Accidents de la circulation routière : Le seuil du tolérable dépassé

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Dimanche 6 septembre, il  était 22 heures quand nous arrivâmes dans les locaux du Commissariat du 9emearrondissement, sis au quartier de Sébénicoro. Alors que nous étions venus signaler la présence, à notre domicile, d’un enfant de deux ans ramassé dans la rue sous la pluie, un agent en uniforme vint s’adresser à son collègue de permanence en ces termes : “Il y a un autre accident”. À peine avait-il fini d’étonner ces collègues qu’un autre entra, tenant par la main un jeune auquel on ne donnerait pas 18 ans. “Pour lui, c’est quoi ?”, interroge le permanent. Réponse du policier : “Conduite sans permis !” C’était suffisant pour qu’un autre agent s’exclame ainsi : “Il y a eu, au bas mot, près de 30 accidents pour lesquels nous avons été sollicités aujourd’hui”. Nous nous sommes aussitôt surpris entrain de penser à un incroyable concours de circonstances. Car, en effet, nous avions fini de nous convaincre de l’opportunité absolue de faire un article sur les accidents de la circulation routière. Dans la présente édition. Puisque nous avions été témoin de trois (3) accidents dans la même journée du dimanche, sur la voie principale traversant Djicoroni Para et conduisant à Sébénicoro. Celui qui eut lieu en face de la cité des Officiers était si grave qu’il ne serait pas étonnant que la victime, fauché par une Mercédès 190 peinte à la couleur de taxi, décède peu après. C’est finalement au Commissariat du 9eme arrondissement que nous apprendrons, sans le demander vraiment, que le nombre d’accidents routiers de ce 6 septembre pouvait atteindre 30. C’est simplement fou et inquiétant si l’on doit faire une moyenne de ce chiffre triste proportionnellement au nombre des quartiers du district.

C’est dire que le seuil du tolérable est largement dépassé par ces multiples accidents qui font régulièrement des morts sans parler des traumatismes avec lesquels des victimes doivent vivre le reste de leur vie. Tout se passe comme si les services concernés par la circulation routière sont réduits à faire des bilans aux fins de statistiques dont les contenus sont “publiés” deux ou trois ans après. La police routière a l’impérieux devoir d’interpeller, chaque fois que de besoin, tous ces “fils d’animaux” qui mettent la vie des citoyens en danger, en permanence. Elle aura d’autant le soutien de la population que chacun pense que c’est l’autre qui est fautif. Les causes de ces accidents sont connues depuis très longtemps. Celle qui semble fondamentale, c’est l’indiscipline des motocyclistes, leur entêtement, et surtout le manque d’une bonne éducation familiale pour la plupart d’eux.

Nos compatriotes sont tombés dans l’anarchie au point que chacun se croit tout permis. À ce niveau, l’État doit sévir de façon impitoyable en faisant appliquer la loi aux auteurs des accidents mais surtout en obligeant les agents de la police des routes à ne pas tomber sous le petit charme des petits billets de banque. Puisque, comme l’a dit Aristote, philosophe grec de l’antiquité, l’État est supérieur à l’individu, le nôtre doit, finalement, pouvoir imposer strictement, les mesures élémentaires de la sécurité routière à tous. À commencer par le port de casque.

La Rédaction

 

 

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3 COMMENTAIRES

  1. le problème n’est “respect ou non du code de la route” mais plutôt relevant de l’éducation. Depuis 20 ans on a pas eu d’année scolaire normale et les conséquences seront visible petit à petit . Le pire est à venir. Les gens ne savent plus la plaque du sens interdit et ils savent les manœuvres à suivre pour s’arrêter ou tourner à droite. On vous dépasse à peine d’1 m et paf!!!! ils tournent et ça même les policiers le font. Mais on va où?????. Les autorités évoquent l’incivisme et sensibilisation mais je pense qu’on a dépassé ce seuil

  2. Les motocyclistes roulent en vitesse certains ignorent le code la route d’autres refusent de respecter le code de la route entre l’incivisme,l’ignorance des conducteurs de moto, Sotrama et camions benne et les policiers du9eme arrondissement soucieux d’arrondir leur fin du mois il sera difficile de déterminer les causes de ces multiples accidents
    Pourquoi les motocyclistes ne font pas d’effort pour observer le code de la route
    Pourquoi en cas d’accident entre une moto et une voiture la Police du 9ème arrondissement d’emblée met la voiture et la moto en fourrière et exige que le conducteur de la voiture prenne en charge les frais médicaux du motocycliste tenez vous bien que vous ayez tort ou raison ceci est la pratique dans ce Commissariat et vous pouvez perdre 24 heures parfois pour un banal accident
    Il est indispensable pour le citoyen de connaître la procédure en vigueur en cas d’accident . Dans ce Commissariat du 9ème arrondissement le manque de Professionnalisme frise l’incompétence

  3. Je suis convaincu que 90% des accidents à Bamako sont evitables. C’est à cause de l’indiscipline des maliens qu’il y’a tout ces morts. Après on dira que c’est la volonté d’Allah alors que l’on a pas pris le minimum de précaution. Depuis l’avènement de la democratie, le malien se croit tout permis. Finalement, on aurait dû laisser Moussa Traoré deverser l’enfer sur les maliens. Vive la dictature!

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