Burkina Faso : le camp du président Compaoré garde la majorité absolue

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Blaise Compaoré

Le camp favorable au président burkinabé, Blaise Compaoré, conserve la majorité absolue à l’issue des législatives du 2 décembre, selon les résultats partiels proclamés jeudi 6 décembre, dans la soirée, par la commission électorale.

Le camp présidentiel totalise 81 sièges sur les 127 à pourvoir dans la nouvelle Assemblée : 58 vont au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) de M. Compaoré, au pouvoir depuis le putsch de 1987, et 23 à quatre partis alliés, d’après les résultats partiels annoncés par Me Barthélémy Kéré, président de la Commission nationale électorale indépendante (CENI). La majorité présidentielle comptait 99 députés sur les 111 de l’Assemblée précédente.

La CENI n’a pas pu donner des résultats complets pour ce scrutin en raison de problèmes dans le traitement des données pour la province du Kadiogo, celle de la capitale, Ouagadougou. “Nous ne sommes pas en mesure de proclamer les résultats du Kadiogo, nous le ferons dès que possible”, a indiqué Me Kéré sans plus de précision. “Nous avons des difficultés” de compilation des résultats pour cette province, a reconnu sous couvert d’anonymat un membre de la commission, interrogé par l’AFP.

Dans le Kadiogo a eu lieu la bataille la plus symbolique des législatives : François Compaoré, frère cadet et conseiller du chef de l’Etat, auquel il est soupçonné devouloir succéder en 2015, y affrontait Zéphirin Diabré, qui avec au moins 15 sièges est d’ores et déjà le nouveau chef de file de l’opposition.

“ÉVITER LES AFFRES DE LA DIVISION”

Le président de la CENI a appelé les candidats à porter leurs éventuelles contestations devant le Conseil constitutionnel “afin d’éviter les affres de la division et les graves crises postélectorales”.

Les législatives de dimanche – couplées à des municipales dont les résultats seront proclamés plus tard – avaient doublement valeur de test dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest. Il s’agissait d’abord du dernier grand rendez-vousélectoral avant 2015, terme normal du dernier mandat du président Compaoré. Il entretient le flou sur ses intentions mais certains de ses partisans le poussent àmodifier la Constitution pour qu’il puisse se représenter. Certains le soupçonnent en revanche de vouloir passer la main à son frère.

Ces élections, auxquels étaient appelés à participer quelque 4,3 millions de personnes, étaient aussi les premières depuis les mutineries du premier semestre 2011, une crise sans précédent qui a failli faire tomber le régime.

Le Monde.fr 07.12.2012

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