Paix et sécurité dans le sahel et en Afrique de l’ouest : IBK salue l’action de l’UA et de la CEDEAO

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Le G5 Sahel au cœur d'une mini-tournée du président malien
On ne sait pas encore si Ibrahim Boubacar Keïta sera le porte-voix du G5 à l'ONU (photo d'archives). © REUTERS/Louafi Larbi

Pour sonner la mobilisation générale pour la Paix et la sécurité dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest, le Président togolais, SEM Faure Gnassingbé, Président en Exercice de la CEDEAO, et SEM Ibrahim Boubacar Keïta, Président de la République du Mali, Président en Exercice du G5- Sahel, ont co-présidé la cérémonie solennelle d’ouverture de la Conférence Régionale sur la situation sécuritaire dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest. C’était le 10 octobre  2017, à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako.

L’objectif de la Conférence est de procéder à une évaluation globale de la situation sécuritaire dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest dans le but de déterminer les voies et moyens d’intervention les plus aptes à assurer une neutralisation optimale des organisations terroristes, criminelles, narcotrafiquantes  dans l’espace sahélo-saharien et freiner pour de bon leur expansion en Afrique de l’Ouest, afin de préserver l’intégrité territoriale et la paix dans les pays de la Sous-région.

Selon le Chef de l’Etat, Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta, la conférence intervient dans une conjoncture de mobilisation générale, tant au niveau régional qu’international, pour le rétablissement de la paix, de la sécurité et le développement dans l’espace Sahélo-saharien, et au-delà.

«Cette conjoncture se justifie par la recrudescence de l’insécurité dans la Région Sahélo saharienne et l’extension progressive vers les côtes ouest africaines du terrorisme et de la criminalité transnationale organisée. Plus que jamais, ces phénomènes d’insécurité continuent de menacer gravement la paix et la sécurité au Sahel, en Afrique de l’Ouest, et dans plusieurs autres parties de l’Afrique, remettant ainsi en cause la survie même des États », a déclaré le Président IBK.

Face à cette situation critique, a-t-il déclaré, l’Union Africaine, les communautés économiques régionales, et les mécanismes régionaux et leurs partenaires  accomplissent des progrès remarquables. Surtout dans le cadre de la coopération avec l’appui aux actions régionales de mutualisation des efforts, visant à promouvoir la paix et la sécurité en Afrique.

Nécessité de maîtriser les initiatives internationales

 «La mise en cohérence et la maîtrise régionale des initiatives internationales ainsi que celles des organisations zonales telles que la CEDEAO, la CEEAC, ou celles menées dans le cadre du Processus de Nouakchott, et du G5 Sahel, s’avèrent, aujourd’hui, comme une exigence visant à permettre à l’Afrique et à la Communauté internationale d’agir de manière adéquate face aux causes profondes de l’insécurité dans l’ensemble du Sahel », a indiqué le Président malien.

L’ONU et l’UA, en étroite collaboration avec les communautés économiques régionales, s’emploient inlassablement à l’effectivité de la Force africaine en attente (FAA) à la phase opérationnelle, conformément au plan de travail quinquennal stratégique de Maputo (2016-2020).

«Il importe, cependant, que la Communauté internationale accompagne, de manière la plus résolue, les efforts de la Région. Pour ce faire, elle doit assurer un soutien prévisible et durable à l’opérationnalisation effective et au déploiement de la Force Conjointe du G5 Sahel », a souhaité son Excellence Ibrahim Boubacar Kéïta qui insistera plus loin que, sur un tout autre plan, dans la Région du Bassin du Lac Tchad, l’ONU, l’UA et d’autres partenaires internationaux ont soutenu l’action menée par la Force spéciale mixte multinationale pour la sécurité contre Boko Haram. Un appui substantiel et conséquent de la Communauté internationale aux efforts déployés par les pays victimes des menées de Boko Haram demeure, toutefois, une urgence de premier ordre».

C’est toute l’importance de disposer des mécanismes de financement stable, prévisible et souple pour appuyer les opérations de paix de l’Union Africaine autorisées par le Conseil de Sécurité, d’une part, et, de l’autre, l’urgence d’engager une nouvelle réflexion stratégique sur la mise en cohérence des diverses opérations de soutien à la paix et de consolidation de la paix dans le Sahel, en Afrique de l’Ouest, et sur l’ensemble du continent. C’est également la nécessité de la matérialisation formelle et dans les meilleurs délais, des engagements de soutien annoncés par les partenaires en faveur de la Force Conjointe du G5 Sahel et la Force spéciale mixte multinationale du Bassin du Lac Tchad.

Le Président du G5 Sahel a, par ailleurs, souligné la pertinence des dispositions de la Résolution 2378 (2017) par laquelle le Conseil de Sécurité, le 20 septembre 2017, a fait part de son intention d’examiner plus avant les mesures pratiques à prendre et les conditions à remplir pour établir le mécanisme. Un mécanisme «grâce auquel les opérations de soutien à la paix dirigées par l’Union Africaine qui sont autorisées par le Conseil et placées sous son autorité, conformément au Chapitre VIII de la Charte des Nations-Unies, pourraient être financées en partie au moyen des contributions au Budget de l’Organisation des Nations-Unies au cas par cas, selon des normes et mécanismes établis d’un commun accord, pour assurer une responsabilisation et un contrôle stratégiques et financiers…… ».

Dans cette optique, le Mali a réitéré son engagement irréversible à poursuivre résolument la lutte contre le terrorisme, la radicalisation et l’extrémisme violent aux côtés des Etats de la CEDEAO, et les autres partenaires du monde, tant il est vrai qu’aujourd’hui que seule une action internationale concertée peut enrayer ce fléau, véritable menace pour la stabilité des institutions démocratiques et tout  développement économique sain.

La déclaration dite: ‘’Déclaration de Bamako’’, qui a sanctionné les travaux, s’articule autour des éléments d’une stratégie régionale intégrative de prévention et de lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent, le crime transnational organisé, le narcotrafic et le trafic humain dans l’espace sahélo-saharien et de la CEDEAO.

Durant les deux jours, les Experts ont procédé à l’l’identification des forces et faiblesses des expériences et initiatives actuelles de lutte contre les menaces asymétriques en zone sahélo-saharienne et en Afrique de l’Ouest, à la formulation de projets d’actions concrètes en matière de prévention et de lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent, le narcotrafic, le crime organisé transnational et le trafic humain, à la mise en place d’un mécanisme de coordination et de mise en cohérence des initiatives de lutte contre les menaces asymétriques et leurs auteurs dans le Sahel et en Afrique de l’Ouest et au développement d’une synergie entre les Etats et les institutions du Sahel, d’une part, et ceux de l’Afrique centrale et du Maghreb, d’autre part.

Cyril ADOHOUN

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