré avait un moment donné, réussi à faire muter en son propre nom le permis d’occuper de ladite concession, mais qui ne lui appartient pas. Eh bien lorsque El Hadj Chérif Baba Haïdara a été mis au courant de cette manœuvre frauduleuse dont l’auteur n’est autre que Baba Traoré, une assemblée d’urgence fut convoquée dans la concession litigieuse par le grand Imam de Niaréla Mamadou Kallé, géniteur de l’Imam Balla Kallé et grand père de l’Imam Koké Kallé. Cette assemblée s’est tenue sur demande du sieur El Hadj Chérif Baba Haïdara venu du Sénégal, et sous l’autorité du représentant du Commandant de cercle de Bamako. Étaient présents à cette assemblée, des représentants du Tribunal de Bamako ; les membres de la famille de Baba Traoré et plusieurs notables du quartier. Le but de l’assemblée était de savoir en toute légalité et justice qui est le propriétaire réel de la concession où habitent Baba Traoré et sa famille.

 

Signalons que le permis d’occuper de la concession litigieuse est sous le n°236 du1er janvier 1935. A l’issue de cette assemblée El Hadj Chérif Baba Haïdara fut reconnu comme propriétaire légal des lieux, et des documents ont été établis à cet effet, attestant que la concession appartient, bel et bien à El Hadj Chérif Baba Haïdara. Qu’à cela ne tienne, quelques décennies plus tard, les héritiers de feu Baba Traoré n’en démordent pas et continuent de réclamer cette concession qu’ils disent être leur propriété.

 

Soulignons qu’à l’occasion de cette conférence de presse, Djibrila Ibrahima Maïga a apporté avec lui plus d’une trentaine de documents dont certains datent de 1935.

 

LES FAITS RACONTÉS PAR DJIBRILLA IBRAHIMA MAÏGA

“Quand les héritiers de feue Fatoumata Zahara ont eu besoin de leur maison, ils sont allés voir les héritiers de feu Baba Traoré. Leur représentant Abdoulaye Koné, à son tour, est venu voir le plus âgé pour dire qu’ils acceptent de sortir mais à condition qu’on les recasse quelque part. Ceci prouve qu’il n’y a pas de doute qu’ils savent que la maison ne les appartienne pas. Toujours pour servir de preuves, les frais de loyer des magasins se trouvant dans la maison, sont encaissés par les héritiers de feue Fatoumata Zahara Haïdara.

Quand l’affaire a commencé à se corser, les héritiers de Fatoumata Zahara, qui sont les frères de ma maman m’ont mandaté pour être leur représentant légal. J’ai été voir un huissier en lui présentant tous les dossiers concernant la maison litigieuse. Et l’huissier est allé dire aux héritiers de feu Baba Traoré que les vrais propriétaires de la maison ont besoin de leur maison. Et avant que l’affaire ne soit portée devant les tribunaux, les bonnes volontés nous ont proposé de la régler à l’amiable. Car malgré que nous ne soyons pas de la même lignée le fait d’avoir habité la même maison durant des décennies nous sommes devenus des parents. J’ai même déclaré que je serais favorable à une transaction plutôt qu’à un forcing.

Au début tout commençait à aller très bien. Quand ils ont demandé de leur chercher un endroit, il a été convenu de chercher un client qui se chargera de leur donner une maison. Ce qui fut fait car le client leur a proposé une villa à Hamdallaye. Ils sont même allés voir l’endroit. Mais dans une histoire d’héritage on ne peut pas donner une maison à titre gracieux, sans que cela ne soit fait devant un notaire. On leur a demandé de passer devant le notaire et le jour convenu personne n’est venue. C’est là qu’on a vu qu’ils n’ont pas la bonne volonté.

Quand nous avons constaté que ça n’allait pas, nous les avons assigné devant le Tribunal de la Commune II en référé. Lors du référé, le juge a compris que c’est un problème interne et a renvoyé le dossier pour transaction. Et on n’a pas pu s’entendre.

Au retour pour l’audience prochaine, ils sont venus avec la copie d’un jugement de 1959 qui atteste que la concession appartient à El Hadj Chérif Baba Haïdara. C’est comme ça que le juge a ordonné leur expulsion. Ils ont demandé un délai de grâce par l’intermédiaire de leur avocat. Ayant obtenu ce délai de grâce de 3 mois, trois jours après, ils ont fait appel. Et lors de cet appel, ils ont été déboutés. Avec cette décision, nous avons demandé leur expulsion. Après l’expulsion, ils ont réintégré la maison. Cela est une opposition à l’exécution d’une décision de Justice.

Après toute cette procédure, les héritiers de feu Baba Traoré ont demandé de mettre la maison en baïl. Et les héritiers de feue Fatoumata Zahara Haïdara ont fait savoir que la maison n’a pas deux propriétaires et que leur proposition n’est pas faisable. Toutes les décisions de Justice sont à notre faveur et la transaction qui visait à les recasser par humanisme a échoué. Donc on a déclaré qu’on ne peut plus rien faire. Nous avons introduit une plainte au Tribunal de la Commune II pour opposition à l’autorité légitime. Le Procureur leur a demandé de dégager dans 72 heures. Ils ont quitté la maison en faisant intégrer une autre famille. L’huissier est allé témoigner cette réintégration contraire à la loi.

C’est ainsi qu’avec la bénédiction du Procureur une Réquisition signée par le Directeur national de la police et par le Ministre de l’Intérieur, cela nous a permis de faire l’exécution d’expulsion. On ne peut pas construire une maison sans autorisation de construite, mais on peut démolir sa maison sans autorisation. C’est pour cela que nous avons opté pour la démolition de notre maison du moment où toutes les décisions de Justice certifient que la maison nous appartient…”

Nous y reviendrons !

Modibo KONÉ

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1 commentaire

  1. Mais je vois pas de problèmes et les anciens quartiers de Bamako sont pleins de ça. Moi j’ai vu de mes propres yeux des documents d’une maison que le tout le monde croit que c’est pour les parents d’un ancien président du Mali or c’est pour les parents d’ un ancien magistrat décédé aujourd’hui.
    La faute c’est vous, pourquoi vous avez proposé une maison à la place d’un héritage si ce n’est pas la bonne foi ? Et vous n’avez même pas besoin d’une conférence de presse pour cela.

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