Tensions socio ethniques au centre du pays : Une équation mal équilibrée reste toujours un problème à résoudre

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L’absence de l’Etat et le faire-semblant ont toujours eu des conséquences regrettables de grandes proportions sur le vécu et la cohésion entre les peuples. Le Mali ne se déroge pas de cette notoire négligence qui met à genou les valeurs ancestrales qui ont toujours valu dans la société malienne.

Le gouvernement malien devient de plus en plus impuissant et laxiste face aux urgences de l’heure. La morale veut que le responsable ne doive pas abandonner les autres à la lisière du désespoir. Le scenario peul-dogon au centre du Mali ne peut être que la résultante d’une réelle infortune au sommet de l’Etat et de la chaine de commandement des affaires publiques.

Que dire si l’arbre cache la forêt au Mali ? La sécurité du malien reste la seule affaire du pouvoir. On a l’impression que celle-ci en plus d’être laissée au sort ne prend pas en compte certaines parties du territoire qui sont d’ailleurs sous le contrôle de l’Etat. Le mensonge et le complot d’Etat seraient des prémices à cet amalgame qui donne du souci aux paisibles populations de cette partie du pays.

D’aucuns se demandent si les questions de sécurité et de coexistence pacifique ne seraient pas sous-traitées à des milices que l’on voit proférer de toute part dans cette partie centriste du Mali. D’autres postulent pour une peur des plus hautes autorités de faire front et de s’assumer devant ces milices.

En tout cas, la tension est à son comble quant aux assassinats ciblés entre des ethnies qui ont, tout le temps, cohabité. Beaucoup de nouvelles zones de tensions voient le jour à un moment où le Mali a de la peine à appliquer un accord signé à la « va t’asseoir ». En l’occurrence, il s’agit des conflits entre les arabes et les songhaïs, les peuls et les dogons…

Il est temps que les hautes autorités aillent au delà des vains discours et des stériles communications pour prendre les taureaux par les cornes. La goutte d’eau risque de faire déborder la vase, si on ne prend garde. Toujours des morts et aucune solution pérenne n’est envisagée à cet égard. A quand la fin de ce cercle infernal des vengeances ?

La mauvaise gouvernance a atteint son paroxysme au Mali. Les autorités incompétentes et malhonnêtes de notre cher pays ont décidé de plonger le pays dans le chaos total en optant pour le silence complice au lieu d’intervenir pendant que les germes d’un conflit national inter communautaire qui ne dit pas son nom se précise de plus en plus à cause du laissez aller et le laxisme du régime en place.

Ne faudrait-il pas encourager un dialogue communautaire d’une autre manière ? En tout l’une des solutions pour que le pays ne bascule pas dans un cycle de violence serait de désarmer tous les protagonistes. Qu’ils soient touaregs, bambaras, peuls, dogons ou autres. Sinon c’est toujours une mort de trop.

 

Que chacun mette un peu d’eau dans son vin et sache se surpasser aussi. Donnons la force au dialogue pour ne pas tomber dans une impasse. Il y a des ennemis qui tentent de mettre dos à dos Peuls et Dogons. Il faudra bien des efforts pour calmer les esprits. Chacun doit y parvenir afin de tenir en échec les ennemis ! Rien ne vaut la paix. « La ou il y a la paix, il y a aussi le trésor ».

Des accrochages entre les communautés Bambaras, chasseurs traditionnels(Donsos), peules, Eleveurs peuls et dogons sont encours depuis environ 3 ans. Les relations entre ces communautés jadis fraternelles liées par les cousinages sont entrain de se dégrader en faisant plusieurs dizaines de morts pour ne pas dire centaines de morts dans les régions de Ségou (Banikoro, Kémacina) et de Mopti (Koro, Ténenkou, Bankass).

Somme toute, un pays affaibli comme le notre se doit de puiser dans ses ressources humaines et traditionnelles qui ont facilité la cohabitation entre les peuples depuis la nuit des temps. Une chose qui est mal utilisée car empreinte de favoritisme. Aussi l’équation sécurité ne doit pas sa résolution au seul problème touareg sécessionniste. Un regard responsable et équitable doit être fait sur les autres entités ethniques pour échapper à ce mal qui nous guette jusque-là.

Sinaly M DAOU

 

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