Nord du Mali : Que pense vraiment Ambery Ag Rhissa, dirigeant du MNLA?

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Ambery Ag Rhissa
Ambery Ag Rhissa

Car voici ce qu’il a écrit en 1964

A propos des Touaregs de l’Adrar des Iforhas :

 

« Qu’on le sache »

Le camarade Ambery Ag Rhissa, instituteur en service à M’Bouna, a envoyé à «l’Essor », cet article sur les Touareg de l’Adrar des Iforhas. L’auteur fait l’historique de “la vie des populations de l’Adrar à la veille de l’occupation coloniale pendant la domination française et donne son opinion sur le prétendu  « problème de Kidal ».

 

 

« Il n’est pas dans mes habitudes d’insérer des articles dans les  journaux, cela pour la raison qu’il me serait  difficile de  trouver à dire quelque chose qui n’ait été déjà dit avant moi ou qui ne soit connu de tout le monde. Aujourd’hui, cependant, je me décide à tenter l’expérience, non pas parce que j’ai quelque chose à révéler, mais parce que les circonstances m’y incitent.

 

 

J’ai lu dans un numéro récent de «l’Essor» un article relatif aux Touaregs de l’Adrar des Iforhas, qui a suscité chez moi un intérêt réel, grandissant à mesure que je parcourais certains de ses passages. D’abord, j’avoue que j’ignorais que «l’Affaire de l’Adrar» était de nature à provoquer des commentaires, ni d’une telle ampleur, ni d’une telle durée ! A mon tour, permettez-moi de dire mon opinion sur cette question. Je crois être en mesure de situer le problème dans ses proportions réelles.

 

 

Ma position éloignée ne me permettant pas de lire autre journal que l’Essor, ni même régulièrement l’organe du Parti. Aussi j’ignorais dans leur détail les allégations publiées par la presse étrangère au sujet des Touaregs de l’Adrar.  Mais à travers la mise au point faite dans l’Essor, il m’a été possible de découvrir que la vérité avait été travestie, par la presse réactionnaire, tant en ce qui concerne l’Adrar des Iforhas, qu’en ce qui concerne le prétendu «problème de Kidal». On ne peut pas ne  pas être sensible à certaines calomnies,  surtout lorsqu’elles sont le fruit  d’une imagination capricieuse, agissant par le simple motif de la malveillance.

 

 

Je ne perdrai  pas du temps à relater le mode de vie des Touaregs de l’Adrar,  car le camarade Alhassane Ag  Baye l’a déjà fait. J’apporterai seulement quelques aspects complémentaires, fruit d’une analyse objective  sur le terrain et dans l‘actualité, le tout destiné à  aider ceux  qui  cherchent réellement la lumière et à préciser aux Français mal informés, que le Mali connaît toute la vérité sur le sujet.

 

 

Les Touaregs de Kidal, considérés dans  leur ensemble, constituaient une petite société féodale qui n’avait jamais entretenu avec les Populations sédentaires que des relations sommaires, distantes et superficielles, relations qui leur étaient imposées par les nécessités  de la subsistance. L’administration française a exploité l’excellente position géographique de la subdivision de Kidal (actuelle Région de Kidal) pour que les échos  de la lutte inlassablement menée par  notre Parti (l’Union Soudanaise RDA) depuis 1946 ne dépassent jamais Bourem. Elle a également et surtout exploité l’énorme différence qui existe entre les mœurs Tamachèques et les mœurs sédentaires, pour développer l’esprit raciste et esclavagiste chez les Touaregs. Pour achever de faire de l’Adrar un terrain entièrement propice à la traditionnelle «action française», le féodalisme a été encouragé et renforcé. La France a appris aux Touaregs de l’Adrar à payer l’impôt (sous forme de tribut), à mépriser le sédentaire, et à respecter l’ordre d’inégalité sociale artificiellement établi pour les besoins de la circonstance et on se servait de l’innocente religion comme justification. Pas plus. Toutes les conditions depuis la structure géographique jusqu’à la conscience du milieu étaient favorables pour maintenir les Touaregs dans  l’obscurantisme le plus inhumain qui soit. C’est ainsi que l’Adrar de novembre 1959 (date du départ du dernier  chef de subdivision français, Allard Jean) n’était que celui  de 1904, date de sa soumission à la France.

 

 

Parlons un peu de cette soumission : elle a été effectuée sans heurt, sans difficultés, je dirais même à l’amiable, puisque ce sont les Iforhas eux-mêmes qui sont partis l’apporter aux Français, à ln Salah (Algérie). Ils avaient toujours des ennuis avec les Regueybats qui venaient fréquemment razzier les troupeaux de chamelles. Il leur fallait donc une aide. La France, même si elle se tait là-dessus, sait que cette soumission est née d’une nécessité des circonstances d’alors et non de l’adresse de la politique française ! Que la défunte administration française ne croie donc  avoir  réussi «pacifiquement», là où elle croit déceler  aujourd’hui un échec de notre part ! Sa «politique pacifiste» n’a pas trouvé les portes ouvertes chez les Touaregs Kel Ahaggar, le 16 février 1881, au puits de Anou N’Hoaeun, lorsque la mission Flatters fut massacrée par les hommes du Ahitaghel.  La fin inoubliable de la mission Flatters, dont les derniers survivants ont échappé  grâce à des conditions que nous ne dévoilerons pas, ne permet pas aux saboteurs français de nous faire croire que leur pénétration chez les Touaregs s’est effectuée «pacifiquement». La bataille de Tit, à 50 kilomètres de Tamanrasset, livrée le 7 mai 1902 par le lieutenant Français Cottenest aux Kel Ahaggar, commandés par Baba Ag Tamaklast et Sidi Mohamed Ag Othman, prouve encore une fois de plus que les Touaregs, comme tous les peuples d’Afrique ont subi la domination coloniale parce qu’ils ne pouvaient faire autrement. La France n’a pu pénétrer effectivement au Hoggar (qui n’avait pas, comme l’Adrar, sollicité sa présence) qu’à la nomination de Mossa Ag Amastane à la tête des Kel Ahaggar, en remplacement de Attici Ag Amellal. Et Mossa Ag Amastane a lié «amitié» avec la France, parce que l’expérience lui avait prouvé que l’inégalité des moyens matériels ne permettait pas de continuer la résistance opposée par ses prédécesseurs.

 

 

Une vérité qu’il me faut également rappeler à la presse française et étrangère, c’est que les Français n’ont jamais eu confiance en leur position en zone targuie, et cela par suite de plusieurs mouvements, tous à caractère antifrançais, allant du massacre de la Mission Flatters à la révolte de la Sénoussa  et à la bataille d’Aderamboukane en 1916.  La France a toujours vu dans les Touaregs «des populations à surveiller de très près». Elle a toujours eu des appréhensions qui se justifiaient peut-être, parce que nées des légendes  mystérieuses  qui  couraient  sur ces «populations», entourant aussi ces massifs montagneux qui se profilent de l’Atakor N’Ahaggar (Algérie) aux Tirar-Rar (Mali). Cette zone centrale «Hoggar-Adrar» était le trait d’union entre l’ex-Afrique du Nord et l’ex-A.O.F., et c’est  la raison pour laquelle la France l’a  toujours veillée jalousement, avec la coopération de la Compagnie Saharienne du Tidikelt, du Soudan et du Niger. Cela explique la fameuse «chasse aux rebelles», méthodiquement poursuivie en ces temps-là par les autorités française, et c’est cela seulement qui l’explique.  Car l’impôt n’était pas la raison réelle qui a motivé cette prétendue lutte contre les  Fellaghas.

 

 

L’impôt était un prétexte pour dissimuler le caractère odieux et flagrant de plusieurs exécutions arbitraires. Qui peut soutenir qu’Alla, qu’Affad, qu’In Allaân, que Bou Aâmamane ne payaient pas l’impôt ? Personne. Car il n’en est justement rien. Il est vrai que ces hommes ne venaient pas eux-mêmes s’acquitter de leurs  contributions, mais chacun d’eux était recensé dans une famille à laquelle le chef communiquait le montant global de l’imposition, augmenté d’un supplément «pour le chef». La vérité, n’en déplaise aux nostalgiques français,  est que ces hommes détenaient des armes à feu, ce qui dans l’esprit  des administrateurs coloniaux, équivalait à la naissance d’un mouvement de rébellion, donc à une menace pour la  sécurité du Sahara. Il fallait donc tuer le germe dans l’œuf. C’est là, et c’est là seulement la raison de la tragique mort d’Alla, de l’assassinat d’In Aâllaân en 1957, dans l’oued Tissakakiwen, assassinat dont la procédure et le lieu ont été convenus entre Clauzel et le sergent Darcel, à Tessalit.

 

 

Revenons à l’actualité dont «Jeune Afrique» et «Paris Jour» semblent faire un cheval de bataille qui ne tient malheureusement pas debout. Tout d’abord, je voudrais dire au camarade Alhassane Ag Baye, que l’impôt est loin d’être la raison réelle et fondamentale de ce qu’on a complaisamment appelé «la rébellion de Kidal». Il est certain que, faute d’éducation civique suffisante les Touaregs de Kidal n’ont pas tout à fait compris le sens de l’impôt, mais il faut situer correctement les faits. L’impôt n’est pas la raison de ce misérable remue-ménage, car cela impliquerait nécessairement une généralisation du mouvement, puisque tous les Maliens du cercle sont imposés. Or, tel n’est pas le cas, car les dissidents apatrides sont à peine une poignée. Le problème se situe plutôt dans la politique impérialiste française, qui laisse toujours une bombe à retardement partout où elle lève l’ancre. Pourquoi tenter vainement de cacher et de nier les réalités historiques, car elles ne sont plus un secret pour personne, même en Afrique, où les impérialistes d’Occident ont tenté de maintenir les peuples dans un complexe d’infériorité injustifiable ? Nous savons tous que certain gouvernement français avait de la peine à se consoler de l’échec de l’O.C.R.S. Nous savons tous que ses ténors ont été déconcertés par le ralliement de feu Attaher Ag Ally ( que la terre lui soit légère) à l’Union Soudanaise R.D.A., lors de la visite du camarade Modibo Keita à Kidal en octobre 1950, en dépit des contacts réitérés et préalablement effectués par le lieutenant Crespin (P.M.T). Nous savons tous, et les « milieux français» autant que nous, que ceux-ci ont largement contribué à l’agitation des Iforhas, en profitant d’un stade bien déterminé dans l’évolution d’une société donnée.

 

 

Nous savons tous, et les mêmes milieux français également, qu’il y avait une étincelle constituée par la minorité féodaliste Iforhas dont le mode d’existence devait tomber nécessairement et obligatoirement en désuétude en régime socialiste. Pourquoi donc incriminer les Touaregs qui, à part ceux devant qui l’administration française a fait miroiter le mirage de la «Liberté» de jadis, et qui ont déjà fait leur reddition, parce qu’ils ont compris où ce chemin les menait, pourquoi donc, dis-je, incriminer les Touaregs qui sont restés des citoyens Maliens à la hauteur de notre évolution sociale ? Pourquoi donc le Mali qui a eu le courage d’entreprendre ce que la France n’a jamais osé toucher du doigt : la lutte contre le féodalisme ? Ces accusations erronées ne trouvent aucune justification dans la participation du fils d’Alla au mouvement. L’activité de L’Ladi Ag Alla s’inscrit dans la rébellion non pas en tant qu’opposition à une domination quelconque, mais en tant qu’opposition du régime féodal au régime socialiste. L’Ladi est resté plus d’un an à Tamanrasset entre 1961 et 1962, et il a été «ensorcelé» par les bases françaises, de la même manière que ses complices. Ce n’est donc pas la lutte menée par son père qu’il a voulu «continuer», car autrement, il l’aurait dirigée contre les Français, contre le sergent-chef Huguet, qui a tué Alla d’une rafale de mitrailleuse.

 

 

Ainsi, il apparaît clair que le problème de l’Adrar est une étape qui devait être nécessairement franchie dans notre révolution socialiste. Il apparait clair que le problème ne s’est pas posé, parce que «c’est le Mali» mais parce que, avec les mêmes données, il se serait posé dans tout autre pays. Autrement dit, il se serait posé à la France elle-même, si elle avait osé décider et entreprendre la lutte contre le régime féodal.

 

 

Nous disons donc à «Jeune Afrique» qu’il a mal débuté sa jeunesse, à  «Paris-Jour» qu’il mal vu le jour, à tous les deux que l’histoire ne s’invente pas. Bien loin de donner naissance à des idées nouvelles et rétrogrades, leurs allégations erronées leur révèleront, une fois de plus, la force de  notre patriotisme, ce patriotisme dont ils croient avoir décelé une défaillance chez les Touaregs. Les milieux réactionnaires français ont soufflé sur l’étincelle, croyant déclencher un incendie. Mais ce n’était pas dans une paillote. Elle était dans une solide maison au milieu du sable où il n’y a rien d’inflammable !

 

 

Quant à la «République de Lithamie», c’est une idée tellement fantaisiste, que j’oserai à peine en parler. Cette idée n’a pas jamais germé dans l’esprit d’aucun Targui de l’Adrar. Les Iforhas cherchent à préserver leurs privilèges féodaux et non à obtenir une autonomie. Et ils se seraient bien accommodés de n’importe quel régime, à la condition que ces privilèges soient épargnés. Connaissant parfaitement l’Adrar, mieux que «Jeune Afrique», mieux que «Paris-Jour», je déclare, sans craindre de me tromper, que la «République de la Lithamie» est une invention de ceux qui ont le complexe de l’improductivité de leur esprit et de l’inaptitude de celui-ci à analyser les problèmes en partant de leurs données réelles ; une invention de ceux qui croient compenser leur incapacité à évoluer avec l’humanité par des allégations gigantesques dans leur forme, mais vides de toute vérité.

 

 

Les Touaregs sont ignorants, d’accord ! Mais ils reconnaissent ce qui leur nuit de ce qui leur est profitable. Ils se souviennent nettement de l’atmosphère asphyxiante qu’ils respiraient sous la domination coloniale fusionnée avec le régime féodal. Ils réalisent parfaitement cette brise bienfaisante qui souffle actuellement sur eux depuis notre indépendance. Ils savent faire des comparaisons judicieuses. Qu’on aille donc leur demander ! »

M’Bouna, le 26 Mai 1964

Ambéry Ag RISSA

 

 

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. Thank you too for coming Donnarence. It was great to meet you, hope to see you often. Will intvie you to more… and I am so pleased to know you had fun…

  2. Pourquoi les negociateurs maliens n’ameneront-ils pas cette lettre a la prochaine negociation et demander aux differentes parties ce qu’elles en pensent. J’espere que le nomme Ambery Ag Rhissa recoit et lit ce journal a Kidal ou en ligne.
    EN TOUT CAS, JE LE DIT ET LE REPETE, PAS DE NEGOCIATIONS AVEC QUI QUE CE SOIT, A PLUS FORTE RAISON UN GROUPE ARME.
    S’il faut une guerre, tous les maliens digne de ce nom doit pouvoir etre pret a MOURRIR pour defendre la NATION-MALI. Les mutins-putchistes-cnrdiens qui ont refuse d’aller se battre, a commencer par leur chef doivent etre DESHABILLES TOUS SANS EXCEPTION.

  3. Je voudrais seulement souhaiter longue vie à notre père TRAORE pour avoir nous revéler cette preuve historique s’il était encore nécessaire de le rappeler la rançon du crime que même les plus avertis d’hier se mettent se confondent aujourd’hui à la germe fabriquée par les colons. Cela aussi est à l’actif de ces visionnaires qui ont conduit notre pays à l’indépendance.

    Merci vieux et longue vie à vous. Mais la question que je me pose est la suivante : le journal l’ESSOR ne dispose t – il pas de cette lettre ? ce journal est le quotidien national à ce que je sache.

  4. Bonjour,
    L’article de Ambery Ag Rhissa, un des membres dirigeants du MNLA, publié dans l’essor en 1964, montre que les Touaregs de l’Adrar des Iforgas étaient animés d’un esprit patriotique, rejetaient la colonisation, cherchaient à préserver leurs privilèges féodaux et non à obtenir l’autonomie.

    Placé dans le contexte actuel de la crise Malienne, il n’est pas compréhensible que certains membres des groupes armés demandent l’autonomie ou l’indépendance.

    Il faut instituer un dialogue inter-Maliens, à tous les niveaux, pour éliminer certains amalgames et montrer que seule une décentralisation équitable et équilibrée convient au Mali MAIS pas d’autonomie, ni indépendance, ni fédéralisme ni confédération.

    Certains se posent des questions de modèles d’organisation et de gouvernance idoines pour le Mali.

    Que choisir au Mali : la décentralisation ou l’autonomie ou l’indépendance ou la fédération ou la confédération ?

    Je rappelle que j’ai écrit et publié en ligne, le 24 septembre 2013, une lettre ouverte au Président IBK, aux Maliens et aux partenaires sur le choix idoine de tels modèles d’organisation et de gouvernance pour le Mali.

    D’après Wikipédia, dans un Etat décentralisé, le pouvoir est délégué par l’Etat aux régions, aux communes et aux institutions par des LOIS, il peut, donc, abroger ces lois et le leur reprendre. Tandis que dans un Etat Fédéral ou bien Confédéral, cette délégation se fait à travers la CONSTITUTION, donc, ne peut être modifiée facilement.

    Seul l’Etat fédéral est un Etat au sens du droit international, les États fédérés ne le sont pas.
    Un citoyen a la double nationalité, celle de l’Etat fédéral et celle de l’Etat fédéré auquel il appartient.

    Par contre, dans une confédération, tous les États membres sont aussi des États au sens du droit international.

    Pour le Mali, comment imaginer l’autonomie ou l’indépendance de certaines collectivités territoriales ou de certaines régions ou la confédération ou la fédération, pour un pays dont la constitution n’intègre pas ces modèles d’organisation et de gouvernance ?

    Au Mali, même si la constitution intégrait ces modèles d’organisation et de gouvernance, les composantes indépendantes ou fédérées ou confédérées, exemple le Nord Mali ou une partie du Nord Mali et le reste du Mali, n’auront pas la même puissance, le même niveau de développement et la même quantité de matières premières et de ressources, ce qui fait que la répartition du pouvoir, des ressources communes et des compétences risque d’être très déséquilibré, ce qui va, probablement, la proximité aidant, engendrer des mésententes, des conflits et une instabilité.

    COMPTE-TENU DU CONTEXTE DU MALI :

    (1) vu les modèles d’organisation de l’Etat et les types de systèmes de gouvernance,

    (2) vu que la constitution Malienne n’intègre pas l’indépendance des collectivités territoriales ou des régions, la confédération et le fédéralisme comme modèles d’organisation et de gouvernance,

    (3) vu que les régions du nord Mali et plusieurs autres régions du Mali sont en retard de développement,

    (4) vu que la répartition des ressources et matières premières est déséquilibrée d’une région à une autre,

    (5) vu que toutes les communautés du Mali doivent être intégrées équitablement dans leurs régions et au niveau national,

    Il apparaît, aujourd’hui, que le meilleur choix pour le Mali, ses régions et ses collectivités territoriales, compte-tenu des moyens dont ils disposent et de l’attachement du peuple à un Mali Un et Indivisible, est :

    (1) un système de gouvernance centralisé et décentralisé,

    (2) une répartition judicieuse du pouvoir et des compétences entre collectivités territoriales et institutions publiques,

    (3) Une décentralisation équitable et équilibrée à travers la bonne gouvernance des ressources,
    l’équité et l’impartialité de la décentralisation en termes de répartition judicieuse de compétences et d’attributions déléguées,

    (4) un développement équitable et équilibré de toutes les régions du Mali en donnant la priorité à celles qui sont en retard (discrimination positive),

    (5) une intégration équitable de toutes les communautés dans leurs régions et au niveau national, et

    (6) un développement endogène utilisant, autant que possible, les ressources locales à travers une intégration au mérite dans la fonction publique, dans les différentes collectivités territoriales et dans les différentes institutions de l’État.

    LA BONNE GOUVERNANCE DE LA DÉCENTRALISATION EN RÉPARTISSANT ADÉQUATEMENT LE POUVOIR, LES ATTRIBUTIONS ET LES COMPÉTENCES ENTRE LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES ET LES INSTITUTIONS PUBLIQUES, CONSIDÉRÉES COMME PERSONNES MORALES, EN LIAISON AVEC LA GOUVERNANCE CENTRALISÉE CONSTITUE UN DES ÉLÉMENTS CLÉS D’UN TEL SYSTEME DE GOUVERNANCE MIXTE.

    Pour le Mali, l’enjeu principal sera de réaliser une vraie gouvernance mixte (centralisée et décentralisée) axée sur la bonne gouvernance et la responsabilisation à tous les niveaux, une interaction et une solidarité entre les niveaux (global/régional/sous-régional/local) à travers la mutualisation des ressources pour sa refondation et sa sécurité durables.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    EXPERT TIC ET GOUVERNANCE
    E-mail : [email protected]

    • République de LITHAMIE de 1964 VS République de l’AZAWAD de 2012

      Ambéry fait la démonstration du « retournement du Turban » (comme on dit de la veste !) lors on sait qu’il est un haut cadre touareg rebelle du MNLA, irrédentiste, séparatiste, indépendantiste de l’Azawad ; mieux, il est dans une position qu’aurait dû démentir cette allégorie, je le cite : « Et ils se seraient bien accommodés de n’importe quel régime, à la condition que ces privilèges soient épargnés. Connaissant parfaitement l’Adrar, mieux que «Jeune Afrique», mieux que «Paris-Jour», je déclare, sans craindre de me tromper, que la «République de la Lithamie» est une invention de ceux qui ont le complexe de l’improductivité de leur esprit et de l’inaptitude de celui-ci ».

      Le vieil instituteur kel Adagh, anciennement « tributaire des Ifoghas » aurait eu la sagesse « de peur de la honte » (comme on dit en Tamacheq) de ne pas reproduire son papier de 1964 qui signe indélébilement son nationalisme socialiste malien d’alors, contre son « apatridie » de maintenant, je le cite : « Quant à la «République de Lithamie», c’est une idée tellement fantaisiste, que j’oserai à peine en parler. Cette idée n’a pas jamais germé dans l’esprit d’aucun Targui de l’Adrar. Les Ifoghas cherchent à préserver leurs privilèges féodaux et non à obtenir une autonomie. »

      Au regard de ce qui précède, j’estime que le vieil instituteur qui était un patriote sincèrement nationaliste malien dans le temps de sa jeunesse pense aujourd’hui qu’il est sage de revenir à de meilleurs sentiments vis-à-vis de son pays ; il lui reste à faire la démonstration de ses désirs en convainquant les jeunes touaregs « illuminés » du MNLA que l’Azawad de 2014 est une chimère comme la Lithamie de 1964 !

      Sincèrement

  5. Franchement je ne pense pas que ce soit une bonne chose de faire une guerre encore Kassin, tes commentaires sont objectifs et je pense que tu as réagi sous l’effet du patriotisme!! excuse-moi de te tutoyer!!
    En lisant l’article ci-haut je me suis dit qu’il ya encore de la matière à travailler!! Nous avons tous une part de responsabilité dans ce qui se passe et si chacun œuvre à résoudre le problème, cette crise sera le déclic de notre décollage sur tous les plans.
    Les BRDM (Brigadiers de la République pour la Démocratie au Mali).

  6. Cet article m’a plu. Je pense qu’il faut arrêter cela en revenant au Mali et aller vers le développement. Tout le monde le sait, seule, malheureusement les armes auront raison sur ces MNLA, HCUA et la position d’IBK EST SALUTAIRE

  7. Bonjour vous avez dit la vérité monsieur je respecte votre opinion mais il faut nous fait une proposition de sortie de crise définitif

  8. Il faut titiller le patriotisme malien comme l’ont fait les marocains pendant la marche verte pour occuper le Sahara Occidental. Savez vous qu’avant cette histoire d’AQMI, les quelques irréductibles du Polisario qui vivaient dans le grand nord Mali se faisaient appeler “régueïbates”? Ils vivotaient entre l’Algérie, le Mali et la Mauritanie avec comme base Tindouf. Avec la montée de l’anti-occidentalisme, ces irréductibles ont intégré le camp du GSPC pour ensuite faire allégeance à AQMI. L’élimination des témoins gênants dans le désert a commencé depuis 1986. Il s’agissait d’occir tous ce qui pouvaient apporter la preuve d’activités subversives contre la Malie et la sous région du Sahara. Souvenez vous bien de l’affaire Olivier Bourges, le fils de monsieur Ivon Bourges, alors parlementaire Français. Ce jeune français et son compagnon ont mystérieusement disparu dans le Teneré du Niger pour se trouver assassinés dans le désert malien à 60 km à l’ouest d’Aguel Hoc. Un appel désespéré avait été lancé sur RFI en son temps. C’était bien sous le règne du général Moussa TRAORE. Depuis ce temps, le Mali aurait pu prendre des dispositions pour s’éloigner du Polisario. VIVE LA REPUBLIQUE

  9. À quand la fin du théâtre?

    IBK : je ne donne pas d’autonomie ni d’indépendance.

    Mnla: je veux une autonomie de l’azarève.

    Médiateurs: il faut discuter attendez je vais essuyer la table.

    IBK: aidez moi à développer le nord de mon pays j’ai déjà mis sur place une commission réconciliation.

    Mnla: aidez moi à avoir un état azamerdier autonome

    Communauté internationale: je ne vous aide que si vous discutiez.
    Je prépare les valises de billets de banque mais je ne vous le donne pas. OK?

    Médiateurs: négocions.
    Moi je suis le roi je prie avec vous deux.
    Moi je m’appelle Blaise j’ai plein d’hôtels pour vous dans Ouaga 2000.
    Moi je suis Bouteflika, ce n’est certainement pas ma maladie qui va m’empêcher de s’assoir avec vous sur notre grande table de TALK AND TALK.

    IBK: je veux faire une route Kidal frontière Algérienne après les communales de 2014.

    Mnla : je ne veux pas de communales du Mali chez moi car je suis terroriste et narco connecté. Ce n’est pas bon pour les affaires.

    Médiateurs: négocions, nous essuyons encore la table.

    Communauté internationale : j’attends de voir clair si ce sera un bordel de type afghan ou palestinien ou même irakien qui sait?
    Je ne suis pas pressée.
    Enfin cette crise m’amuse…

    FRANCHEMENT CHERS MALIENS PENSEZ-VOUS QUE CE THÉÂTRE PEUT DURER LONGTEMPS?

    J’espère très sincèrement que IBK prépare SÉRIEUSEMENT la guerre ouverte et totale jusqu’à éradication COMPLÈTE de la vermine Mnla.

    C’est la seule solution qui vaille sinon cette prétendue communauté qui n’est internationale que de nom va transformer le nord du Mali en moyen ou proche orient.

    Wa salam!

      • Je pense que les Maliens doivent apprendre à vivre comme s’ils etaient au proche Orient.
        Des humains vivent bien dans cette partie du monde et souvant mieux qu’au Mali.

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