Affrontement intercommunautaire : L’absence de l’État, la cause principale ?

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Un affrontement entre peulhs et bambaras a fait plus de 30 morts dans la région de Mopti la semaine dernière.

Selon les constats, l’absence de l’État aura juste pousser les uns et les autres à se rendre justice par la la loi de la jungle à savoir celle du plus fort. Et, c’est ce qui s’est passé la semaine dernière dans la localité de Ténenkou, faisant  une trentaine de morts et plusieurs blessés. Puisque la nature à horreur du vide, des drames de ce genre sont à prévoir si l’Etat ne joue pas réellement pas son rôle dans ces localités du pays.

 

Les raisons de cette catastrophe

Selon des informations recueillies sur le terrain, une histoire de terroriste et d’indicateur serait à la base du drame.

En effet, dans cette localité, les bambaras et les peulhs vivaient en parfaite harmonie depuis des décennies, mais avec cette pandémie qu’est le terrorisme, tout a basculé la semaine dernière (dimanche 01 et lundi 02 mai 2016).

Pour se protéger donc contre les exactions et les nombreux crimes des hommes du chef terroriste Amadou Kouffa dont beaucoup de combattants sont des jeunes peulhs, la communauté bambara a formé une milice armée. Cette organisation  procède souvent à des arrestations. Et, les individus arrêtés sont mis à la disposition de l’armée, dans le cadre de la traque des djihadistes proches du prêcheur radical Amadou Kouffa. Puisque  la  plupart des personnes arrêtées étaient des peulhs et souvent sans aucune preuve, finalement cette communauté (Peulh) a décidé de réagir après plusieurs appels lancés à l’Etat par rapport à la situation. Dans la foulée, un élu local a été assassiné, car accusé d’être l’instigateur de la traque des peulhs. Il n’en fallait pas plus pour mettre le feu aux poudres. Car la communauté bambara, elle  aussi a réagi par la violence à l’aide de sa milice qui était déjà armée. Selon les informations, cette communauté s’est adonnée à un véritable carnage de porte en porte, et de rue en rue. Elle pourchassait les peulhs jusque dans leur dernier retranchement. Partout,  c’était le sauve qui peut. Le bilan du carnage est très lourd : plus de 30 morts et une vingtaine de blessés

Au lendemain du drame, une délégation gouvernementale s’est rendue sur les lieux pour calmer la situation.  Au lieu de venir éteindre le feu, le gouvernement aurait pu depuis longtemps redéployer  l’administration et les forces armées et de sécurité  dans ces localités pour empêcher de tel drame.

En tout cas, Ténenkou n’est pas la seule zone confrontée à ces genres de situation. Il faut donc anticiper et ne pas laisser les populations se rendre justice elles mêmes. Il revient au  gouvernement  de prendre des mesures adéquates pour que des situations de ce genre ne se reproduisent plus dans notre pays.

Issa KABA  

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